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Restauration

Equipements grandes cuisines

La situation des entreprises françaises reste préoccupante

Après la chute spectaculaire des chiffres d'affaires des constructeurs d'équipements grandes cuisines entre 1990 et 1994, il semblerait que la situation se stabilise, malheureusement, à un niveau qui reste encore préoccupant. Bilan du Syneg.

Comme chaque année, le Syneg (Syndicat National de l'Equipement des Grandes Cuisines) établit un bilan détaillé de son secteur d'activité. Le moins que l'on puisse dire, c'est que 1996 n'a pas été l'année des grands changements. Si en 1995, les constructeurs français déclaraient un chiffre d'affaires en léger mieux (+ 5%) par rapport à 1994, l'embellie n'aura duré que le temps d'une révolution solaire. En effet, le premier semestre 1996 était à nouveau marqué par la baisse des résultats, et le redressement du second semestre a juste permis de clore l'année 1996 au même niveau que 1995, décrivant ainsi un électrocardiogramme plat. Cependant, au vu d'un certain regain d'activité dans les bureaux d'études en ce début d'année 97, une lueur d'espoir renaît au Syneg.

Et si la situation des constructeurs français reste difficile, il en est tout autrement dans les divers pays européens. Entre 1990 et 1995, l'Italie a vu ses résultats s'envoler grâce à ses ventes à l'export et un marché intérieur stable. En Allemagne, malgré un net recul des exportations, les ventes ont bien progressé grâce à un marché intérieur soutenu. Pendant ce même temps, en France, on enregistrait un fort recul des résultats malgré des efforts intéressants à l'exportation (voir tableau).

Procédures coûteuses

Selon le Syneg, les difficultés des entreprises françaises s'expliqueraient de plusieurs façons : une pratique de prix exagérément bas, la préférence du «moins disant» lors des appels d'offres des marchés publics, une parité monétaire défavorable, un marché de l'occasion fort compétitif et enfin un accroissement sensible des charges liées à la mise en conformité des matériels aux exigences des directives européennes. Outre quelques aménagements sur les équipements, le respect de ces directives nécessite la mise en place de procédures coûteuses : dossiers techniques, essais par des organismes notifiés, certification, etc. A titre d'exemple, l'évaluation de la conformité des appareils à gaz représente un coût pouvant atteindre 10% du prix du matériel. Bien sûr, ce surcoût pénalise davantage les petites séries et les équipements «sur mesure» qui représentent une grande spécialité des entreprises françaises.

Face à cette situation, le Syneg ne reste pas inactif. Via la Fédération des industries mécaniques, il prend une part active à la réforme du Code des marchés publics pour limiter les nombreux dysfonctionnements qui apparaissent lors des appels d'offres. Au niveau de la profession, il engage de nombreuses actions auprès de tous les partenaires de la filière grandes cuisines afin de toujours améliorer la qualité des produits et des prestations. Et à cet égard, le Syneg insiste pour voir aboutir rapidement la reconnaissance d'un label de qualité des bureaux d'études (Qualifirest). Enfin, le Syneg poursuit ses actions pour tenter de réglementer et assainir le marché de l'occasion.

C. Junod

VENTES 1990-1995
(en millions d'écus)
1990 1995 1995/90
Europe 2.206 2.797 + 27%
dont export 27% 34% -
Italie 469 826 + 76%
dont export 42% 66% -
Allemagne 417 505 +21%
dont export 31% 27% -
France 360 302 - 16%
dont export 24% 31% -



L'HÔTELLERIE n° 2498 Hebdo 20 fevrier 1997

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