Actualités


Actualité

XXIIème Journées Mondiales de la Jeunesse

Une logistique impressionnante

Du 18 au 24 août prochains, la «Ville Lumière» accueille les XXIIème Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ). Une manifestation colossale qui devrait réunir près de 350.000 jeunes venus de 140 pays. Pour loger, nourrir et transporter ce joli petit monde, l'Eglise de France a fait appel à des professionnels. La logistique du pèlerin a été confiée à Denis Pollet, personnalité bien connue dans le milieu du tourisme et de l'hôtellerie. Détails d'une opération jamais vue dans l'Hexagone.

Costume gris tiré à quatre épingles, la petite cinquantaine séduisante, le visage serein : le caractère «gigantesque» de l'organisation des XXIIème Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) ne paraît guère avoir de prise sur Denis Pollet. Notre homme, formé sur les bancs de l'Ecole Hôtelière de Paris mais aussi ancien collaborateur des chaînes Méridien, Concorde et ex-directeur général de Voyageurs du monde et du Travelstore, aurait pourtant sérieusement de quoi s'affoler. Il assure en effet la direction de la Logistique de cet impressionnant événement concernant notamment les inscriptions, l'hébergement, le transport et la restauration. Et les défis qu'il doit relever, sont à l'image même de la manifestation. C'est à dire du jamais vu jusqu'à présent dans l'Hexagone.

Du 18 au 24 août prochains, près de 350.000 jeunes venus du monde entier sont effectivement attendus à Paris pour participer aux «JMJ», organisées cette année par l'Eglise de France. Mieux encore. Quand Jean-Paul II célébrera la messe le 24 août 1997, point d'orgue de ces rencontres, le nombre fatidique de 650.000 fidèles sera alors franchi sur l'hippodrome de Longchamp. Un sacré paquet de bouches à nourrir et beaucoup de monde à loger en perspective. Le tout en respectant scrupuleusement les normes de sécurité. Sans oublier l'impérative nécessité de conserver une ambiance conviviale.

Qu'à cela ne tienne ! Après un an et demi passé à résoudre ces différents casse-tête chinois, Denis Pollet, entouré d'une cinquantaine de collaborateurs, semble au-
jourd'hui maîtriser la situation.

Plateau de réservation confié à Accor

Pour parvenir à loger l'essentiel des troupes (350.000 personnes) «aux moyens financiers très différents», le directeur de la logistique a ainsi retenu plusieurs solutions. Près de 80.000 pèlerins vont être accueillis par les habitants de la région parisienne et de la capitale. Ecoles, Crouss, gymnases, résidences étudiantes... les logements de type collectif abriteront plus de 60% des fidèles. «Nous avons également aménagé des grands sites comme le CNIT (3.500 personnes), Bercy-Expo, le parc de Villepinte (10.000 à 12.000 personnes)...», précise Denis Pollet. Ajoutons à tout ceci les villages de toile avec le gîte et le couvert assurés dans les terrains de camping avoisinants (Boulogne) ou dans divers domaines et châteaux de la région «mis à disposition pour la circonstance

Le secteur hôtelier n'a bien entendu pas été laissé de côté puisqu'il concerne quelques 50.000 personnes (soit la majeure partie des ecclésiastiques, 10% de jeunes, des VIP, 2.500 journalistes...). Reste qu'en la matière, des impératifs financiers devaient être respectés. Le coût d'un pèlerin (logement, nourriture, animation...) aurait été ainsi calculé par l'association JMJ 1997 à 185 francs par jour. «Dans ces conditions et afin que les tarifs hôteliers ne s'envolent pas, nous avons préféré prendre en charge l'organisation de l'hébergement dans les hôtels», souligne Denis Pollet. A cet effet, un plateau de réservation spécifique a été confié à Accor qui gérait l'ensemble de l'offre des chambres composée d'unités de chaînes et d'indépendants. Parallèlement à ce système, l'association en charge de la logistique a également collaboré avec plusieurs réceptifs parisiens à savoir : Ring Tours, France Tourisme, Kuoni...

