Le Grand Hôtel de Comps-sur-Artuby est aux mains de la famille Bain depuis 26O ans. 8 générations se sont déjà succédées de père en fils à la tête de cet établissement. Un événement qui vaut à la petite commune de Comps (272 habitants) d'être inscrite au Livre Guiness des Records. «Ce n'est pas terminé», lance fièrement Jean-Marie Bain, l'actuel directeur : «Mon fils a hérité de la passion du métier. Il travaille déjà avec nous comme chef de cuisine». Installé au coeur du Haut-Pays Varois, l'établissement est né en 1737. Muletier, Claude Bain décide alors de transformer son relais de poste en une auberge. Rapidement l'établissement connaît le succès et accueille jusqu'à 25 cavaliers. Les bergers y trouvent aussi repos pendant la transhumance. Les écuries de l'auberge peuvent loger une trentaine de chevaux et la bergerie près de 200 moutons. De cette époque, il reste une pendule avec le nom des fondateurs de l'établissement.
Aujourd'hui, le Grand Hôtel Bain compte deux cheminées aux Logis de France et deux étoiles tourisme mais avec ses 18 chambres, l'établissement veut conserver une ambiance très familiale. Sur les murs des agrandissements de cartes postales rappellent aux clients que l'hôtel à une histoire de famille, un passé qu'ils peuvent partager le temps d'un séjour. La décoration fleure bon la Provence du tissu des rideaux aux imprimés des serviettes de tables. «Notre clientèle est fidèle parfois sur plusieurs générations. Les gens sont sensibles à l'authenticité de la maison», ajoute Jean-Marie Bain.
Issu de la sixième génération, Victor Bain est un des hommes forts de la lignée. Né en 1885, il assiste aux grandes mutations : l'avènement de l'automobile, de l'électricité et du téléphone. Premier pompiste du département, il a toujours cherché à adapter son hôtel aux exigences de son temps. Son petit fils, Jean -Marie Bain a poursuivi cette modernisation. La clientèle se compose aujourd'hui essentiellement de touristes français mais aussi étrangers attirés par les Gorges du Verdon. Devant l'hôtel, deux modestes pompes à essence rappellent qu'avant le tourisme l'établissement existait déjà. Relais de poste, il profitait de la situation géographique de Comps sur l'artère de communication entre la Méditerranée et la Haute-Provence. Autre tradition gardée des temps passés : la gastronomie. «Nous avons retrouvé un menu de 1913 où truites saumonées succèdent à bouchées Pompadour et précèdent le poulet de grain, le coeur de filet, les asperges, et les desserts. L'appétit était solide», commente avec le sourire, Jean-Marie Bain. 84 ans plus tard, les mets aux saveurs provençales sont toujours à l'honneur, et chaque jour, le Grand Hôtel compte près de 80 couverts par service. La famille Bain a essaimé sa passion jusqu'en Californie ou le frère aîné de Jean-Marie Bain possède un restaurant.
AMP
3 générations d'hôteliers : le fils Armand Bain,
le père
Jean-Marc Bain
et le grand-père René Bain.
L'HÔTELLERIE n° 2519 Hebdo 17 juillet 1997
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