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Congrès national des Logis de France

L'assurance d'une image forte

Décidément, les Logis de France bougent. Après avoir porté à la présidence une femme, Renée Ougier, présidente de l'Association des Logis de France de l'Isère, ces hôteliers-restaurateurs, très attachés aux terroirs et aux patrimoines de la France profonde ont, pour la première fois depuis plus d'un demi-siècle, tenu leurs assises en province au lieu de Paris, sous le signe du dialogue et de l'interactivité.

Avant ce congrès en Haute-Savoie (le département qui compte le plus de Logis en France dont 27 rien qu'à Annecy et dans ses environs), Louis Heilmann, délégué général et Dominique Boitel, directeur, avaient adressé aux 3.710 adhérents 20 questions portant sur l'amélioration du fonctionnement et de l'efficacité de la Fédération nationale et des associations départementales ainsi que sur l'éthique et le devenir des Logis. Plus d'un tiers de ces professionnels ont contribué à cette étude, ce qui peut être considéré comme une forte participation.

De plus, au cours de ces assises dont le thème était "parlons ensemble pour agir ensemble", les résultats de cette étude ont été discutés par les 400 participants, non sans quelques contradictions dues à la nature souvent très indépendante et originale de chacune de ces maisons "à visage humain". Le dialogue a d'ailleurs été d'autant plus rondement mené par Philippe Rucheton, directeur de recherches au Centre de documentation avancée (CDA), que chacun disposait d'un boîtier électronique "Italtest" permettant des votes très rapides avec proclamation immédiate des résultats.

Les Logis sur Internet

Plus de 90% de ces hôteliers-restaurateurs estiment qu'ils doivent cultiver leurs valeurs dans un environnement où règnent le tourisme de masse et l'uniformisation. Comme l'a d'ailleurs rappelé le député-maire Bernard Bosson, qui fut également plus de deux ans ministre des Transports et du Tourisme : "Accueillir, nourrir, loger correctement, tout le monde sait faire. Mais c'est après ces prestations de base que l'offre complémentaire des Logis intervient." Ces valeurs ajoutées, nombre de chaînes intégrées cherchent à les copier mais par ailleurs, leur communication et leur commercialisation sont plus efficaces, car leurs produits sont homogènes et standardisés.

Renée Ougier a donc insisté pour une meilleure solidarité entre les Logis entre eux : "Il ne s'agit pas tant de savoir ce que la Fédération peut faire pour vous que de ce que vous pouvez faire chacun pour la Fédération." Ce qui est sûr, c'est que la "culture Logis" correspond de plus en plus à une clientèle éprise d'authenticité, de qualité et de simplicité, mais aussi de franchise et de rigueur, dans les prix comme dans les prestations. Reste donc à promouvoir cette image grâce à une commercialisation plus poussée tous azimuts, réseau Internet compris.

Une image forte
du tourisme français

Franchise encore que celle de Hugues Parant, directeur du Tourisme, lorsqu'il a rappelé son échec devant le Conseil constitutionnel pour la redevance télé et ses difficultés à coordonner les exigences sur certains points cruciaux comme la transmission des entreprises : 800 Logis d'ici cinq ans dont la moitié ne trouvera pas de repreneurs. Pour ce grand commis de l'Etat, la grande différence entre les Logis de France et les syndicats professionnels, c'est que "les premiers organisent l'offensive pour assurer l'avenir et que les seconds, en position de défense et de revendication, ne font que gagner du temps".

La révolution technologique permanente, tout comme l'évolution des demandes de la clientèle, doivent inciter les Logis à s'adapter à un nouvel environnement : "Décalez-vous, différenciez-vous du tourisme industriel, par la flexibilité, la gastronomie, la personnalisation, une identification encore meilleure et une commercialisation acérée non pas sur tous vos produits, ce qui est impossible, mais au moins sur une palette facilement accessible : la Maison de la France vous y aidera, car vous êtes une image forte du tourisme français."

Une déclaration qui est allée droit au coeur de Jean Falquet, président de l'Association départementale, qui a brillamment réussi ce premier congrès national en province et hébergé tous les congressistes dans... des Logis de Haute-Savoie. L'Alsace accueillera-t-elle, en 1998, le second congrès national en province ?

C. Bannières

De gauche à droite : Gilbert Lheureux, président du Syndicat des cafetiers, hôteliers, restaurateurs de Haute-Savoie ; Jean Falquet, président de l'Association des Logis de France de Haute-Savoie ; Renée Ougier, présidente de la Fédération nationale des Logis de France ; Bernard Bosson, député-maire d'Annecy et Jean-Claude Carle, vice-président de la région Rhone-Alpes et sénateur de la Haute-Savoie.

EVICTIONS
EN SÉRIE DANS LES VOSGES

105 à la fin des années 80, 76 aujourd'hui : le nombre des établissements admis aux Logis de France a connu une chute impressionnante dans les Vosges. Ce coup rude dans un département bastion de la chaîne volontaire amène à présent les évincés à se rebiffer. Le président départemental, Guy Jeanroy, par ailleurs vice-président du Conseil général, se trouve dans leur collimateur : la baisse des dix dernières années coïncide avec le mandat de l'élu et celui-ci déciderait à sa guise des exclusions, au sein de la Commission départementale composée de cinq conseillers généraux. Les re-belles en veulent pour preuve l'exclusion d'un établissement fort de 50 ans de métier.

Guy Jeanroy réfute évidemment l'accusation, en mettant en avant la révision à la hausse des critères de qualité au sein des Logis. «Avec sa liste précise de 170 critères, la charte des Logis revêt un caractère indiscutable», déclare-t-il. Guy Jeanroy souligne que l'exclusion de l'établissement cinquantenaire s'explique par un non-paiement de cotisations. «Quant à la décision d'exclusion, elle se prend à Paris, certes sur avis de la commission départementale», rappelle-t-il. L'enjeu de l'appartenance aux Logis de France ne manque pas d'importance : les établissements évincés craignent les conséquences de la perte de la bonification d'intérêts.

M. Nussbaum



L'HÔTELLERIE n° 2504 Hebdo 3 avril 1997

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