Différentes compagnies hôtelières ont par ailleurs choisi de négocier des accords personnalisés avec les organisateurs des JMJ. C'est le cas des établissements Concorde (Lutétia et Saint-Lazare) qui vont héberger le haut clergé. Idem pour le Méridien Maillot où séjourneront notamment des représentants de la presse et les équipes du Vatican. S'il est aujourd'hui difficile de connaître concrètement les retombées économiques de cette opération en particulier pour l'hôtellerie indépendante, on sait d'ores et déjà que «les JMJ représentent près de 30.000 nuitées pour les hôtels Accor de la région Paris/IDF (essentiellement 0, 1 et 2 étoiles), soit un chiffre d'affaires de 4 millions de francs», confie Claude Bouy, directeur ventes internationales du groupe. Mille nuitées sont également inscrites dans les livres d'Hôtels & Compagnie. Quand à Envergure, l'entreprise dirigée par Louis Crémèse, elle a joué à fond l'esprit de la manifestation offrant gracieusement un total de 1.500 nuits dans ses unités Campanile et Première Classe de la région parisienne.

Pas de miracle de la
multiplication des pains

Outre la question du gîte, celle de la restauration a bien évidemment souvent hanté les nuits de Denis Pollet. A la suite d'un appel d'offre accompagné d'un solide cahier des charges précisant «que les traditions d'accueil et de convivialité à la française devaient être respectées», la Sodexho a remporté le marché. Pas de miracle de la multiplication des pains au programme des festivités ! Voilà en effet, bientôt plus de six mois que 23 personnes volontaires de la société de restauration collective s'affairent à tout mettre en oeuvre pour relever le défi des JMJ.

Certes d'ores et déjà habituée à servir maints repas dans des manifestations aussi différentes que le Tour de France, les Jeux Olympiques d'Albertville et de Barcelone ou bien le Théâtre national de Prague, la Sodexho ne s'était néanmoins jamais encore engagée à nourrir des pèlerins trois fois par jour, pour un nombre de convives évoluant jusqu'à 500.000, sur environ 500 sites d'hébergement et 350 lieux de rencontres. Ce sera chose faite dès le 18 août prochain. «De par ces différents impératifs, ce projet a nécessité la création d'un concept qui permette à la restauration d'aller sur les lieux de résidences et de rencontres», commente Laurent Cousin, directeur recherche et développement France et grands projets transversaux.

Des poêles géantes de 1,20 m de diamètre

Matin, midi et soir, un millier de collaborateurs de la Sodexho et 4.000 jeunes volontaires ravitailleront donc l'ensemble des fidèles (au total plus de 4 millions de repas seront servis du 18 au 24 août) par le biais de 350 restaurants mobiles. «Ces unités de restauration se composent physiquement d'un camion frigorifique (3,5 tonnes), d'une tente et de son matériel de cuisine dont une poêle géante (spécialement fabriquée pour l'occasion) de 1,20 mètre de diamètre et 35 cm de profondeur. On accueillera 800 à 1.600 pèlerins par unité. Ils seront servis par groupe de six personnes», précise Laurent Cousin.

Testée grandeur nature lors de la Fête des régions du 3 mai 1997, rassemblant tout le personnel de Sodexho en Ile-de-France, la formule a apparemment satisfait les appétits des plus grands. Malgré des coûts matière situés entre 12 et 15 francs, les plus jeunes ne devraient a priori pas refuser des «petits plats» tels que paella, perlines à la parisienne, blanquette de la mer... Pas plus que la bonne baguette fraîche, la boisson chaude et la barre de céréales prévus au petit déjeuner.

Tout ce petit monde devra cependant être acheminé en temps et en heure pour pouvoir assouvir sa faim. Denis Pollet a aussi en effet sous sa responsabilité les transports. Pour les déplacements lointains, un partenariat a été établi avec Air France et Corsair (Nouvelles Frontières). Quant aux déplacements dans Paris, de nombreuses négociations ont eu lieues avec les instances concernées (RATP, SNCF...) pour éviter la ruée. Un fait est d'ores et déjà acquis, les 4.000 cars prévus pour la manifestation n'auront pas le droit de rouler dans Paris.

Claire Cosson

c.cosson@lhotellerie-restauration.fr

Denis Pollet, directeur de la Logistique des JMJ : «Nourrir, loger et transporter 350.000 personnes nécessite de déployer beaucoup d'énergie. C'est néanmoins une formidable aventure !»


Début de saison été 97

Mieux parti sur le littoral qu'à la montagne

Malgré le retour en force des touristes étrangers, dopés par des fluctuations monétaires favorables, l'hôtellerie française reste prudente quant aux résultats probables de la saison estivale.

Mal entamée, en raison notamment de conditions climatiques peu favorables et un mauvais étalement des séjours, la saison estivale 1997 ne devrait cependant pas figurer au registre des années noires du tourisme français. «Ce n'est pas trop mal parti !», confie-t-on timidement d'ailleurs à la Fédération Nationale de l'Industrie Hôtelière (FNIH). Même s'il est certes encore trop tôt pour tirer des plans sur la comète, l'essentiel du chiffre d'affaires de nombreux professionnels se réalisant au cours du mois d'août, l'activité touristique semble bel et bien néanmoins s'être globalement redressée depuis l'apparition des premières grosses chaleurs. Reste que l'on constate de fortes disparités entre les régions et les différents modes d'hébergement.

