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Groupe Royal Monceau


La victoire du Dr Osmane Aïdi

Alors que les établissements haut de gamme parisiens semblent retrouver une activité satisfaisante, le tribunal de commerce de Paris a opté pour le plan de continuation du groupe Royal Monceau, présenté par son actuel propriétaire, l'homme d'affaires syrien Osman Aïdi. Outre un rééchelonnement de la dette sur dix ans, ce plan comprend également un double accord avec la chaîne Kempinski.


Le Dr Osmane Aïdi affichait un large sourire en ayant appris la décision du tribunal de commerce, vendredi 1 août. Son groupe demeure en effet indépendant

Le verdict du tribunal de commerce de Paris est tombé vendredi 1er août à 12 heures précises. Placé en redressement judiciaire depuis le 5 avril 1996, le groupe hôtelier Royal Monceau (fondé en 1978) reste finalement, et ce dans sa quasi-totalité, aux mains de son propriétaire actuel, l'homme d'affaires syrien Osmane Aïdi. Son plan de redressement par voie de continuation a en effet été accepté pour cinq établissements : le Royal Monceau et l'hôtel Vernet à Paris, la Société d'Assistance Hôtelière (S.A.H, une résidence hôtelière) à Colombes (région parisienne), l'Elysée Palace à Nice et l'Hôtel de Port Crouesty en Bretagne.

L'Ours Blanc situé à l'Alpe Duez, a lui en revanche été mis en liquidation. Toutefois, le Dr Aïdi n'a pas caché qu'il espérait à terme pouvoir récupérer la gestion de cet établissement. «Les banques qui vont reprendre l'hôtel, pourraient parfaitement nous en confier la gestion», a-t-il ainsi indiqué vendredi dans l'après-midi. Quant au sort du Miramar de Biarritz, comprenant un hôtel et un institut de thalassothérapie, seule unité dont Osmane Aïdi ne possédait pas les murs (l'U.I.S, filiale du Gan en a la pleine propriété), le tribunal a choisi de le livrer au groupe Accor. Il a effectivement opté pour la proposition de reprise du fonds de commerce (3,6 millions de francs) présentée par le conglomérat français au détriment de l'offre avancée par le collège des salariés, qui s'élevait à 6 millions de francs. Osmane Aïdi a semblé déplorer le choix du tribunal soulignant que cette décision entraînait le licenciement d'une trentaine de personnes. Le Miramar de Biarritz comprenait effectivement deux sociétés distinctes : l'hôtel et un second bâtiment où se trouvaient une piscine, des installations de thalassothérapie et un restaurant diététique. Une liquidation judiciaire a été prononcée à l'encontre de cette seconde entité.

Des candidats prestigieux

Reste à savoir quelles ont été les raisons qui ont poussées le tribunal de commerce de Paris à accorder sa confiance au projet du Dr Aïdi. D'autant que les candidats intéressés par le groupe Royal Monceau ne manquaient pas à l'appel. Parmi les offres de reprise complètes ou partielles figuraient ainsi de grands noms de l'hôtellerie internationale comme JJ France (saoudien), Hoteles Coach (espagnole), Rosestar MGT (américain), la CGIS (filiale hôtelière de la Cie Générale des Eaux) en partenariat avec Paris Hôtels et Hilton associé à des investisseurs dont Abela.

Sans oublier en outre le Britannique Rocco Forte, Warwick, Accor et Hyatt via la société RM Company derrière laquelle se «cachaient» des personnes physiques dont les patrons de Chanel et Hermes. Ajoutons à cela que les montants proposés étaient plutôt alléchants. A titre d'exemple, les sommes avancées au mois de mai dernier, oscillaient, entre 86 millions de francs et 53 millions pour le Vernet; entre 264 et 423 millions de francs pour le Royal Monceau; 2 millions pour la S.A.H; 15 millions à 60 millions pour l'établissement de Port Crouesty, 5 millions de francs pour l'Ours Blanc. En début de semaine dernière, le nombre de prétendants en lice avaient néanmoins sensiblement chuté ne comptant plus que trois noms : Hilton, Hyatt et Accor.

Il semble que le tribunal ait finalement retenu le plan de continuation de l'homme d'affaires syrien du fait de différentes mesures dont la signature d'un accord (le 28 juillet dernier) avec un pool bancaire (Crédit Foncier, Paribas, Crédit National) concernant le rééchelonnement de la dette du groupe sur dix ans. A noter que le passif de l'entreprise est supérieur à 3 milliards de francs, y compris le crédit-bail consenti par l'UIS sur l'hôtel Miramar de Biarritz.

