Avec 39 unités principalement réparties à Paris et en région parisienne, Burger King a annoncé son retrait de la France «en raison de la petite taille de l'entreprise et de la faible rentabilité de ses activités dans l'Hexagone», a annoncé David Williams, vice-président de Burger King pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. Sur 39 restaurants, Burger King détient 16 unités en propre pour un chiffre d'affaires de 136 millions de francs et 550 salariés (le personnel du siège étant inclus). Celles-ci seront vendues, des négociations avec un éventuel repreneur sont actuellement en cours, mais aucune information n'a encore été dévoilée chez Burger King. Concernant les franchisés, un accord a été conclu avec les membres de l'Association Française de Franchise pour que ces derniers cessent leur activité sous la marque Burger King au plus tard le 31 décembre 97. Ainsi, ils auront le choix entre poursuivre leur activité en indépendant ou se trouver une autre enseigne.
Fondée en 1954 aux Etats-Unis et propriété du conglomérat agro-alimentaire britannique Grand Metropolitan depuis 1989, la chaîne de hamburgers avait ouvert son premier restaurant en 1981 en France sur les Champs-Elysées.
Si on la compare à McDonald's ou Quick, Burger King n'avait aucun handicap majeur face à ces deux mastodontes du hamburger. Installé à la même époque que ces deux rivaux, ces derniers n'ont pas cessé de multiplier leurs ouvertures à tel point qu'au-
jourd'hui McDonald's recense 542 unités et Quick 258. «Ne pouvant plus faire face à nos concurrents, nous avons opté pour cette solution de vente qui nous paraît être la plus sage, a souligné David Thomas. Par ailleurs, nos études démontrent que l'Europe est un marché très important pour Burger King. C'est pourquoi, nous nous engageons à poursuivre notre développement dans cette zone en nous appuyant principalement sur la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne où notre présence est déjà significative et où nous avons de réelles perspectives de développement.»
Aujourd'hui, Burger King représente 973 restaurants en Europe et au Moyen-Orient. Au cours des deux dernières années, la chaîne de fast-food a ouvert plus de 300 restaurants, soit une augmentation annuelle du nombre d'unités de 20%.
Les Français seraient-ils donc plus réticents que leurs voisins européens à la consommation de hamburgers ? A en croire les chiffres annoncés par Dominique Bénézet, délégué général du SNARR (Syndicat National de la Restauration Rapide), on pourrait en douter. «Le marché du hamburger pèse près de 10 milliards de francs, soit plus de la moitié du marché de la restauration rapide dans son ensemble (sandwicheries, viennoiseries, etc.) qui à lui seul réalise un chiffre d'affaire de 16 milliards de francs». Toutefois, il représente une infime partie du marché de la restauration commerciale.
Pourtant, selon l'étude récente révélée par Bernard Boutboul du Gira Sic pour le SIREST (voir L'Hôtellerie n°2521 du 31/7/97), les français consomment huit fois moins de hamburgers que de sandwichs, un écart qui devrait même s'accentuer au fil des ans si les boulangers, les bistrots, les GMS et les pétroliers, des prestataires qui ne sont pas considérés comme des opérateurs de la restauration rapide, continuent à exploiter la vente des sandwichs. Une tendance qui, pour Bernard Boutboul, s'explique par notre enracinement au patrimoine culinaire français.
B. Thiault
bthiault@lhotellerie-restauration.fr.
Les franchisés devront cesser leur activité sous la marque Burger King au plus tard le 31 décembre 1997.
L'HÔTELLERIE n° 2522 Hebdo 7 aout 1997
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