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Restructuration des encours bancaires corses

Rien n'est réglé

Alors que la Corse se mobilise pour tenter de rattraper une saison touristique 97 qui s'annonce aussi difficile que la saison 96, le dispositif de sauvegarde des entreprises insulaires proposé par le gouvernement se met petit à petit en place. Parmi ces mesures, les prêts participatifs de restructuration deviennent concrets. Ces prêts doivent permettre la restructuration des encours bancaires des entreprises, à condition qu'elles soient à jour de leurs dettes bancaires fiscales et sociales, ou tout au moins, qu'elles soient engagées dans un plan de règlement. Le gouvernement a débloqué une enveloppe totale de 1 milliard de francs mis à disposition des banques pour bonifier les taux de ces PPR à 3% sur 7 ans. Les conventions ont été signées entre les banques installées dans l'île et l'Etat. Pour les hôteliers, un dispositif particulier tient compte des difficultés conjoncturelles dues aux mauvaises saisons touristiques : ainsi, les hôteliers bénéficiant de la mesure (c'est-à-dire qui sont à jour de leurs encours) profitent d'un différé de remboursement en capital jusqu'à la fin de l'été 98. Pour les établissements bancaires non présents dans l'île, comme le CEPME qui gère 360 MF de dette hôtelière (sur 1 milliard de francs) et les banques non présentes dans l'île, l'Etat a débloqué une enveloppe supplémentaire de 100 MF. Seulement, les conventions n'ont pas encore été signées : les banques hors place n'ont pas toutes communiqué le montant des encours qu'elles possèdent en Corse. De toute façon, pour la profession, ce dispositif ne suffira pas : "40% des entreprises sont exclues du dispositif, explique Roland Dominici de la Coordination des industries touristiques. L'enveloppe globale de 1 milliard ne suffira pas à couvrir les quelque 4 milliards d'encours des entreprises corses, les banques devront faire un tri et abandonneront les entreprises les plus endettées, celles qui ont le plus besoin d'être aidées." De fait, du côté des autorités, on déplore "la frilosité" des banques. Après avis d'un Comité régional de restructuration de la dette, c'est le banquier qui en dernier ressort donne son accord à la restructuration : craignant d'être pris à partie par les professionnels rejetés, les banques s'abriteraient derrière des difficultés techniques d'instruction pour éviter de donner leur réponse...

L. Peretti



L'HÔTELLERIE n° 2510 Hebdo 15 mai 1997

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