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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Un schéma régional de développement du tourisme et des loisirs

Avec 24 millions de visiteurs, soit six fois sa population propre, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est, avec l'Ile-de-France, la première région touristique de notre pays. Oui, mais... ce score cache une réalité moins optimiste : la fréquentation touristique stagne depuis quelques années et les produits offerts ont vieilli. D'où l'élaboration par la région d'un schéma régional de développement du tourisme et des loisirs qui définit la politique à mettre en oeuvre de 1997 à 2005.

Le tourisme représente en Paca un chiffre d'affaires de 40 MF et 90.000 emplois directs, soit 10% des emplois touristiques français, a rappelé Jean-Claude Gaudin, président de la région en même temps que ministre de l'Aménagement du territoire, lors de la présentation du projet à la presse.

Mais si l'héliotropisme et la diversité du patrimoine naturel ont longtemps suffi à attirer le vacancier, créant une rente de situation confortable, mais peu propice aux innovations, le secteur souffre depuis quelques années déjà de la concurrence de destinations plus exotiques et de l'évolution des comportements de la clientèle.

D'où la décision prise par le Conseil régional de redéfinir ses objectifs afin de dynamiser ce secteur de l'économie régionale. Une décision qui remonte à 1995 et s'accompagna d'une hausse importante du budget tourisme, celui-ci passant de 42 MF en 1995 à 74 MF en 1996 et 77 MF en 1997.

Cinq priorités, mais peu d'originalité

Après dix-huit mois de chantier, les bases du schéma régional de développement du tourisme et des loisirs ont été élaborées. Le projet sera soumis au vote de l'Assemblée régionale en mars. Il s'articule autour de cinq priorités qui, en réalité, ne sont guère nouvelles.

Il prévoit ainsi d'agir sur le long terme pour assurer un développement touristique durable en valorisant le patrimoine naturel grâce, par exemple, à la création de centres de visiteurs au sein de quelques sites littoraux prestigieux ou à la création d'un événement phare valorisant le réseau de jardins méditerranéens que compte la région.

Il veut anticiper sur l'évolution des attentes de la clientèle en mettant notamment en place un système de "veille stratégique" sur la concurrence des autres destinations touristiques ; en encourageant les hébergements de qualité ; en élaborant une politique de filières produits (tourisme d'affaires, de croisière, de nautisme, tourisme de jeunes, tourisme culturel) et en développant la formation des acteurs.

Il affirme sa volonté de renforcer la complémentarité entre le littoral et l'espace intérieur afin de mieux répartir le flux touristique. La région veut ainsi renforcer les procédures déjà mises en place pour pousser les petites communes à coopérer et à créer des territoires touristiques communs. Elle souhaite également développer le concept de "petites cités de caractère", encourager la création de gîtes ruraux haut de gamme et développer l'hôtellerie de charme dans l'arrière-pays.

La région joue par ailleurs la carte de la clientèle de proximité et propose de faciliter l'accès des populations permanentes aux animations touristiques en leur offrant des tarifs promotionnels hors saison. Enfin, elle veut renforcer ses actions de promotion en élaborant notamment un plan marketing, aux clientèles très ciblées, qui, pour la première fois, englobera les six départements régionaux.

Une Charte du tourisme pour coordonner
les moyens

Ne proposant pas de grand projet mobilisateur pour le tourisme, le président du Conseil régional -dont la priorité des priorités est actuellement la réorganisation des transports régionaux- se positionne en fait comme un coordonnateur des politiques touristiques et un fédérateur d'énergies. Objectif : renforcer le partenariat avec les villes et les acteurs privés en élaborant une Charte du tourisme.

Pour encourager les initiatives, la région a cependant créé deux lignes de crédit supplémentaires : l'une pour aider à la réalisation de grands équipements touristiques, notamment à Marseille où Jean-Claude Gaudin, qui en est le maire, table sur l'action d'Euroméditerranée pour édifier un vaste complexe muséal autour de la mer ; l'autre pour aider au lancement de grandes manifestations touristiques ou culturelles nouvelles, publiques ou privées. En ce qui concerne le surplus de financement nécessaire pour que ce Schéma soit efficace, la région compte sur les négociations du contrat de plan qui vont prochainement démarrer...

L. Casagrande

FUSION OBLIGÉE DES DEUX COMITÉS RÉGIONAUX
DU TOURISME

Provence-Alpes-Côte d'Azur avait jusque-là une particularité étonnante : elle était dotée de deux Comités régionaux du tourisme, l'un à Marseille couvrant cinq départements sur six, l'autre à Nice couvrant les Alpes-Maritimes. Poussée, sinon contrainte, par la Chambre régionale des comptes, qui a pointé les gaspillages que cette dualité représentait, la région a décidé de fusionner ces deux entités d'ici 1998. Qui seront les président et directeur du nouveau CRT ? Quelle ville en sera le siège ? Quelle organisation aura-t-il ? De quel budget disposera-t-il ? Autant de questions délicates qui n'ont pas encore de réponse...



L'HÔTELLERIE n° 2498 Hebdo 20 fevrier 1997

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