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Vie professionnelle

Châteauroux

Les hôteliers s'insurgent contre le mode de calcul de la taxe de séjour

La Maison de l'hôtellerie attaque la taxe de séjour de la mairie devant le tribunal d'instance.

Les hôteliers de l'Indre ont toujours de nombreuses raisons d'être mécontents. Mais en plus des problèmes nationaux et généraux de la profession (TVA, paracommercialisme), ils doivent affronter une question d'actualité locale. Lors de la dernière assemblée de la Maison de l'hôtellerie, syndicat qui rassemble 350 professionnels, Jean-Pierre Neuville, le président sortant qui a été réélu pour trois ans, a ainsi mis en avant la taxe de séjour décidée par la ville de Châteauroux, comme l'avait fait il y a quelques mois la commune d'Issoudun. «C'est la taxe la plus chère de France, s'insurge Jean-Pierre Neuville, car le maire de Châteauroux nous fait payer au forfait sur 365 jours par an, alors que les trois quarts des villes ont voté une taxe au réel sur trois-quatre mois. C'est une taxe qui ne se justifie pas, car Châteauroux n'est pas une ville historique. Pourtant, nous serions d'accord avec une taxe au réel sur trois mois.»

La Maison de l'hôtellerie, relayée individuellement par une vingtaine d'établissements, a donc attaqué la création de cette taxe devant le tribunal d'instance qui ne s'est pas encore prononcé. «Si ce tribunal se déclare incompétent, prévient le président, nous irons devant le tribunal administratif. Il n'est pas question d'accepter une taxe qui va asphyxier le centre-ville de Châteauroux.» Les villes de la périphérie ne sont en effet pas touchées par la taxe de séjour. De plus, l'arrivée de l'autoroute A20 et en particulier le contournement de Châteauroux qui devrait être ouvert à la fin de l'année, va amener la réalisation de zones d'activités et donc de nouveaux hôtels-restaurants, sans doute de chaînes.

«Châteauroux va crever»

A Déols, Jean-Pierre Neuville parle déjà de 100 à 150 chambres avec B&B, tandis qu'au Sud, à Saint-Maur, une nouvelle zone de services pourrait accueillir 150 chambres. «Châteauroux va crever, poursuit Jean-Pierre Neuville, car aujourd'hui, le TO moyen oscille entre 25 et 40% avec une fourchette de 18/19% en janvier-février et à peine 50% en pleine saison.» La concurrence déloyale a également été dénoncée lors de cette assemblée générale. Ainsi, à l'initiative de l'Association des familles rurales, un centre de loisirs à Arthon, non loin de Châteauroux, vient d'être transformé en complexe hôtelier avec 40 chambres 2 étoiles. Création qui a pu se faire grâce à des subventions. Si l'on ajoute «une saison qui démarre difficilement» et les 31 radiations définitives prononcées par le tribunal de commerce l'an passé, le moral est donc loin d'être au beau fixe.

L'assemblée générale a également autorisé un élargissement du bureau avec désormais un seul vice-président (Pierre-Marie Audebert), un délégué aux chaînes, un délégué aux discothèques et pour la première fois cinq femmes.

J.-J. Talpin

Jean-Pierre Neuville, président de la Maison de l'hôtellerie de l'Indre : «Pas question d'accepter une taxe qui va asphyxier le centre-ville de Châteauroux.».


Touraine

Les hôteliers prêts pour la mobilisation

L'assemblée générale a affiché un ton revendicatif et offensif avec des problèmes toujours pas solutionnés. Les adhérents sont prêts à se mobiliser.

«TVA, paracommercialisme, surcapacité, fermetures administratives : nous parlons des mêmes problèmes depuis dix ans sans que rien n'avance.» Pour illustrer ce blocage, Alain Levesque, président de la Chambre de l'industrie hôtelière d'Indre-et-Loire, avait invité lors de la dernière assemblée générale Jean-Jacques Descamps. Celui-ci, député d'Indre-et-Loire, était secrétaire d'Etat au Tourisme entre 1986 et 1988 et donc interlocuteur de la profession. Avec un intervalle de dix ans, Jean-Jacques Descamps a pu reconnaître que les revendications de la profession hôtelière n'avaient guère été entendues.

Les responsables du Syndicat considèrent d'ailleurs qu'à l'exception de la nouvelle réglementation sur la surcapacité, aucun point positif n'était à inscrire à l'actif. On croyait pourtant que le problème du paracommercialisme pouvait évoluer dans le département : la préfecture a en effet prévu une dizaine de réunions cantonales pour aborder cette question en présence de maires, de professionnels et de représentants des associations. «La préfecture a fait son travail et c'est très bien, se réjouit Alain Levesque. Les maires sont sensibilisés, mais ils n'en ont rien à faire. Certains le disent : leur métier n'est pas de faire la police. Ils ne viennent aux réunions que pour la question des débits de boissons temporaires et pour défendre leurs associations. Pour les maires et les élus, en particulier ruraux, nous sommes un peu considérés comme des empêcheurs de tourner en rond. Le message du paracommercialisme ne passe pas sur le terrain.»

