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Le Prix Pachon rime avec Japon

La remise du quatrième Prix André Pachon, début avril, à Carcassonne, a lancé les animations concernant les journées consacrées au Japon. Derrière l'aspect purement folklorique, c'est à un véritable potentiel touristico-économique que s'adressait la brillante réception d'une délégation nippone, consul en tête.

André Pachon est ce cuisinier carcassonnais qui est allé tenter sa chance, voilà près de 30 ans, à Tokyo et au Japon, et qui, apparemment, y a réussi. Sans jamais renier ses origines, bien au contraire. La remise des récompenses aux lauréats du concours gastronomique audois portant son nom a constitué un des temps forts de la première soirée audoise de l'animation «made in Japan». Les heureux élus sont Jean-Luc Pons (en cuisine), Sébastien Izart (en restauration), Daniel Lestel (en boulangerie), David Mauton (en pâtisserie), Lionel Azzopardi (en charcuterie-traiteur).

Un circuit spécial avait été proposé à l'importante délégation japonaise, car comme le soulignait Jean-Claude Rodriguez, le vieux copain d'André Pachon, lui-même cuisinier émérite dans la préfecture de l'Aude : «Nous voulons intéresser les Japonais à autre chose que la Cité.» Tout en remarquant : «Il serait important de développer un circuit touristique orienté sur les mariages à la Cité. C'est quelque chose de très prisé par les Japonais.»

Les Japonais adorent notre patrimoine

Durant leur séjour carcassonnais-audois, les artisans, cuisiniers, artistes, diplomates et responsables divers de la délégation nippone ont pu visiter le Canal du Midi, classé au «patrimoine mondial» par l'Unesco et descendre dans les grottes de Limousis, sinon dans le gouffre géant de Cabrespine, ce qui a suscité ce commentaire d'un Audois : «Les Japonais sont très friands de tout ce qui fait partie du patrimoine des régions qu'ils visitent. Comme le vin. Il est essentiel de sortir de la mainmise bordelaise.»

A Carcassonne, Français et Japonais ont pu longuement apprécier les vertus et les originalités gastronomiques réciproques, l'Association des cuisiniers en terroir d'Aude ayant présenté une «daube de boeuf des Pyrénées» et divers produits du terroir, tandis que leurs homologues du pays du Soleil levant leur proposaient par le biais du cuisinier du consul du Japon en France, un maître queux réputé chez lui, le «Sukiyaki», une spécialité à base d'entrecôte de boeuf, de poireaux, de cresson, de chou chinois, de chiritaki, sa sauce soja, mirin, bouillon, eau et oeufs.

Pendant que Yukio Matsuo, sculpteur sur glace, champion du monde de la spécialité et les tambours du groupe professionnel de la province d'Oîta faisaient admirer les différentes facettes de leur talent exotique.

A. Desplas

L'HÔTELLERIE n° 2515 Hebdo 19 juin 1997