A Mulhouse, on ne peut pas dire que les touristes se fassent rares. La fréquentation de l'office de tourisme a augmenté de 40% par rapport à l'été 1995 et la ville affiche cette année un deuxième macaron au guide Michelin. Pourtant, les hôteliers et les restaurateurs ont souffert : Philippe Rohmer, président de la Chambre professionnelle de Mulhouse, estime à 10% la baisse de leur activité en juillet et en août. «Les Français ont manqué à l'appel, estime le directeur de l'Hôtel de la Bourse. Heureusement, la clientèle du Benelux nous a sauvés.» Pour Philippe-Denis Fée, directeur de l'office de tourisme, «Mulhouse reste une ville étape, bien placée sur l'axe des migrations Nord-Sud. Il ne faut donc pas s'étonner que la durée moyenne des séjours ne soit que de 1,2 jour et que les établissements du centre aient du mal à se remplir en été.» Le potentiel des douze musées de la ville est-il sous-exploité ? Leur fréquentation est également en baisse de 5 à 8%. «Les musées ne fixent pas la clientèle pour la nuit. Les touristes passent une journée et s'en vont», estime-t-il.
Reste l'arrière-saison des vendanges, généralement plus active que les mois de l'été pour les hôteliers alsaciens. Le comportement des clients est différent, le court séjour remplaçant l'étape migratoire. S'y ajoute la clientèle professionnelle, de retour depuis le mois de septembre. Mais le tableau n'est pas idyllique : la baisse des prix observée depuis un an (une nuit dans un 3 étoiles passant en moyenne de 354 francs à 324 francs) continue d'inquiéter la chambre professionnelle qui ne voit de salut que dans «la qualité du service dans nos établissements...»
O. Lacour
L'HÔTELLERIE n° 2507 Hebdo 24 avril 1997
Podcasts
