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Au Bellevue à Lille

Théâtre à l'hôtel

L'hôtel Bellevue au centre de Lille dispose d'une petite scène dans un salon. Les vendredis et samedis soirs de printemps, une troupe professionnelle y donnait "Batailles" de Jean-Michel Ribes et Roland Topor

C'est une affaire de famille. Jean-Claude Kindt, propriétaire associé de l'hôtel Bellevue en plein centre de Lille, mais ancien comédien lui-même, a proposé à son frère Jean-Michel, comédien et metteur en scène, de monter dans son établissement, l'expérience à laquelle il pensait. Jean-Michel Kindt pensait à Lille pour créer un lieu de spectacle type one man show. Mais au premier étage du Bellevue se trouve sur l'un des côtés de la salle principale de séminaires une petite scène à laquelle manquaient peu de choses pour donner un spectacle. L'hôtel avait déjà fait l'essentiel en matière de sécurité. Et les vendredis et samedis à Lille sont des jours presque sans séminaires et peu animés dans un hôtel d'affaires. Sous le nom de "Le Proscenium" (le nom savant de l'avant-scène qu'il a d'ailleurs fallu installer au Bellevue), Jean-Michel Kindt a donc monté une compagnie qui a présenté du 4 avril à fin mai, trois séances par semaine de Batailles. Il s'agit de courtes pièces à sketches où se confrontent dans des situations variées les trois comédiens Patrick Bonnel, Micky Sebastian et Renaud Fleuri.

La salle propose 80 places qu'il n'a pas été facile de remplir à 80 F la place et 65 F pour étudiants et collectivités. Malgré le prêt de la salle et le quasi bénévolat des comédiens pourtant professionnels, les charges sont relativement lourdes. "Pour les comédiens, explique Patrick Bonnel avant le spectacle tout en montant lui-même les décors, c'est un investissement professionnel. Entre deux engagements, c'est l'occasion de s'exprimer et de donner de soi-même devant peu de spectateurs." "Nous aurons créé le spectacle, il sera toujours possible de le reprendre là ou ailleurs", souligne Jean-Michel Kindt.

De 70 à 80% de TO

Et pour l'hôtel, tendresse fraternelle en plus ? "D'abord, ce n'est pas une gêne", dit Nathalie Decottignies, directrice de l'établissement. Le Bellevue est un hôtel-bureau 3 étoiles de 61 chambres, d'architecture très début de siècle, briques, pierres et fer forgé. Assez bourgeois et feutré d'atmosphère, il se distingue par un piano-bar très club de businessmen où les clients de l'hôtel et leurs contacts ont quasiment l'exclusivité. Le taux d'occupation tourne classiquement de 70 à 80% les bons mois en semaine, de 40 à 45% le reste du temps. Le vendredi soir et le samedi soir, les hommes et femmes d'affaires ont pour la plupart quitté la place. Cela manque peut-être un peu d'animation. En tout cas, les spectateurs du théâtre venant par couples par l'entrée normale de l'hôtel seront souvent passés inaperçus. Y compris à la séance de 22 h. De plus, en week-end, les touristes souvent parisiens ou étrangers présents recherchent des divertissements culturels. Certains lorsqu'ils n'avaient pas leur place réservée ailleurs ont profité de l'aubaine. L'idée à venir pourrait être de monter un produit week-end comprenant un spectacle interne à l'hôtel parmi d'autres possibilités. D'une opportunité peut jaillir la lumière. L'hôtellerie lilloise est toujours à la recherche de ses week-ends.

A. Simoneau

L'entrée du Bellevue, très début de siècle.

Sur la scène du Bellevue,

deux naufragés, Patrick Bonnel

et Renaud Fleuri en pleine bataille

de mots.



L'HÔTELLERIE n° 2517 Hebdo 3 juillet 1997

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