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Surréalisme

On a peine à y croire : un restaurateur vient d'être mis en prison pour avoir employé du personnel étranger sans titre de travail et ne pas avoir effectué les déclarations préalables à l'embauche. Nous ne porterons aucun jugement de valeur quant au fond, nous ne cessons chaque semaine, de rappeler à nos lecteurs la réglementation, aussi lourde, compliquée et contraignante soit-elle et insistons toujours sur l'exigence de son application. Certaines règles, on le sait, sont particulièrement inadaptées à la restauration comme à l'hôtellerie et il est indispensable que des actions sérieuses soient envisagées de la part des organisations professionnelles pour que des solutions soient enfin trouvées. Des solutions dont le seul objectif ne pourrait être qu'une simplification permettant un respect plus facile de la réglementation. Sensibilisé à la spécificité des CHR, le ministère du Tourisme travaille actuellement pour mettre au point une formule «chèque-emploi» réservée au personnel embauché en extra, formule souple qui dispenserait ainsi l'employeur d'une déclaration préalable à l'embauche, techniquement impossible pour les extras de par la nature urgente de l'embauche.

Par contre, si sur le fond nous ne pouvons soutenir la position d'un chef d'entreprise qui se met hors la loi, on n'en reste pas moins scandalisé par l'excès de zèle dont ont fait preuve les fonctionnaires venus contrôler ce restaurateur ! Arriver en plein service, dans un restaurant plein de clients avec une trentaine de policiers pour constater l'infraction alors que les forces de police ne se déplacent que rarement quand vous venez d'être victime d'une agression ou d'un cambriolage, c'est tout de même le monde à l'envers. Pire, placer en détention provisoire ce restaurateur près d'un mois en attendant le jugement tient de l'acharnement ! Quand on sait que l'on relâche au bout de quelques heures de garde à vue les petits malfrats qui n'hésitent pas quelques heures après à commettre de nouveaux délits, on s'étonne que l'on trouve si facilement de la place en prison pour un restaurateur, alors qu'il n'y en a pas pour les délinquants ! On croit rêver ! En quoi ce restaurateur est-il dangereux en liberté, derrière ses fourneaux ?

P.A.F.



L'HÔTELLERIE n° 2502 HEBDO 20 mars 1997

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