Kempinski s'installe dans l'Hexagone

L'administrateur judiciaire du groupe Royal Monceau, Maître Bernard Meille, a sans doute également mis en avant le fait qu'Osmane Aïdi avait l'intention de conserver la totalité de ses équipes (soit 1.000 personnes). Autre point important ayant conduit à l'acceptation du plan de continuation : un double accord conclu avec la chaîne internationale Kempinski, aujourd'hui contrôlée par le thaïlandais Dusit Thani. Le Dr Osmane Aïdi, via le holding Interhôtel, qui gère les unités Royal Monceau, a effectivement signé un accord portant sur les domaines commercial et marketing, avec Kempinski. Il en espère d'ailleurs des retombées sonnantes et trébuchantes quant à l'activité de ses différentes établissements. Un «partenariat» qui tombe à pic pour la chaîne étrangère, puisqu'après son échec voilà quelques années avec Méridien, elle était toujours absente du territoire français.

Mais mieux encore ! L'homme d'affaires syrien, de par sa connaissance du marché hôtelier dans le bassin méditerranéen et au Moyen Orient (il est membre du conseil d'administration de l'Organisation du Tourisme euro-méditerranéen) a parallèlement scellé une seconde alliance avec Kempinski pour permettre à cette dernière de s'implanter dans cette région du monde. Une société commune, baptisée Pan Med, a d'ailleurs été créée à cet effet.

Osmane Aïdi a, de plus, largement misé sur l'actuelle amélioration de la conjoncture économique internationale entraînant selon lui un redressement sensible de l'activité des hôtels de luxe. Il estime ainsi ses projections sur l'avenir tout à fait «conservatrices» tablant pour l'an 2000 sur une recette moyenne chambre de l'ordre de 2.300 à 2.400 francs, contre 2.000 environ aujourd'hui, et un taux d'occupation aux alentours de 70% contre 47% en 1996. Espérons qu'il parviendra à atteindre de tels objectifs ! Le Dr considère en outre, que contrairement à d'autres palaces tels le George V, le Plaza Athénée..., ses établissements n'ont pas subir de travaux de rénovation. «Entre 1978 et 1992, j'ai investi plus de 400 millions de francs pour la rénovation du Royal Monceau», a ainsi expliqué Osmane Aïdi. Et d'ajouter, «nous consacrons en moyenne 20 millions de francs par an pour l'entretien des hôtels.»

Claire Cosson

ccosson@lhotellerie-restauration.fr.

Synthèse des passifs des différentes sociétés du groupe Royal Monceau déclarés dans le plan de continuation
Nom des sociétés Origine Montant
des créances (en millions de francs)
Royal Monceau/ Pool bancaire 963
Hôtelière Royal Monceau
Paribas 100
SBA, BCP, CGER, SDBO 150
GITT 17
Court terme 70
Inter groupe 72
Cie des Palaces/ GOTBF-ACFF 191
Hôtel Vernet SBA 5
Court terme 10
Intergroupe 23
Ste Nouvelle Crouesty GOTBF-ACFF 183
CRCA-BHE 3
Court terme 21
Intergroupe 95
Ste Nouvelle Alpe d'Huez GOBTP-ACFF 36
Court terme 2
Intergroupe 43
Ste immob et hôtelière Pyrénées Long terme 108
SBA 27
Court terme 2
Intergroupe 127
Ste Nouvelle Miramar crédit-bailleurs 129
GITT 53
Court terme 17
Intergroupe 75
Ste hôtelière Miramar/ UIS 1.101
SCI Les Vagues/SCI des Vagues SDBO 119
Court terme 34
Intergroupe 26
Ste Nouvelle Elysée Palace/ crédit-bailleurs 87
Ste Hôtel Elysée Palace/ BFO 61
SNC Elysée Palace Court terme 7
Intergroupe 193
Ste Nouvelle château Larraldia ACFF 16,7
GOBTP 15,6
Chirographaires 0,141
Intergroupe 1,4
Ste d'assistance hôtelière Chirographaires 0,19
*Ces données figuraient dans le projet de plan de redressement par voie de continuation, des sociétés du groupe Royal Monceau




En s'associant avec le groupe Royal Monceau, la chaîne Kempinski, aux mains d'investisseurs thaïlandais, met enfin les pieds dans l'Hexagone.



L'HÔTELLERIE n° 2522 Hebdo 7 aout 1997

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