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Paris

La SNCF coupe les vivres
à l'Office du Tourisme

De toute évidence, les hôteliers parisiens ne sont pas très aidés pour remplir leurs établissements, et l'accueil du touriste à Paris ne semble pas être une des priorités de la mairie, de certaines institutions et encore moins de la SNCF. Faute de moyens, l'Office du Tourisme de Paris vient de fermer trois des cinq bureaux installés dans les gares parisiennes. La fermeture date du 30 juin, date à partir de laquelle les touristes affluent... Beau plan marketing.

A peine arrivé à la direction de l'Office du Tourisme de Paris, Christian Mantéi doit se battre avec des dossiers qui sont particulièrement importants pour le développement de l'activité touristique parisienne ! Alors que, depuis plusieurs années la SNCF versait une subvention de 600.000 francs à l'O. T. pour compenser une partie des charges que lui imposait la présence de bureaux dans cinq gares parisiennes. La SNCF, après avoir décidé de supprimer cette subvention, a fait savoir que progressivement, une redevance serait demandée à l'O. T. pour lui permettre d'assurer sa présence dans ces gares. Alors que l'Office du Tourisme avait déjà du faire face sur le budget 1997 à la suppression de 1,5 million de la part de la CCI sur son allocation annuelle de 10 millions. Quand on sait que le budget total est de 65 millions et que la ville de Paris ne verse que 28,5 millions, on imagine que le déséquilibre occasionné par ces suppressions n'était pas tolérable. « Arrivé début juin, après avoir pris en compte les besoins financiers de l'office, en l'absence d'une assurance de la mairie pour compenser ces sommes, j'ai été dans l'obligation de réagir et de procéder à la fermeture des bureaux des gares Montparnasse, Austerlitz et de l'Est», explique Christian Mantéi «et je le déplore, parce que cet accueil est indispensable pour les touristes qui arrivent, et ces bureaux étaient essentiels pour un très grand nombre d'hôteliers parisiens. La mission de l'O. T. est de remplir les hôtels, c'est quand les hôtels sont pleins que les clients fréquentent les restaurants, les cafés, les musées. La décision de la SNCF est nuisible pour le tourisme parisien !» Alors que cette année devait être une année particulièrement importante pour l'O. T. puisqu'il y a à organiser et à investir dans la fusion de l'Office avec Paris-Promotion et le Bureau des Congrès, l'Office se trouve privé de moyens chaque jour un peu plus. Une situation d'autant plus alarmante que l'organisation de l'O. T. en matière de réseaux laisse pour le moins à désirer. Un investissement important est à réaliser sur le plan informatique pour que des bases de données de qualité soient créées.

Hôteliers en colère

L'O. T. reçoit plus de 1.000 appels téléphoniques par jour et est aujourd'hui loin d'avoir les moyens de les traiter convenablement. Il semble bien que du côté de la ville de Paris, malgré les interventions de Jean de Préaumont, président de l'O. T., on fasse peu cas du tourisme et de son poids économique alors que l'enjeu est important. Une fois de plus, les hôteliers, pourtant partenaires de l'O. T. sont lésés, pas ou peu pris en compte alors que depuis plusieurs années maintenant, la ville leur impose le règlement d'une taxe de séjour. Un certain nombre d'hôteliers ont dit leur mécontentement : «C'est le moment où les efforts sont les plus importants à faire pour remplir nos hôtels et on ne nous donne même pas les moyens de toucher les clients», explique une hôtelière parisienne. «La ville de Paris se moque bien du tourisme, nous avons fait subir à la clientèle les grèves à la Tour Eiffel, dans les musées. Les touristes étaient coincés devant les portes fermées, vous croyez que c'est une bonne publicité pour Paris ? Il y a 18 mois, les grèves des transports nous ont vidé les hôtels, les touristes ont été pris en otage, là encore, est-ce une bonne image pour Paris ? Et après, les politiques, leurs conseillers, les directions qui s'occupent du tourisme, nous donnent des leçons et nous expliquent que l'activité serait meilleure si nous faisions des efforts, si nous savions mieux accueillir les touristes ! De qui se moque-t-on ? Que ces conseillers agissent pour que l'image de Paris et son organisation en matière de tourisme soit bonne et qu'ils nous laissent faire notre métier et remplir nos hôtels et que l'on donne les moyens à l'O. T. de fournir une prestation de qualité.», précise très en colère, un hôtelier.

PAF

Pour Christian Mantéi, le rôle de l'Office du Tourisme est d'apporter des réservations pour les hôtels parisiens, surtout pour ceux qui ne sont pas présents dans la centrale des réservations.

NON, PARIS N'EST PAS LA VILLE LA PLUS CHERE !

L'étude effectuée par le Ministère Japonais du Commerce International (MITI) a fait grand bruit en annonçant «Paris remplace Tokyo comme ville la plus chère». Elle précisait que les prix de Tokyo représentaient 98 % de ceux de Paris au 1er trimestre 1997 contre 108 % l'année précédente ! La réponse ne s'est pas faite attendre de la part de Jean de Préaumont qui a fait connaître les résultats actualisés d'une étude d'Eurocost, organisme officiel de l'Union européenne. Cette étude place Paris au 13ème rang en Europe et au 32ème rang dans le Monde en ce qui concerne le prix des séjours et des dépenses lié à la consommation touristique. «L'étude du MITI porte vraisemblablement sur des biens liés à la consommation intérieure des japonais non directement rattachés à la fréquentation touristique», a expliqué le président de l'O. T. de Paris.



L'HÔTELLERIE n° 2519 Hebdo 17 juillet 1997

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