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Accor

Des résultats qui permettent une politique d'investissement

Le groupe fondé par Paul Dubrule et Gérard Pélisson vient d'annoncer un bénéfice 1996 en hausse de 14,6%. Profitant de ces bons résultats, Jean-Marc Espalioux, le nouveau président du directoire, met en place une nouvelle stratégie. En attendant une refonte des organisations de l'entreprise prévue pour juin prochain, il annonce d'ores et déjà la fusion-absorption du pôle d'hôtellerie économique.

Le style est incontestablement plus classique que celui utilisé par Paul Dubrule et Gérard Pélisson. C'est néanmoins avec un large sourire et une grande clarté que Jean-Marc Espalioux, président du directoire d'Accor depuis janvier 1997, a présenté la semaine dernière les comptes de son entreprise. Ce d'autant plus que le conglomérat français a enregistré l'an passé un bon exercice conforme à ses prévisions. Accor est en effet parvenu à réaliser un bénéfice net part du groupe de 1,05 milliard de francs en hausse de 14,6% par rapport à l'année précédente.

Alors que l'activité s'était montrée particulièrement faible au cours du premier semestre 96, la situation s'est nettement améliorée dans la seconde partie de l'année permettant à la compagnie d'afficher un chiffre d'affaires (dont 69% est fait hors de l'Hexagone) de 28,3 milliards de francs en progression de 2,9% à périmètre et change constants. On notera notamment la bonne tenue de l'hôtellerie haut et milieu de gamme dont le chiffre d'affaires a augmenté de 17% en 1996 ainsi que les performances encourageantes du créneau économique. Ce dernier constatant un accroissement de son CA de 9,9%.

Parallèlement, la cession de murs d'hôtels a conduit à une réduction conséquente de l'endettement net du groupe se stabilisant à 17,5 milliards de francs contre 25,2 milliards en juin 1994. De quoi satisfaire la communauté financière et l'actionnariat d'Accor, qui après le reclassement de la participation de la Société Générale de Belgique, est désormais détenu à hauteur de 42% par des institutionnels étrangers, 28% des institutionnels français, 12% des individuels et 18% par le Conseil de surveillance.

Par ailleurs, tout semble s'annoncer sous les meilleurs auspices pour l'année en cours. «Il ne s'agit pas d'une explosion, mais nous observons un bon démarrage tant en Europe (sauf en Allemagne) qu'aux Etats-Unis», a effectivement indiqué Jean-Marc Espalioux. Au terme du premier trimestre 1997, le RevPar Hôtellerie (revenu par chambre disponible) a enregistré une hausse sensible par rapport aux données 1996 : + 6,6% en France, + 4,4% en Europe (hors France) et + 5,5% outre-Atlantique avec Motel 6. Quant au volume d'émission des titres de services, il a d'ores et déjà crû de 12,6% au cours des trois premiers mois de l'année 1997.

Accroître la rentabilité

Le nouveau patron d'Accor n'entend cependant pas s'arrêter en si bon chemin. Ses objectifs prioritaires étant «d'accroître la rentabilité et d'accélérer l'expansion» de l'entreprise, Jean-Marc Espalioux a décidé de s'engager à fond dans sa nouvelle mission s'accordant un délai de 18 mois pour construire le nouvel Accor. Après la cession de la moitié de sa participation dans Compass (société de restauration collective) en janvier dernier pour un montant de 2,35 milliards de francs, le nouveau président du directoire va dès la prochaine assemblée générale du groupe (4 juin 1997) proposer à ses actionnaires un projet de fusion-absorption de Sphère International, pôle d'hôtellerie économique (regroupant les enseignes Formule 1, Ibis et Etap Hôtel) possédé pour l'heure par Accor à 77% depuis le récent rachat des 11% d'Ifil.

Sofitel «vitrine
technologique»

«Cette opération va permettre de contrôler complètement cette activité en plein développement tout en favorisant la rationalisation des organisations», a expliqué Jean-Marc Espalioux. Un joli coup en perspective sachant que le pôle économique d'Accor ne cesse d'améliorer ses résultats. A tel point d'ailleurs qu'il devrait générer en 1997 un bénéfice total de 300 millions de francs.

En attendant une refonte des organisations prévue pour le début du mois de juin qui vise à regrouper les structures hôtelières et à «faire jouer à plein l'effet réseau», Jean-Marc Espalioux a déclaré qu'il allait consentir un investissement financier de 500 millions de francs dans l'informatique et les télécommunications afin de doter Accor d'un outil performant dans le domaine de la réservation. Il souhaite également développer les moyens de fidélisation multimarques, bâtir des offres grands comptes multiproduits et multiplier les ventes croisées.

Concernant les marques hôtelières, le nouveau patron va accorder une enveloppe supplémentaire de 50 millions de francs à la chaîne Sofitel afin qu'elle puisse poursuivre son repositionnement en quatre étoiles plus et qu'elle devienne «une vitrine technologique» sur son marché. Mercure et Novotel vont, elles, bénéficier d'un montant de 100 millions de francs pour accélérer le programme de rénovation du parc. Enfin, Motel 6 recevra une enveloppe supplémentaire de 20 millions de dollars. A propos du développement hôtelier, Jean-Marc Espalioux a précisé que l'objectif d'Accor était de conquérir de nouveaux territoires en particulier en Amérique du Sud, en Europe et en Asie. Il a en outre ajouté que des alliances pouvaient être envisagées avec des chaînes régionales. Interrogé sur l'avenir de Courte-Paille, il a expliqué que cette chaîne de restaurants a rejoint le pôle d'hôtellerie économique. Les produits présentant de grandes synergies, un restaurant Ibis a d'ores et déjà été récemment transformé en CourtePaille. D'autres projets pourraient voir le jour en fonction des résultats de ce test.

C. Cosson

Jean-Marc Espalioux, nouveau président du directoire d'Accor. Ses priorités sont d'accroître la rentabilité du groupe et accélérer l'expansion.



L'HÔTELLERIE n° 2508 Hebdo 1er mai 1997

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