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Vie professionnelle
Au Havre les 17 et 18 mars
La Confédération élira son président

C'est sur le thème «chacun pour soi : la mort pour tous», que la Confédération organise son XXVIIème Congrès national au Havre, au Centre de commerce international. Un congrès un peu particulier puisqu'il consacrera une matinée à l'élection d'un nouveau président. Quatre candidats à l'heure où nous imprimons : François Effling, Jean-François Girault, Roland Magne et Henri Malliet.

C'est mardi 18 mars, dans la matinée, qu'auront lieu les élections à bulletins secrets après l'intervention des différents candidats qui auront ainsi la possibilité de faire connaître à l'assistance leur profession de foi. Une profession de foi que chaque candidat avait fait parvenir à la Confédération accompagnée de sa lettre de candidature pour le 15 février.

Un scrutin à trois tours dont les deux premiers sont à la majorité absolue des suffrages exprimés et le troisième à la majorité relative.

C'est par l'ensemble des délégués présents, détenteurs d'un droit de vote, que le nouveau président sera ainsi élu. Il présentera ensuite, au Conseil confédéral suivant, le trésorier et le secrétaire général qu'il aura choisis. Le Conseil confédéral votera la proposition du nouveau président.

Tous les congressistes ne seront pas à même de voter, les statuts de la CFHRCD sont en effet très limitatifs tant sur le plan de la recevabilité des candidatures que sur la distribution des droits de vote. Pour se présenter à la présidence générale, il faut en effet être membre du bureau confédéral. Seules 13 personnes étaient donc à même cette année de se présenter, puisqu'il faut être ou président général, ou président d'un groupement, ou président de commission ou trésorier ou secrétaire général.

Quant aux droits de vote, ils ne sont accordés qu'aux présidents départementaux présents (1 voix) et aux délégués départementaux représentant un groupement (soit un maximum de 5 par département). Les départements les plus nombreux ont droit à une voix supplémentaire au-dessus de 500 adhérents et ce, par tranche de 500.

L'Hôtellerie vous présente les candidats. P.L.N.

Au programme du Congrès

CHACUN POUR SOI : LA MORT POUR TOUS

Lundi 17 mars 1997

* Matin

- assemblée générale d'ouverture ;

- conseils d'administration de chacun des groupements.

Hôteliers

- normes de sécurité incendie ;

- le prix d'une chambre.

Saisonniers

- médecine du travail ;

- additif à la déclaration d'activité ;

- la taxe professionnelle chez les saisonniers.

Restaurateurs

- récupération de la TVA sur les repas d'affaires ;

- les salles polyvalentes - paracommercialisme.

Cafetiers

- la TVA sur les ventes à emporter ;

- les fermetures administratives.

Discothèques

- résultat de l'enquête nationale et prospective.

* Après-midi

Le point sur quatre dossiers :

- le taux de TVA ;

- les charges sociales ;

- le paracommercialisme ;

- le code des débits de boissons ;

et suites données à cette action nationale.

Table ronde-débat

Premier rassemblement pour l'emploi

Mardi 18 mars 1997

Assemblée générale plénière

- rapports d'activité des commissions et groupements ;

- commission des finances.

Président : Noël Le Quéré

* A partir de 10 h 15 - Election du président général

- chaque candidat présentera sa profession de foi ;

- déroulement du vote à bulletins secrets.

* Après-midi : 15 h

- présentation du nouveau président général ;

- intervention du représentant du ministre du Tourisme.

* François Effling

A 54 ans, François Effling a parcouru un long chemin au sein de la Confédération dont il est membre depuis 20 ans, il est même aujourd'hui le doyen du Conseil confédéral. Président de l'UDH 44 depuis 10 ans, il est aussi président du groupement des saisonniers et vice-président de la région des Pays de Loire.

Il revendique un parcours d'autodidacte commencé à 15 ans chez son père pâtissier. Après une expérience de pâtisserie, il découvre la restauration. Il exercera plusieurs responsabilités avant d'acheter son premier restaurant. Aujourd'hui, il exploite le restaurant «Le Jade» à Pornic.

François Effling se veut être un homme concret et pragmatique, il revendique pour le syndicat qu'il dirige le titre du «syndicat le plus virulent» considérant que c'est «le seul à faire autant de pression auprès des instances nationales». Très investi dans le syndicalisme, il se décrit comme un lutteur. «Je n'aime pas faire de ronds de jambe, jusqu'ici, les dirigeants de syndicats ont fait trop de rendez-vous de salon, ça ne sert à rien. On n'est pas assez fort de convictions intimes, c'est la raison pour laquelle les dossiers n'avancent pas.» Concernant la mission de président général à laquelle il postule, c'est à travers la défense de son métier qu'il veut la mener : «Je défendrai ce métier, car je ne veux pas que les lois soient faites par des gens qui ignorent tout de ce que nous sommes, de ce que nous faisons. Il faut garder notre identité, je veux résister pour que les gens ne soient stéréotypés.» Et le président des saisonniers d'expliquer qu'il est prêt pour se battre sur tous les fronts.

