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Que faire de ses économies en 1997 ?

Pour de nombreux épargnants, il est déjà certain que l'année 1997 sera une mauvaise année pour leurs économies. En effet, alors que les taux ne cessent de baisser, les pouvoirs publics augmentent la fiscalité. Impossible d'après eux, dans ces conditions, de gagner encore un peu d'argent avec ses placements. Mais ont-il raison ?

Il est indéniable que les épargnants vont devoir peu à peu s'habituer à des rémunérations brutes beaucoup plus basses que par le passé. Nous ne sommes plus en inflation et certains conjoncturistes évoquent même une tendance à la déflation (baisse des prix). Mais cela ne signifie pas que les taux réels soient eux aussi nettement en baisse : un taux de 6% avec un taux d'inflation de 1,4% permet d'accroître le capital investi plus sûrement (taux réel : 4,6% = 6% - 1,4%) qu'un taux de 17% lorsque le taux d'inflation avoisine les 15% (ce qui donne un taux réel de 2%).

De plus, il va falloir apprendre à raisonner en taux nets d'impôts et de frais car lorsque les taux servis sont faibles, le poids de la fiscalité et surtout des coûts de gestion demandés pèsent plus lourdement sur les rendements : 1% de frais de gestion quand on gagnait 10%, ce n'était rien, mais à présent, ce sont des frais trop importants.

Enfin et surtout, il va falloir diversifier ses placements selon ses objectifs car plus aucun produit ne peut aujourd'hui assurer une gestion performante à la fois des liquidités et de l'épargne en vue de la retraite.

Conserver une part de son épargne en liquide

En premier lieu, il faut donc conserver une part de son épargne en placements liquides (dont on peut sortir à tout moment sans pénalités) pour «au-cas-où» même si le rendement offert semble n'assurer qu'une faible revalorisation du pouvoir d'achat de l'épargne.

Depuis le 1er mars, le taux servi sur les livrets défiscalisés (Livret A de la Poste et des Caisses d'Epargne, Livret bleu du Crédit Mutuel, CODEVI) est de 3,5%, mais monte à 4,75% pour le Livret rose (LEP). Ces taux sont à peu près équivalents aux taux pratiqués sur les marchés financiers, mais sont nets de tout impôt, c'est-à-dire même de CRDS et de CSG. Ils vous assurent donc un rendement réel de 2,1% au minimum. Et comme 1997 est une année pré-électorale, une baisse des taux des livrets défiscalisés est peu prévisible. Nous vous conseillons donc de verser sur ces produits votre épargne de précaution, en prenant soin de respecter les quinzaines (versement avant le début d'une quinzaine et retrait après le début) et de l'immobiliser au moins un mois pour toucher effectivement des intérêts.

Autre produit classique de placement des liquidités : les sicav monétaires. Leur rentabilité est tombée à un niveau inférieur à celui des livrets défiscalisés. De plus, ce rendement est dorénavant amputé dès le premier franc par une fiscalité qui a bondi à 20,9%, soit un rendement après impôt de 2% environ et un taux réel très faible. Cependant, c'est toujours vers ce type de produit qu'il faut se tourner quand on a à placer pour quelques jours, voire même quelques semaines, une somme importante (héritage, produit d'une vente immobilière,...), car le décompte des intérêts démarre dès le jour du versement et s'arrête le jour du retrait sans quinzaines à respecter.

Investir dans des placements à moyen et long termes

Une autre partie de votre épargne devra s'investir dans des placements qui vous assurent des performances à moyen et long termes en sachant que les taux les plus élevés sont obligatoirement la contrepartie de l'acceptation d'une réelle immobilisation du capital ou d'un certain degré de prise de risques. Il existe toutefois un produit qui sert une rémunération attractive sans danger pour les sommes investies sans vous obliger à une trop longue immobilisation. Il s'agit du Plan Epargne Logement. Bien sûr, son taux d'intérêt vient baisser de 1% passant à 4,25%, soit après application de la CSG et de la CRDS : 4,04%.

Mais cette baisse ne touche que les PEL ouverts à compter du 23 janvier 1996. Par conséquent, si vous déteniez déjà un PEL, cela ne change rien pour vous. Nous vous conseillons donc de le conserver et de l'alimenter car même si vous avez atteint la prime maximum, le taux d'intérêt alors servi est supérieur à celui que peut vous offrir actuellement le marché financier. Par exemple, les PEL ouverts entre le 16 juin 1986 et le 6 février 1994 rapportent encore 4,62% (avant CRDS et CSG) une fois le montant de prime atteint et ceux ouverts après cette date, 3,84%.

Il est, il est vrai, possible de gagner beaucoup plus en s'aventurant sur le marché boursier : les Sicav actions ont gagné 22% en moyenne en 1996... mais perdent tout aussi gros ! La Bourse de Paris a en effet beaucoup progressé en début d'année à la suite de celle de New York et une retombée brutale des cours ne peut être exclue. Car sans véritable reprise économique, les actions ne peuvent raisonnablement continuer leur hausse.

Si vous voulez tout de même tenter votre chance, ouvrez un PEA avec le minimum en espèces exigé pour prendre date (un PEA doit être conservé au moins 5 ans pour bénéficier des avantages fiscaux) et attendez pour effectuer vos premiers achats que les Bourses mondiales retrouvent leur équilibre. Ensuite, procédez à des investissements réguliers.

Peut-être n'est-il pas inutile de rappeler que le PEA est une enveloppe fiscale permettant de recevoir des dividendes, d'effectuer des transactions boursières sans devoir acquitter d'impôt ni sur les revenus, ni sur les plus-values. Un moyen de doper ses résultats !

Et pourquoi pas
dans les obligations

Le monde de la Bourse, c'est aussi celui des obligations. Les rendements offerts par les obligations d'Etat sont aujourd'hui à peine supérieurs à 5% bruts et l'absence de reprise en Europe ne peut que favoriser une tendance aux taux bas même si quelques rebonds sont à prévoir en raison des besoins financiers des Etats (ils vont émettre des emprunts pour rembourser leurs dettes). Boudez pour l'instant les émissions françaises et commencez à penser «européen» mais ne vous aventurez pas seul dans cette voie, privilégiez plutôt les Sicav obligataires jouant la carte de l'Euro en sachant que vous devrez les conserver le nombre d'années conseillé pour en retirer le maximum de profits.

Sans oublier de
préparer sa retraite

Vous pouvez préparer votre retraite avec l'assurance-vie. Malgré la baisse régulière de leurs rendements nets (entre 6,5% et 7% en moyenne en 1996), les contrats d'assurance-vie en francs (investis essentiellement en obligations) continuent à offrir un rendement valable avec en prime, une fiscalité encore avantageuse même si les intérêts perçus sont dorénavant soumis à la CRDS et à la CSG.

Mais ne cédez pas à la tentation de vous tourner vers des contrats où le gestionnaire a décidé d'augmenter la part des fonds investis en actions afin de doper les résultats que si votre objectif retraite est à long terme (plus de 10 ans).

Et rassurez-vous, on peut encore gagner de l'argent en 1997 en plaçant son épargne !

Marie-Claude Barbier



L'HÔTELLERIE n° 2501 Hebdo 13 mars 1997

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