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Kanter maîtrise la Loi de Robien

La taverne angoumoisine va embaucher cinq salariés de plus. C'est le premier exemple réussi de l'application de cette loi dans le monde de la restauration française.

Jean-Jacques Vayriot, p-dg des Maître Kanter d'Angoulême (Charente) et de Périgueux (Dordogne) ne cache pas sa satisfaction : l'utilisation intelligente de la Loi de Robien va lui permettre d'optimiser au mieux la gestion de son personnel, et par contre-coup celle de ses établissements.

«Pour mes employés, il s'agit d'une meilleure qualité de vie, pour moi de mieux appréhender les saisons creuses, et d'avoir du personnel mieux dans ses baskets». Cette déclaration résume parfaitement la démarche entreprise et aboutie par le patron des Kanter Périgourdines. Depuis plus d'un an, il travaille à la réalisation d'un dossier qui ne pouvait se bâtir qu'avec l'assentiment de tous. En installant des pointeuses avant l'été 96 dans ses deux restaurants, il a pu mesurer la réalité du temps travaillé. Puis, en consultant ses salariés par la voie du référendum (90% d'accord), il a mis sur les rails sa stratégie sociale.

Sous contrôle permanent des organisations syndicales, (CFDT Charente et Dordogne), Jean-Jacques Vayriot a construit son projet, et l'a mis en application le 1er Juillet dernier.

Comment ça marche ?

Dans les deux brasseries, le temps de travail est passé de 45 heures par semaine à 38h15 (de 43 à 36h30 pour les cuisiniers). Tous les salariés bénéficient d'un repos hebdomadaire de 2 jours au lieu de 1,5 auparavant. Dans le même temps, un compte épargne-temps a été instauré, permettant à ceux qui le souhaitent la capitalisation des heures supplémentaires, aboutissant à une sixième semaine de congés payés. La contrepartie côté salariés est faible : - 4% de salaire (par ailleurs compensés dès à présent par l'augmentation du Smic), d'autant plus qu'il a été instauré une prime collective de résultats allant de 4 à 8%. Les deux Kanter vont donc embaucher. A 15% de salariés prévus par la loi, cela équivaut à 4 ou 5 emplois pour Angoulème et à 3 ou 4 pour Périgueux. Sur ces nouveaux postes, la société bénéficie des abattements de charges légaux (50% de charges patronales la première année, 40% la seconde), et trouve, d'après le directeur Périgourdin, son équilibre. «A quelques milliers de francs près, les salaires sont ainsi compensés. Mais l'avantage, c'est surtout d'avoir du personnel reposé, et des plannings mieux organisés». Tout le monde est donc content. Des neuf chômeurs qui vont sortir des rangs de l'ANPE, aux salariés qui trouvent leur compte et leur temps libre dans l'affaire, à la direction qui débourse peu dans l'affaire et optimise sa gestion sociale. A noter, que cet accord, premier du genre dans la restauration sur le plan national, pourrait servir d'exemple, surtout pour les maisons employant plus de 10 personnes et qu'il risque dans les 50 enseignes Kanter (groupe Danone, premier chiffre de restauration à thème en France, 15 nouveaux établissements annoncés en 97) de faire des émules.

J.-P. Gourvest



L'HÔTELLERIE n° 2525 Hebdo 4 septembre 1997

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