François Effling en compagnie de M. Veillon, président

fondateur de l'UDH 44.

* Henri Malliet

Au cours de ces quatre dernières années, Henri Malliet a présidé aux destinées de la Confédération. Il s'est porté candidat pour un second mandat, bien décidé à continuer à suivre des dossiers qui avancent pas à pas. Pourtant, à quelques jours du congrès, il n'excluait pas la possibilité de retirer sa candidature après l'ouverture du congrès. A 70 ans, après une vie professionnelle bien remplie, Henri Malliet envisageait donc de consacrer un peu plus de temps à sa vie privée. Il fait le point aujourd'hui sur les quatre années passées rue Barye avec beaucoup de sincérité et d'honnêteté.

L'Hôtellerie :

Vous avez dirigé pendant quatre ans la CFHRCD, quel bilan pouvez-vous faire de l'action que vous avez menée à la présidence générale ?

Henri Malliet :

«Il est toujours difficile de rester objectif quand on veut se pencher sur le proche passé et rendre compte de ses propres activités. Il y a quatre ans, les électeurs de la Confédération m'avaient honoré de leur confiance. Aujourd'hui, à la veille de quitter mon poste de président général, je veux sans amertume, mais avec le maximum d'objectivité, tenter de relater ce que furent ces quatre années de lutte pour la défense de nos professionnels. Des professions atteintes de plein fouet par une crise économique que l'on peut qualifier de sans précédents, mais qui perdure et que les politiques sont incapables de conjurer. Il a fallu lors du changement d'orientation de nos gouvernants faire une large information des nouveaux venus aux affaires et leur dire ce que nous attendions de leurs actions. Le bilan est facile à lire, trop facile même, car relativement bien vide de résultat.»

L'Hôtellerie :

Ce jugement n'est-il pas un peu excessif ?

H.M. :

«Bien sûr tout n'est pas négatif et du travail concret et sérieux a été fait et si l'action de Monsieur Radelet, inspecteur général du Tourisme, va tout à fait dans notre sens, il n'en demeure pas moins que des freins administratifs sont venus contrarier certains projets, j'en veux pour preuve le décret relatif à la déclaration en mairie des hébergements touristiques qui, deux ans après la publication de la loi, n'est toujours pas pris. Toujours dans le cadre de la lutte contre le paracommercialisme, l'exonération de la TVA pour six manifestations annuelles organisées par des associations n'a toujours pas été remise en cause, alors même que Monsieur Arthuis s'oppose à une baisse de la TVA pour la restauration au motif qu'elle mettrait gravement en péril un budget démentiel mal maîtrisé par nos responsables gouvernementaux. S'agissant des différentes branches de nos professions, le bilan de ces quatre années est en demi-teinte, comme l'ambiance de nos assemblées le démontre. Pour l'hôtellerie, deux motifs de semi-satisfaction : la suppression de la défiscalisation sur les bénéfices hôteliers et la loi Raffarin qui soumet désormais à autorisation les créations et extensions des établissements hôteliers. Enfin, l'extension démentielle des hôtels de périphéries est stoppée, mais cette réforme, qui satisfait une très ancienne revendication de la Confédération, n'arrive-t-elle pas trop tard ? Deux déceptions cependant : la restructuration de la dette hôtelière beaucoup trop lourde et suffisamment compliquée au plan administratif pour écarter l'essentiel des dossiers et la redevance télévision dont la réforme largement claironnée à grand renfort de publicité a été purement et simplement rejetée par un avis fantôme du Conseil d'Etat.»

L'Hôtellerie :

Quelle est votre position sur la TVA sur la restauration ?

H.M. :

«Pour la restauration, la Confédération a été la première à manifester contre la disparité inacceptable entre les taux appliqués entre les ventes à emporter et celles à consommer sur place. Nous avons alors demandé le taux de 5,5% pour la restauration. Toutefois, pour répondre aux objections selon lesquelles une telle baisse serait insupportable au budget de l'Etat, nous avons proposé d'appliquer aussi bien aux ventes à emporter qu'à consommer sur place un taux de 10,5%, obtenu à raison de l'application du taux de 5,5% sur les deux tiers du prix de la prestation et du taux à 20,6% sur le tiers restant.»

L'Hôtellerie :

La CFHRCD est-elle prête à signer la Convention collective ? FNIH et FAGIHT ont donné leur accord.

H.M. :

«Nos adhérents de base y sont formellement opposés faute d'avoir obtenu des compensations acceptables, notamment en matière d'allégement de charges sociales. Il s'agit d'un véritable serpent de mer, car le début des négociations remonte à plus de quinze ans. La souplesse ne sera pas suffisante, notre résistance est la conséquence de la misère de nos professions.»

L'Hôtellerie :

Comment voyez-vous l'avenir du syndicalisme patronal et en particulier de la Confédération ?

