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En pleine crise surcapacitaire

Quatre projets hôteliers à Calais !

Quatre hôtels pour un total de 260 chambres vont ouvrir prochainement pour l'un et sont présentés en CDEC pour les trois autres à proximité du tunnel sous la Manche. Mais le marché a chuté en 1996 et deux hôtels ont fermé.

Les hôteliers calaisiens sont très inquiets, particulièrement dans le domaine de l'hôtellerie économique, de l'apparition de nouvelles implantations, alors que la période est pour le moins difficile. Primo, un hôtel à l'enseigne B&B, sur le territoire de la commune de Coquelles, à deux pas du terminal Eurotunnel, doit s'ouvrir très prochainement auprès d'un Vidéotel et d'un Formule 1. La loi Raffarin ne peut s'y appliquer, car le permis de construire a été accordé avant le vote du texte. Secundo, la société SFIH et le groupe Envergure devraient déposer incessamment sous peu chacun un dossier (SFIH) et deux dossiers (Envergure) de création sur la zone dite curie auprès de l'autoroute A16, également en vue du terminal Eurotunnel. Le total de ces dossiers représente 260 chambres.

SFIH envisage de créer un hôtel économique de 70 chambres à l'enseigne Village Hôtel. SFIH (Société financière d'investissement hôtelier), à Dijon, est une affaire familiale bourguignonne actuellement à la tête de 30 établissements de 70 chambres en moyenne. Il s'agit d'hôtels classés 0 étoile, concurrents de Formule 1, Etap Hôtel et Première Classe. Les chambres de une, deux ou trois personnes sont affichées de 140 à 149 F, selon l'emplacement et la période. Elles comprennent cabinet de toilette et douche, indique-t-on au siège de Dijon. Les gérants mandataires assurent l'accueil de 6 h 30 à 22 h. Cette société estime le site de Coquelles intéressant et à fort potentiel.

Sur fond de baisse

Envergure connaît déjà bien le marché calaisien. Son Campanile bien antérieur au tunnel est l'un des hôtels les plus performants de la place, toujours voisin de 100% de TO en saison. Handicapé par la construction de l'autoroute d'accès aux ferries qui court-circuite son emplacement, il a su garder sa clientèle. Mais il se trouve loin du tunnel. Cela peut expliquer cette nouvelle volonté de développement.

La profession s'oppose très fermement à ces projets. Ils n'ont pas été présentés au préfet officiellement et donc ni l'Assemblée des membres de la CCI, ni la FNIH, ni la CDEC n'ont eu à se prononcer officiellement. Mais en juin 1996, le Syndicat FNIH avait tenté de dissuader la ville de Calais de vendre les terrains concernés aux promoteurs et avait fait campagn e sur ce thème. En vain. Cette opposition se comprend. Le parc hôtelier calaisien comprend 1.507 chambres très concentrées dans l'agglomération. 31% est en 3 étoiles, 43% en 2 étoiles, 26% en 1 et 0 étoile. On voit de quel poids pèseraient les nouvelles implantations. La demande n'évolue pas depuis des années. Elle se situe, selon la CCI, entre 290.000 et 300.000 cham-bres depuis trois ans et a baissé de 8.000 chambres en 1996.

Le nombre de cham-bres louées s'est replié de 7% en 2 étoiles par rapport à 1995, de 1,4% en catégorie économique. La catégorie 3 étoiles a progressé de 4% globalement, mais le TO moyen par hôtel régresse à 49%. Si la saison a été stable à 70% de TO, le taux moyen sur l'année baisse de nouveau de 4 à 5 points en 1996 à 54,3%. Le temps des grands chantiers du tunnel et des autoroutes passé, le soufflé est retombé sans que de nouvelles installations industrielles ne viennent revivifier la région. En 2 étoiles, la baisse de TO est de 5 points. La vulnérabilité de cette catégorie est très forte, estime la CCI. En 1 étoile, le repli de TO est de 3 points.

Pas de quoi pavoiser. Deux hôtels 2 étoiles, le Bellevue de Calais et son homonyme le Bellevue de Wissant à 20 km, sont en vente après liquidation et règlement judiciaire. D'autres ne valent guère mieux, comme le 3 étoiles Albion ex-Pacary, repris par un groupe financier apparemment sans conviction. Les écarts de performances sont énormes d'un hôtel à l'autre, de 23 à 80% en catégorie économique, par exemple. Autrement dit, ou la concurrence joue et les mourants ou les malades vont mourir, ou la profession laisse aux indépendants en fâcheuse posture une chance de se relever ou d'être repris. A suivre.

A. Simoneau

Le taux de captage des migrants du transmanche ne cesse de baisser, ce qui est normal, la fluidité augmentant. Mais ce flux est considérable. Cela suffit-il pour près de 1.800 chambres ?



L'HÔTELLERIE n° 2507 Hebdo 24 avril 1997

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