Le 20 juin, le dernier client a quitté le vaste hall, son charme d'antan et son plafond orné d'une verrière. Après un siècle de bons et loyaux services, le New Hôtel Astoria, qui était à l'origine l'annexe du prestigieux Hôtel Noailles aujourd'hui désaffecté, deviendra la Résidence Garibaldi. L'office HLM profitera de l'été pour réaliser les travaux nécessaires et transformer les 58 chambres en 46 petits logements étudiants, essentiellement des studios et quelques F2.
Cependant, les potaches ne déambuleront pas dans le magnifique hall du rez-de-chaussée : celui-ci sera traité à part, et sans doute cloisonné, en vue d'une location commerciale. La vente a été effectuée en janvier dernier, mais la chaîne en a gardé la jouissance jusqu'à fin juin.
Les frères Antoun se séparent ainsi du premier témoin de leur progression professionnelle. Hôteliers depuis 1968, date à laquelle ils avaient transformé la bourgeoise propriété familiale de l'avenue Bompart, au dessus de la Corniche de Marseille, en établissement de 13 chambres (46 aujourd'hui), ils avaient acquis l'Astoria (ex PLM) en 1984 puis avaient poursuivi sur leur lancée, achetant divers hôtels, ou les reprenant en franchise, tant dans le Sud qu'Outre-Provence, et jusqu'à Bruxelles.
Derniers acquis , en 1996 et 1997 : le New Hôtel Vieux Port, à Marseille, avec 47 chambres, et le Beau Rivage à Nice avec 118 chambres. Au total la chaîne compte ainsi un millier de chambres réparties dans quinze établissements, dont quatre à Marseille : le New Hôtel Bompard, le New Hôtel Sélect, le New hôtel Vieux Port et le New hôtel Astoria.
"Habitat Marseille Provence cherchait un immeuble en centre- ville dans le cadre de sa politique de création de logements étudiants. Pour nous, c'était une opportunité très intéressante, car l'Astoria est un hôtel complètement amorti. Nous l'avons vendu plus de 7 millions, tout en conservant 350 mètres carrés de bureaux en plein centre dans lesquels nous réalisons d'ailleurs des travaux", explique Georges Antoun, P-dg du groupe Erghot, propriétaire de l'enseigne New Hôtel, et président du CHR 13.
"Cette vente, poursuit-il, a aussi une connotation stratégique : il y a globalement trop d'hôtels à Marseille. Et nous, nous en avions quatre ; or autant d'établissements de la même enseigne en centre-ville pour une petite chaîne comme nous, c'est trop ! Nous recentrons nos activités autour de trois pôles d'attraction : la gare, le Vieux Port et la Corniche".
L'Astoria avait un taux d'occupation de 65% et employait huit personnes dont une partie seulement sera réintégrée dans le groupe.
Pour l'office HLM, qui s'intéressait au bâtiment depuis plusieurs années et qui a en projet la création, dans du neuf exclusivement, d'environ 400 autres logements étudiants à Aix-Marseille, l'achat d'un hôtel est une première . "La création de cette résidence étudiante entre dans le cadre de la politique municipale de requalification de l'habitat du centre-ville, explique Gaétan Lazzara qui pilote le projet. Nous ne referons pas une opération de cette nature rapidement, car nous voulons maintenant créer d'autres types de logement au centre de Marseille, mais nous sommes pragmatiques et restons ouverts aux possibilités...."
Lisa Casagrande
Le New Hôtel Astoria de Marseille a été vendu plus de 7 millions de francs.
Le contrat signé entre le groupe Accor et la Compagnie thermale de Dax (voir L'Hôtellerie n° 2508 du 1 mai) entre en application le 1er juillet prochain. Contrat par lequel Accor se voit confier pour 15 ans l'exploitation des établissements thermaux appartenant à la ville et des hôtels qui y sont rattachés.
Affichant sa volonté d'élargir son offre dans les métiers de loisirs et de se développer dans l'hôtellerie de santé, le groupe Accor vient de créer une filiale spécifique, La Thermale de France, dont la première intervention porte sur Dax.
La Compagnie thermale emploie environ 300 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 92 MF avec ses hôtels, résidences et thermes : Le Splendid, Les Thermes, Miradour et Dax Thermal. Elle s'est engagée à rénover ce parc pour un montant de
32 MF. Accor entend également proposer une solution pour relancer le site du Pouy-Baignots (Landes), comprenant un établissement thermal et deux hôtels.
J.-C. Cougoule
Le président du Conseil exécutif de la Corse et le préfet de Corse ont profité de l'organisation du salon Grand Sud à Ajaccio pour officialiser la signature du Plan concerté d'actions touristiques de la Corse (PCAT). Ce document est destiné à améliorer l'offre et les hébergements ainsi qu'à promouvoir l'image de la Corse et de ses produits. Ce document est selon le préfet de région, Claude Erignac, un "contrat liant l'Etat, la région, mais aussi les chambres de commerce et les organisations professionnelles du tourisme corse". Le PCAT se présente comme un dispositif de mesures d'assistance technique sur trois ans destinées à soutenir les professionnels du tourisme qui désirent s'engager dans une démarche de renouvellement de l'offre touristique insulaire. Il doit être complémentaire au contrat de plan, dont les mesures relèvent principalement du soutien financier.
Le financement de ce plan d'un montant total de 47,6 MF sur trois années est réparti entre l'Etat (15,7 MF), l'Union européenne (6,25 MF), la région (15,7 MF) les collectivités locales (4 MF), les professionnels (4,05 MF) et les chambres de commerce (1,9 MF).
Au total, une vingtaine de mesures ont été définies telles que des contrats de développement hôtelier incluant des aides à la formation des chefs d'entreprises hôtelières, à l'amélioration des prestations et produits hôteliers, à la mise en marché des entreprises, des aides à la production touristique à l'organisation de la mise en marché des produits ou l'amélioration de la gestion de l'accueil et des sites.
Malgré tout, de nombreux professionnels considèrent que le document ne suffira pas à relancer une activité étouffée par les difficultés financières : la Coordination des industries touristiques parle de nouvelle gabegie. De toute façon, l'urgence est là. Si l'espoir renaît pour une relance de l'activité en 1998, d'ores et déjà, les plus optimistes des professionnels du tourisme tablent au mieux sur une stabilisation de l'activité en 1997 par rapport à 1996 qui marquait un recul de plus de 30% de la fréquentation touristique.
L. Peretti
L'HÔTELLERIE n° 2516 Hebdo 26 juin 1997
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