H.M. :

«A l'heure où je vais quitter mes responsabilités de syndicaliste professionnel, il me semble qu'il y a encore tant et tant à faire pour que notre centrale conserve sa place de leader pour la défense des indépendants. Peut-être en symbiose avec la FAGIHT au sein d'UNIHR, la Confédération pourra-t-elle continuer d'aller de l'avant. Comme il est regrettable qu'un simple point de vue juridique concernant des statuts vieillissants ait jeté un doute sur une situation pourtant claire. Aujourd'hui, après quatre années passées à diriger la Confédération, je suis déçu du peu de motivation des professionnels en matière d'investissement personnel dans le syndicalisme. Quand je suis arrivé, je comptais remotiver le syndicalisme patronal, lui donner une âme. Malheureusement, parmi la base, trop peu ont la foi, nous n'arrivons pas à de vrais mouvements de masse et le gouvernement se moque allègrement de nous dans la mesure où il sait qu'il n'a rien à craindre ! C'est un vrai dialogue de sourds, on ne voit rien bouger et nous n'avons aucune réelle action syndicale forte. C'est du gadget : la FNIH s'est fait plaisir avec sa petite affiche «l'Etat se sucre», nous avons annoncé au président de la République le blocage de la taxe professionnelle et après ? Nos actions sont sans conséquences, nous n'avons même pas de réponse ! C'est avec une certaine amertume que je fais ce bilan, mais surtout avec beaucoup de regrets. Les syndicats nationaux, de par leur division, n'ont jamais réussi à faire réellement valoir le poids que nos professions représentent. Nous avons engagé des combats en ordre dispersé. Bien sûr, l'union des syndicats n'est pas à l'ordre du jour, c'est le serpent de mer... Il y a trop de cadavres entre nous, pourtant notre action n'en serait que renforcée.

* Jean-François Girault

Restaurateur au Restaurant du Midi à Domfront en Champagne, Jean-François Girault, à 48 ans, est un homme déterminé et volontaire. Son expérience tant professionnelle que syndicale en fait un homme averti. Ancien élève de l'Ecole hôtelière de Paris, titulaire d'un BTH, il a dirigé les cuisines de plusieurs établissements parisiens avant de venir s'installer dans la Sarthe.

De nombreuses activités au sein de la profession : président de la Chambre syndicale de l'industrie hôtelière depuis 1991, vice-président national du Groupement des restaurateurs depuis 1995, trésorier national de la Confédération, conseiller prud'homal ne sont que quelques-unes de ses missions. En tant que président, il se veut être un généraliste entouré de conseillers spécialisés dans chaque branche et commission afin d'être mieux au coeur de cette profession branche par branche, dans tous les départements. «Un président doit s'investir, combattre avec tact et diplomatie mais avec beaucoup de fermeté : il nous faut une philosophie dynamique», explique le président de la Sarthe pour qui «on doit être des indépendants et le rester sans dériver de notre voie mais pour les grands projets, nous devons nous associer à d'autres grandes centrales. Il est nécessaire de se projeter dans l'avenir. Il faut une réforme profonde, il ne suffit pas de partager la pénurie, il faut pouvoir se développer, s'attaquer aux causes essentielles», insiste Jean-François Girault pour conclure «Redoublons de persévérance et d'efficacité».

Jean-François Girault :

«Il est

nécessaire de se projeter dans l'avenir.»

* Roland Magne

Exploitant du restaurant «Au Pactole» à Paris depuis 1977, Roland Magne a un parcours professionnel et syndical solide : titulaire d'un BP, il est Maître cuisinier de France, président du Syndicat parisien des restaurateurs de métier depuis 9 ans et adhérent à la Confédération depuis sa création en 1976. Il fait également partie de la commission relations avec les élus dont il partage la présidence avec J.-M. Le Carour.

«Améliorer, fédérer, dynamiser, telle doit être aujourd'hui la trilogie du président», explique le candidat parisien qui souhaite donner au syndicat les moyens d'être une force de lobbying auprès des pouvoirs publics. «C'est en s'ouvrant, en écoutant que l'on avance, que l'on construit», explique-t-il, évoquant la communication de la Confédération, tant sur le plan interne avec les départements que sur le plan externe avec les médias, mais aussi les jeunes «organisons des portes ouvertes, des info-carrières», les fournisseurs de cette profession et les élus tant municipaux que régionaux et nationaux. «Sachons travailler avec eux, ils sont de remarquables relais d'opinions, explique Roland Magne. Epouser les causes nationales sans perdre notre identité ou encore, nos valeurs, je crois aussi judicieux de nouer des contacts avec d'autres syndicats, afin que nos actions soient déterminantes. Président n'est pas un titre, mais une mission.»

Il souhaite que les professionnels raisonnent autrement avec plus de réalisme. «Il faut regarder devant et cesser de rêver à un retour à une situation florissante comme on l'a connue.»

Roland Magne veut «redorer le blason de la Confédération».



L'HÔTELLERIE n° 2501 Hebdo 13 mars 1997

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