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Redevances des terrasses

Tout est possible !

En fonction des villes, les politiques abordent d'une façon très différente le problème de la détermination de la redevance en matière de terrasses. Des tarifs qui ne sont pas sans avoir des conséquences directes sur l'activité et la rentabilité des exploitations. Aux professionnels de savoir négocier avec leur municipalité. L'Hôtellerie vous fournit quelques données. Des exemples chiffrés : Paris, Bordeaux, Marseille, Montpellier et la cerise sur le gâteau : la gratuité à Valréas dans le Vaucluse.Terrasses

La vérité des prix des redevances

Certains commerçants s'étant inquiétés du montant des redevances des terrasses dans leur ville, l'adjoint au maire de Lyon a demandé à sa division «Cadre de Vie» de mener l'enquête. A Lyon, bien sûr, mais aussi à Paris, Bordeaux, Marseille et Montpellier. Le résultat est plein d'intérêt...

Les redevances des terrasses sont-elles trop élevées ? Posée par les commerçants lyonnais, la question inquiète Christian Philip. Au point que le premier adjoint de Raymond Barre à la mairie a commandé une étude comparative qui permet de constater que le prix payé par les cafetiers et les restaurateurs parisiens, marseillais, lyonnais, bordelais ou montpelliérains pour leur terrasse, est loin d'être le même.

Premier élément : le nombre de terrasses installées dans chacune de ces villes en 1997. Ce n'est pas une surprise de constater qu'avec 4.700 terrasses simples ou aménagées sur trottoirs (1), Paris occupe solidement la première place devant Lyon (1.041 dont 621 aménagées), Marseille (1.039 dont 181 aménagées), Bordeaux (560) et Montpellier (480).

Second élément : le montant des droits en 1997, par an et au mètre carré. Dans tous les cas, il varie en fonction de la nature de la terrasse (simple ou aménagée sur trottoir) et de son lieu d'implantation déterminé par rapport au secteur et divisé en trois classes : exceptionnelle, 1 et 2 (2).

Pour les terrasses simples (tables et chaises uniquement) en classe «exceptionnelle», c'est à Montpellier que les tarifs sont les plus élevés (560 francs), alors qu'ils sont sensiblement identiques à Lyon (451 francs) et Paris (429 francs). En classe 1 et 2, Lyon est largement en tête (411 et 246 francs), devant Paris (330 et 202 francs) et Montpellier (320 et 240 francs). Ceux de Bordeaux sont les moins chers sur l'ensemble des classes, ainsi que ceux de Marseille en classe 1 et 2.

Pour les terrasses aménagées (mobilier de terrasses, paravents latéraux et stores bannes) en classe exceptionnelle, tarifs sensiblement identiques à Paris et Montpellier où ils sont presque trois fois plus élevés qu'à Bordeaux qui bénéficie d'un tarif unique ! En classe 1 et 2, les prix pratiqués à Paris et Lyon sont les plus élevés.

Pour les terrasses fermées (10 sont recensées à Lyon, 20 à Montpellier, 41 à Marseille et... 2.750 à Paris), flambée dans la capitale où les prix sont quatre fois plus élevés que n'importe où ailleurs et relative modération à Bordeaux et Marseille !

Le taux d'évolution des droits de terrasses de 1995 à 1997 varie d'une manière différente selon les villes. En règle générale, il est en hausse tous les ans, de 1,6% (Montpellier en 1996) à 4% (Lyon en 1995 et Paris en 1997).

Sur les trois années, la hausse est de 10,3% à Paris, de 9,3% à Lyon, de 6,2% à Montpellier et de 6,1% à Bordeaux. Marseille constitue une exception notable avec une baisse globale de 7,3% (en particulier
- 10% en 1997 et - 11% en 1998), compensée par une taxation d'autant des espaces publicitaires (4 x 3), ce qui ne modifie pas le produit du domaine public.

Les chiffres démontrent enfin que la perception des droits de terrasses constitue toujours une manne non négligeable pour les municipalités. En 1996, ils s'élevaient à 73,2 MF à Paris (66,3 MF en 1994 et 65,7 MF en 1995) ; 5,2 MF à Montpellier (3,6 MF en 1994 et 4,1 MF en 1995) ; 4,9 MF à Lyon (3,9 MF en 1994 et 5 MF en 1995) ; 3,3 MF à Marseille (3,1 MF en 1994 et 3,3 MF en 1995) et 1,3 MF à Bordeaux (1,1 MF en 1995).

Dans sa conclusion, si l'enquêteuse admet que «Lyon mène depuis 1989 une politique de redevances élevées», elle le justifie par un besoin de régulation du «développement exponentiel des terrasses» (hausse des taxes de 9,5% en 1991), ajoutant que «l'activité économique ne semble pas pâtir de cette taxation élevée».

A Lyon, les redevances de terrasses ont certes augmenté de 11% depuis 1994, mais dans le même temps, le nombre d'autorisations de terrasses s'est accru de 20%. Et comme le taux de paiement des droits de voirie est de l'ordre de 90%, elle souligne que la ville de Lyon «tire le meilleur parti de l'exploitation du domaine public» (sic)..., ce qui doit être le cas dans les autres villes citées dans l'enquête.

J.-F. Mesplède

Avec l'étude de la
division «Cadre de Vie» de la ville de Lyon.

(1) Si Bordeaux a donné un chiffre global, les terrasses fermées sont comptabilisées à part pour les quatre autres villes. Mais à l'heure des statistiques, Bordeaux, Montpellier et Paris n'ont pu différencier les terrasses simples de celles aménagées.

(2) En plus de la classe exceptionnelle, 4 classes à Montpellier et 5 à Paris avec autant de tarifs différents.





Pour «La Manille» rue Tupin à Lyon et cette terrasse fermée de 18 m2 sur trottoir en «classe exceptionnelle», la redevance annuelle est de 11.610 francs. Elle serait de 9.490 francs à Bordeaux, de 10.116 francs à Marseille, de 14.400 francs à Montpellier et de 44.694 francs à Paris...Selon l'étude et en fonction des différences de prix, les tarifs appliqués à un même type de terrasses dans les villes de référence seraient les suivants :

- Terrasse simple sur trottoir en classe 2 (4 m2) : 984 francs à Lyon, 960 francs à Montpellier, 808 francs à Paris, 480 francs à Bordeaux et 448 francs à Marseille.

- Terrasse aménagée sur trottoir en classe 1 (12 m2) : 6.156 francs à Lyon, 5.940 francs à Paris, 4.800 francs à Montpellier, 2.808 francs à Marseille et 2.593 francs à Bordeaux.

- Terrasse fermée sur trottoir en classe exceptionnelle (18 m2) : 58.104 francs à Paris, 14.400 francs à Montpellier, 11.610 francs à Lyon, 10.116 francs à Marseille et 9.490 francs à Bordeaux.



L'HÔTELLERIE n° 2511 Hebdo 22 mai 1997

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