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Creuse

Expropriés pour satisfaire l'Etat...

Il y a dix ans, Jean-François et Lucette Rodallec s'installaient à Pionnat dans la Creuse. Propriétaires du Coq en Pate, restaurant réputé de la région, les Rodallec sont aujourd'hui victimes, et sans recours, face au passage d'une future voie rapide, située à 20 mètres de leur établissement.

Dans le cadre de la réalisation de l'axe routier Centre-Europe-Atlantique, la future voie rapide reliant Guéret à Montluçon devrait passer dans le jardin du restaurant de Jean-François et Lucette Rodallec à Pionnat. Une situation dramatique pour ce jeune couple installé au bord de la RN 145 depuis maintenant dix ans.

Au cours des années, le Coq en Pate était forgé une réputation. L'affaire emploie six salariés et affiche un chiffre d'affaires de trois millions de francs. Une belle réussite dans ce département peu touristique ,mais où la clientèle de passage représente 40 % du chiffre d'affaires. Grâce à l'activité dynamique de la maison, les Rodallec avaient même envisagé récemment la construction d'un hôtel avant d'apprendre le projet de l'Etat auquel ils se trouvent aujourd'hui confrontés. «Depuis cinq ans déjà, les rumeurs autour de cette nouvelle route vont bon train, raconte Lucette, mais cette fois-ci, elles sont devenues bien réelles. Les techniciens de la Direction Départementale de l'Equipement ont planté une série de piquets dans le parc, symbolisant la bande de terrain qui sera dévolue au nouvel itinéraire. Une situation d'autant plus étrange que la route aurait pu être déviée, afin de passer à travers la brousse derrière le village. Rappelons que nous sommes dans la Creuse, un département où les grands espaces non habités ne manquent pas. De plus, si la nouvelle route rasait complètement notre restaurant, on nous aurait proposé une indemnisation de six millions de francs. En passant à 20 mètres à l'écart et en nous prenant 4.200 m2 de terrain, soit plus de la moitié de sa taille, les Domaines nous promettent un dédommagement de 35.000 francs en règlement du préjudice». Indignés les Rodallec se sont mis en quête d'un avocat et ont sollicité le maire de Pionnat, Jean Desrues, le député Jean Auclair et le préfet de la Creuse. Ces derniers se sont tous rendus sur le site afin de mesurer les dommages que causerait l'expropriation, mais aucun n'a pu apporter de solutions concrètes. Aujourd'hui, les restaurateurs sont dans l'attente de la venue d'un juge prévue pour septembre ou octobre. Mais, Lucette et son époux ne se font guère d'illusions.

«Voilà pourquoi, nous avons décidé de partir et de quitter le département de la Creuse, déclarent-ils, pour aller nous installer ailleurs, là où nos pas nous guideront», explique Jean-François et Lucette Rodallec. Une petite vengeance vis-à-vis du département, les Rodallec préfèrent promouvoir leur savoir-faire et leur cuisine sur d'autres sites plus accueillants.

B. Thiault

bthiault@lhotellerie-restauration.fr.

C'est dans ce magnifique jardin que les techniciens de la Direction Départementale de l'Equipement ont planté une série de piquets dans le parc, symbolisant la bande de terrain où passera le nouvel itinéraire.


Saison estivale

Aix, ville magique...

Aix en Provence s'attendait à une saison estivale morose, due à l'absence du festival d'art lyrique en juillet. Surprise : le charme de la ville a malgré tout opéré, et l'été a même mieux démarré que l'an dernier. Les retombées des mastodondes ne seraient-elles aussi conséquentes qu'on le croyait ?

Les professionnels du tourisme aixois attendaient avec appréhension cet été 97, craignant une forte baisse de leur activité due à l'absence du festival d'art lyrique. Sans compter que les thermes, véritable arlésienne, ne sont toujours pas ouverts, contrairement aux espoirs suscités par la direction qui, en janvier, avait annoncé qu'elle comptait obtenir l'agrément de la sécurité sociale pour cet été.

Or surprise, surprise... Bars, brasseries, hôtels et restaurants ont à quelques exceptions près fait un «très bon mois de juillet», selon Paul Alfonsi, président du Syndicat d'Aix et patron de la brasserie La Belle Epoque, située sur le cours Mirabeau. Et le mois d'Août démarrerait très fort...