Plus revendicatifs

Et pourtant, globalement, la situation de l'hôtellerie ne cesse de se dégrader : selon les chiffres du Tribunal de commerce de Tours, un quart de toutes les liquidations judiciaires du département d'Indre-et-Loire concerne des établissements hôteliers, des cafés ou restaurants. Certains établissements de périphérie sont même désormais reconvertis en résidences étudiants, faute de clients. Même si les installations nouvelles se font rares, Alain Levesque craint que certaines créations ne se fassent sous couvert de résidences de tourisme, non concernées par la loi Raffarin. Autant d'éléments qui expliquent un ton plus revendicatif que d'habitude à l'assemblée générale : «La participation importante à l'assemblée générale, le fort taux de syndicalisation -entre 750 et 800 adhérents- montrent, pour Alain Levesque, que les professionnels sont prêts à se mobiliser.» Un questionnaire sur la mobilisation qui d'habitude n'amène que 5 à 10% de réponses au vu cette fois d'un taux de participation de 30%. La chambre départementale se dit donc prête à relayer des initiatives nationales : «Mais nous voulons le faire, prévient Alain Levesque, dans l'unité et la clarté, avec tous les établissements, y compris de chaînes, loin des querelles parisiennes.»

J.-J. T.

Alain Levesque, président de la Chambre de l'industrie hôtelière d'Indre-et-Loire : «nous sommes un peu considérés comme des empêcheurs de tourner en rond».


Saint-Raphaël

La restauration traditionnelle se démarque

Face à l'arrivée des deux leaders du fast-food, Quick et McDonald's, les restaurateurs de Saint-Raphaël (Var) lancent une Charte de défense.

Branle-bas de combat chez les restaurateurs de Saint-Raphaël. Les deux poids-lourds de la restauration rapide, McDonald's et Quick, s'installent sur l'une des zones les plus animées de la ville, le Vieux Port. L'implantation de Quick dans l'ancien bar-restaurant «Paradis Créole» est déjà bien avancée : l'ouverture pourrait avoir lieu au début de l'été. Quant à McDonald's, le permis de construire a été déposé en mairie pour une surface de 250 m2 et devrait donner lieu à une ouverture d'ici l'automne. Sous l'impulsion du Syndicat local des hôteliers, restaurateurs et débits de boissons, les restaurateurs ont décidé de réagir à cette concurrence de choc. Pas en essayant d'interdire à tout prix l'ouverture des nouveaux venus, mais en montrant leur différence et leur savoir-faire. L'objectif est de fidéliser la clientèle en apportant un service introuvable dans la restauration rapide et de l'attirer en garantissant une cuisine et un accueil de qualité. Et cela aussi bien dans un restaurant haut de gamme que dans une simple crêperie ou pizzeria. Principal outil mis en place : la création d'un diplôme de restaurateur professionnel. Un diplôme établi sur des critères qui garantissent, en théorie du moins, la qualité d'un établissement. Il faut, en particulier être restaurateur depuis au moins deux ans, posséder un diplôme ou une expérience équivalente, travailler avec un cuisinier et des serveurs qui disposent aussi d'un minimum de compétence. Et une exigence primordiale : la cuisine doit être absolument élaborée dans l'établissement.

Diplôme de restaurateur professionnel

Le diplôme est délivré par un jury composé d'hôteliers et de responsables du Comité départemental du Tourisme du Var. Il est renouvelable chaque année et peut-être retiré si le personnel du restaurant se modifie. 17 établissements de Saint-Raphaël et 14 de Fréjus ont obtenu le titre après passage en commission. Concrètement, ce certificat est apposé dans la salle de restaurant mentionnant les critères que les «restaurateurs professionnels» s'engagent à respecter. A l'extérieur un logo identifie le restaurant. Enfin dans les prochaines brochures de l'Office du tourisme, les restaurants sélectionnés seront distingués des autres. «Le client qui entre dans un McDo sait à quoi s'attendre ; il doit en être de même quand il rentre dans un restaurant traditionnel, explique Bruno Percepied, président du syndicat. La restauration traditionnelle ne pourra tirer son épingle du jeu qu'en s'unissant et en se battant avec ses atouts qui sont l'accueil, le service et la qualité de sa cuisine». Une campagne de publicité sur ce thème, d'envergure locale ou départementale est à l'étude. Les professionnels investiraient 500 francs chacun pour affronter les grandes marques de fast-food sur un terrain qu'elles occupent pour l'instant seules.

E. Millot


Photo de la semaine

Un de nos lecteurs vient de nous faire parvenir une photo : une résidence de tourisme qui affiche ses tarifs : 290 F par nuit et indique qu'un tarif dégressif est prévu pour de plus longues durées. Une photo qui se veut n'être rien de plus qu'une réponse en image à ceux qui affirment que les résidences de tourisme ne font que de la location longue durée et ne sont donc pas sur le même marché que les hôtels.



L'HÔTELLERIE n° 2507 HEBDO 24 avril 1997

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