Massivement délaissée par les touristes ces dernier temps, la Côte d'Azur paraît ainsi pour l'heure avoir retrouvé du poil de la bête. «Au mois de juillet, les hôtels de Nice et ses environs ont enregistré une progression sensible, de l'ordre de 10% à 12% du chiffre d'affaires en plus pour les établissements haut de gamme et 5% à 6% pour les trois étoiles.», déclare Michel Tschann, chargé de la communication du syndicat des hôteliers de Nice et de la Côte d'Azur (organisme représentant près de 350 hôtels), mais également directeur du Splendid Hôtel. Et d'ajouter, «outre les efforts incessants déployés par les professionnels pour mieux accueillir les clients et ceux entrepris par les institutionnels afin de multiplier les événements culturels, nous bénéficions aujourd'hui aussi des fluctuations monétaires. Le pourcentage d'Américains, d'Anglais et même de Japonais est en effet supérieur à celui observé l'an passé.»

Près de 6,1 millions d'arrivées sur Paris intra-muros

La hausse du dollar et celle de la livre sterling, associée à la stabilisation des monnaies européennes, a bien entendu des conséquences positives sur le tourisme dans l'Hexagone. Incidences favorables d'autant plus fortes, que cette année les phénomènes politico-conjoncturels (vache folle, terrorisme, reprise des essais nucléaires) ont vu leurs effets disparaître. C'est ainsi qu'outre la «Grande-Bleue», Paris et la région parisienne profitent assez bien des améliorations de la conjoncture internationale. «On se réjouit de peu au regard des médiocres résultats des dernières années. D'une manière générale cependant, 1997 s'annonce sous de meilleurs auspices pour l'ensemble des hôteliers parisiens notamment sur le plan des taux d'occupation. Il n'y a aucun doute concernant l'augmentation du nombre des touristes étrangers. Reste à savoir si le niveau de consommation accompagnera cette reprise», constate Francine Amiguian, secrétaire générale du S.F.H.

Des propos confirmés par les statistiques de l'INSEE Ile-de-France/Observatoire régional du Tourisme d'Ile-de-France qui notent, pour les six premiers mois de l'année dans Paris intra-muros, une progression de 6% pour les arrivées hôtelières et de 10% pour les nuitées. Au total, près de 6,1 millions d'arrivées (+6% par rapport à 1996) ont été enregistrées soit 3,9 millions étrangères (+9%) et 2,2 millions françaises (idem 1996). Au hit parade des nationalités étrangères les plus représentées figurent bien évidemment l'Amérique du Nord (608.500 arrivées) en hausse de 8%. Viennent ensuite les Anglais et les Irlandais qui atteignent 522.000 arrivées en progression de 5%. On constate également un retour en force des Japonais avec 392.800 arrivées, +11% par rapport à 1996. Les nuitées globales sont au nombre de 13,2 millions (+9,5%). Celles d'origines étrangères grimpent de 13%.

Part des Allemands multipliée par 3 en Bretagne

Dans le Nord Pas de Calais, on se réjouit également des flux importants de, touristes étrangers. Selon une enquête réalisée par le Comité régional du tourisme (du 2 juin au 14 juillet 1997 auprès de 802 hôtels et campings), «le mois de juin s'avère meilleur qu'en 1996 et l'activité soutenue début juillet.» Concernant l'activité hôtelière, l'organisme souligne que les résultats de ce début de saison restent toujours supérieurs aux résultats de l'année précédente grâce en particulier à la clientèle d'affaires ainsi qu'au taux élevé d'étrangers (près d'un client sur 3 est d'origine étrangère). Du 2 au 8 juin, les hôtels sont parvenus à afficher un taux d'occupation de 68,7% dans le Nord Pas de Calais contre 18% dans les campings. Fin juin, la fréquentation a atteint 69%. Quant à la première et seconde semaine de juillet, les établissements hôteliers ont été occupés de 62% à 65,4%.

