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Cafés

Pieusse (Aude)

Le café ressuscité par la mairie

Jean-Pierre Robert, maire de Pieusse, près de Limoux (Aude), soutenu par son Conseil municipal, ne voulait pas que son village meure à petit feu en perdant ses commerces. Il vient de faire rouvrir le café, disparu depuis de longues années, dans le cadre de l'installation d'un multi-services. Et l'ambiance est revenue.

«La seule épicerie du village allait fermer ses portes et le café n'était qu'un lointain souvenir. Mais la mairie avait racheté la licence IV. L'idée de relancer le bistrot est venue de la possibilité d'aides au maintien des activités en zone rurale. Il suffisait de créer un multi-services.» Jean-Pierre Robert, qui est avant tout producteur particulier de blanquette et de crémant et le grand maître de la confrérie vineuse des Capitouls, n'a jamais cessé de se battre pour donner à son village, cité résidentielle de Limoux de quelque 1.000 âmes, une image d'accueil agréable. Réimplanter un café devait en même temps faire redécouvrir à ses administrés tous les charmes de la convivialité. Y ajouter une supérette, un dépôt de pain, un tabac-journaux ne pouvait qu'accrocher les habitants au village.

Pour 800.000 F

«C'est une bonne opération que nous avons réalisée en installant un multi-services au coeur de Pieusse, reconnaît le maire. Le budget de l'opération était fixé à 800.000 F. Après avoir acheté le terrain, démoli les bâtiments qui abritaient une ancienne forge, nous avons reconstruit un ensemble moderne qu'il a suffi alors d'équiper.» Une bonne opération, en effet. Si l'investissement est relativement important pour une petite commune rurale, il a été largement couvert par des subventions, 70% au total, provenant du Conseil général de l'Aude, de l'Etat et de l'Europe. La différence a été couverte par un emprunt sur 15 ans, remboursé par les gérants du multi-services à raison de 3.000 F par mois. Des gérants qui, eux aussi, sont satisfaits. Serge et Marie-Hélène Chourreu habitaient Pieusse et cherchaient du travail. Apprenant qu'un multi-services allait ouvrir, ils ont saisi l'opportunité. Serge, ancien boucher dans une supérette de Limoux, a retrouvé son métier derrière l'étal de la boucherie et de l'alimentation générale, secondé par Marie-Hélène. Tous deux partagent leur temps et la clientèle entre le steak, le paquet de cigarettes, le pastis ou la coupe de blanquette et envisagent d'ouvrir un petit service de restauration.

Aujourd'hui, le «Café de l'Ormeau» vit au rythme des saisons et des petits potins villageois. Le baby-foot et les jeux électroniques attirent la jeunesse. Aux week-ends, surtout, il y a foule. C'est un peu la vie qui revient, la vie simple qui trompe l'ennui et resserre les amitiés. Les gens de Pieusse ont, peut-être, autour du zinc, redécouvert les charmes de la convivialité. Et ça, il n'y a que le café pour l'offrir.

J.-C. Cougoule

Au Café
de l'Ormeau,
à Pieusse, au coeur du vignoble de la blanquette
de Limoux.
La réouverture d'un café rural c'est, avant tout, l'assurance
de la convivialité retrouvée.



L'HÔTELLERIE n° 2513 Hebdo 5 juin 1997

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