Les retombées du festival de danse

«Nous avons même mieux travaillé que l'an dernier, s'étonne encore Paul Alfonsi. Beaucoup de gens sont venus séjourner à Aix car les hôtels étaient libres et nous nous sommes rendus compte que ces touristes là consommaient plus que la clientèle du festival. Aix est une ville magique et son image de marque joue pour elle envers et contre tout».

Dans quelle mesure l'édition exceptionnelle du festival de Danse à Aix, qui fêtait son vingtième anniversaire du 10 au 24 juillet, a t-elle joué ? Difficile à appréhender. Mais ce festival, dont le budget (4,2 MF cette année) est plus de dix fois inférieur à celui du festival d'art lyrique (50 MF prévus en 1998), annonce 21.000 spectateurs pour une trentaine de représentations ou répétitions publiques.

«Mais, souligne, Alain Armilano, vice président de la section brasseries-cafés, qui n'est pas tout à fait aussi optimiste que son président sur l'activité estivale, ce festival attire avant tout des gens des environs. Il fait bien travailler les cafés et restaurants mais peu les hôtels.»

Cependant, selon les premières estimations de la direction du festival, l'hébergement des artistes, médias et personnalités reçues a représenté 1.364 nuitées et près de 3.000 repas ; soit encore, estime t-elle, des retombées économiques directes d'un montant de 1 MF.

Autre manifestation qui a fait le plein : le festival de jazz, début juillet, qui se déroule dans le parc Jourdan, à dix minutes en voiture du centre-ville. Dommage, regrettent les professionnels qu'il soit ainsi excentré. Car les commerçants du centre-ville n'en ont que peu de retombées.

«Le festival d'art lyrique ne nous amène finalement pas tant de retombées que ça , à lui tout seul, constate Paul Alfonsi. Nous ne voulons, bien sûr, pas le supprimer, mais nous allons nous battre pour doter Aix en Provence de manifestations moins lourdes et mieux réparties dans le temps : un carnaval revu et corrigé en mars par exemple, des récitals, un festival de musique off dans la rue avec des styles variés (salsa, jazz, classique....), des mimes, des saltimbanques... mais en veillant à ce que cela n'attire pas une clientèle de zonards. A cette fin , le syndicat qui siège depuis cette année au Comité des fêtes, demandera que le budget de ce dernier passe de 1,5 MF à 4 MF.... Mais Aix, répète-t-il encore tout amusé, est vraiment une ville magique ...»

L. Casagrande

Les terrasses ensoleillées la spécialité d'aix en Provence


Alsace

Début d'été en dents de scie pour les hôteliers alsaciens

«Les réservations de dernière minute sont de plus en plus courantes. Cette situation devient préoccupante pour un hôtelier sur deux en Alsace». En présentant le premier numéro du «Point Tourisme», sa lettre d'information aux professionnels régionaux, Olivier de Richoufftz, président du comité régional du tourisme, avait bien du mal à prévoir les taux d'occupation de l'hôtellerie pour la saison estivale. Depuis le mois de mai, la progression de la clientèle étrangère (+ 18 %) constitue la seule tendance positive remarquée et appréciée : «La région a concentré ses efforts médiatiques sur la Grande-Bretagne, où une étude commandée par le CRT avait fait ressortir une hausse de 22 % du pouvoir d'achat. Les résultats sont bons, avec une progression de 32 % des nuitées pour les touristes anglais et irlandais». Mais le niveau global des dépenses, en légère baisse, pèse lourdement sur les prévisions de l'été.

L'Alsace, qui vient d'opérer une rupture radicale dans son concept de communication, cueillera-t-elle, dès cet été, les fruits de sa nouvelle campagne basée sur l'imaginaire ? Le thème du romantisme, exploité depuis plusieurs années, a fait son temps. «Nous devons rajeunir notre coeur de cible autour des 30-45 ans», affirme Olivier de Richoufftz. Pour la première fois, les instances de promotion régionale se sont constituées cet été en commissions thématiques (musées, culture, nature) pour affiner l'offre en courts séjours : en moyenne, les touristes ne restent que deux jours dans la région.

O. Lacour



L'HÔTELLERIE n° 2523 Hebdo 21 aout 1997

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