Malgré une hausse du taux d'occupation de 4 points en mai 1997, soit près de 100.000 nuitées supplémentaires, dont 60% sont le fait de l'augmentation de la fréquentation étrangère (la part des Allemands a été multipliée par 3 et celle des Britanniques par deux), on reste toutefois nettement plus prudent du côté de la Bretagne. «Les conditions météorologiques de la seconde quinzaine du mois de juin n'ont pas arrangé nos affaires», confie un hôtelier installé sur le littoral. L'Observatoire régional du tourisme de Bretagne constate lui aussi pour sa part que «tous les modes d'hébergement «à la nuitée» ont souffert du mauvais temps, les touristes ayant pu limiter ou écourter la durée de leur séjour voire dans certains cas l'annuler.» A noter que sur le mois de juin l'hôtellerie est en baisse par rapport à 1996 dans cette région tandis que les Gîtes de France et Villages de vacances progressent.

La montagne grelotte

Durant les trois premières semaines de juillet, le tourisme en grand Sud-Ouest a lui aussi été victime des aléas de la météo. A Bordeaux, Serge Pétoin, président du SGIH de la Gironde, dépeint d'ailleurs une situation générale en demi-teinte. «Juillet 1997 sera à peu près identique à juillet 1996. Ce qui nous inquiète surtout, c'est le très mauvais étalement des séjours. Les week-ends, d'une manière générale, remplissent nos établissements. Par contre, le milieu de la semaine est souvent très calme», commente-t-il. A Cap-Breton, Jean-Louis Gelos, président la F.N.I.H des Landes, partage le même sentiment : «juillet ressemblera à celui de 1996, c'est à dire bien moyen

Reste une véritable ombre à ce tableau de début de saison : la montagne. Aucune reprise, en effet, n'a été observée dans les régions de montagne. Bien au contraire ! Le bilan est apparemment plus que négatif notamment dans les Alpes, ce malgré les retombées enregistrées dans certaines stations accueillant le Tour de France. Les caprices du ciel ont en effet lourdement handicapé les professionnels de ces régions. Ce d'autant plus que la montagne rencontre toujours d'importantes difficultés à se vendre en été. «Certains hôteliers ont été contraints d'allumer leur chauffage durant le mois de juin», explique Danielle Romagnoli, responsable de la communication de la F.A.G.I.H.T. «La haute et la moyenne montagne ainsi que les stations de bords de lacs n'ont pas été épargnées par le froid et la pluie. Résultats : les chiffre d'affaires des hôtels ont chuté de 20% à 30%», précise-t-elle.

Pas de quoi donc crier victoire dans ces zones touristiques en sachant toutefois que les quinze premiers jours d'août s'annoncent encourageants pour les sommets français. Reste qu'une fois encore, la réservation au dernier moment et la pratique des courts séjours semblent s'amplifier.

Claire Cosson

c.cosson@lhotellerie-restauration.fr.

avec J.C. Cougoule

Enquête de la FNOTSI

Selon une étude menée par la FNOTSI auprès de 170 offices de tourisme, pour 71,7% des offices, la saison promet d'être égale ou supérieure à celle de 1996. L'enquête souligne néanmoins que tous les espaces touristiques ne profitent pas également du flux touristique. Si le tourisme urbain et littoral enregistrent une avance sensible à la mi-juillet comparativement à l'an dernier, les stations de haute montagne semblent bel et bien traîner la patte à cause notamment de conditions climatiques déplorables et d'une faiblesse de notoriété d'image l'été.

En terme de fréquentation, toujours à l'exception de la montagne, la FNOTSI constate une activité nettement supérieure à celle de 1996 avec une fréquentation étrangère en sensible progression. A noter le retour des Britanniques, le développement du marché néerlandais, l'arrêt de l'hémorragie des clientèles belges, suisses et italiennes. L'enquête met l'accent sur la stabilité de la demande par rapport à 1996 dans les domaines de l'hôtellerie, des résidences et du camping. En revanche, l'hébergement en milieu rural retrouve, voire dépasse, le développement sensible observé jusqu'en 1995.

Malgré une ferme volonté à ne pas trop dépenser, le vacancier 1997 a évolué dans son comportement général. Il donne cette année le sentiment d'être moins stressé, mais plus exigent. En quête de qualité, il ne néglige surtout pas le rapport prix/qualité. La tendance à la baisse de la restauration traditionnelle particulièrement à midi se poursuit néanmoins. Sont apparus cette année en outre : un renforcement des demandes de dernière minute, mais également une forte préoccupation des familles pour satisfaire la demande des enfants.


Le litoral demeure la première destination des touristes au détriment de la montagne.



L'HÔTELLERIE n° 2522 Hebdo 7 aout 1997

SRC="/lhotellerie/Images/Le_menu_SVP.GIF" WIDTH="63" HEIGHT="43" ALIGN="BOTTOM" NATURALSIZEFLAG="3">

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration