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Sans iconoclasme

Cette profession, qui n'a jamais cessé d'évoluer, semble avoir toujours préféré le faire sans le savoir... peut-être même, sans le vouloir. Parce qu'une de ses valeurs est la tradition, c'est très souvent dans le passé qu'elle cherche la vérité. Une démarche qui n'est pas sans conséquence sur la manière de mener à bien certaines affaires, mais aussi sur l'image que donne le secteur dans son ensemble. Pire, cette mentalité interdit aux plus dynamiques, aux plus créatifs, d'aller vraiment jusqu'au bout de leurs idées, de leur esprit d'entreprise, laissant ainsi la place à ceux qui viennent d'autre part, d'autres secteurs, vierges de l'influence des codes de cette profession et de ses interdits. Ce sont souvent ceux-là qui amènent de nouvelles idées et créent des formules, des concepts qui marchent très fort. Au grand étonnement de ceux qui étaient là avant et qui ne comprennent pas pourquoi.

Ces mêmes blocages se retrouvent au sein des organisations syndicales qui, de par la nature de leurs statuts, de par leur histoire, sont souvent enclines à faire référence au passé, aux habitudes, à la tradition, dans leur manière de fonctionner quand ce n'est pas dans leur manière de penser. Et de montrer du doigt immédiatement celui qui abordera des sujets que l'on a décrétés «tabou» depuis longtemps, celui qui élargira la réflexion à d'autres cercles qu'à ceux communément autorisés à faire référence en la matière. Vite soupçonné d'iconoclasme, celui qui n'est pas dans la «ligne» aura fort à faire face à la force de résistance de ceux qui, par sécurité, choisissent ce que de plus anciens ont mis en place avant eux. Ne pas se remettre en cause, ne pas remettre en cause les structures des organisations, c'est se protéger sans progresser, mais ce n'est jamais à long terme protéger l'institution et encore moins un secteur économique. Continuer à prendre les mêmes chemins par habitude, c'est choisir de mourir doucement, mais sûrement, parce que c'est refuser de vérifier si l'on a vraiment tort... ou raison. A l'aube du troisième millénaire, les choses s'accélèrent, la concurrence est de plus en forte, de plus en plus large et le combat est dur. Ce n'est plus par habitude ou par tradition que les choses doivent se faire et toutes les actions menées tant au sein des entreprises qu'au sein des organisations professionnelles, doivent être guidées par la seule volonté de progresser, de s'adapter, de construire. C'est la seule manière de préserver l'avenir.

P.A.F.



L'HÔTELLERIE n° 2506 HEBDO 17 avril 1997

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