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Les déboires de Coca-Cola

10 millions de francs d'amende, c'est le verdict que vient de rendre le Conseil de la concurrence, suite à la plainte de la société Orangina. Le géant américain devra s'acquitter de cette peine pour pratiques anticoncurrentielles et abus de position dominante.

Coup dur pour Coca-Cola que fait vaciller Orangina. L'histoire, comme toutes les histoires, débute lorsque la plus grosse des sociétés de soft drink décide de reprendre en direct son activité de distribution en France. Activité jadis confiée à Orangina. «Depuis lors, Coca-Cola s'est livré à des pratiques anticoncurrentielles effrénées», constate Michel Fontanes, président d'Orangina. Qui plus est, à la même période, la filiale de Pernod-Ricard tentait de lancer son propre produit à base de cola : le Diams Cola. Devant l'échec de cette opération, attribué à Coca-Cola, Orangina décide de reprendre la distribution de Pepsi-Cola et saisit, dans un même élan, le Conseil de la concurrence.

Griefs

Motifs invoqués à l'encontre de la société américaine : des remises aux distributeurs faisant plus de 85% de leurs ventes de petites bouteilles consignées en Coca-Cola, installation gratuite de distributeurs de boissons dans les collectivités si un contrat d'exclusivité est signé, refus de vente à certains grossistes, distribution de caisses gratuites et ventes, plus que non négligeables, sur certains parkings de grandes surfaces.

Résultats des courses, une procédure judiciaire de six ans, sanctionnée, dernièrement, par le Conseil de la concurrence qui donne l'avantage à Orangina, du moins sur les deux premiers motifs d'accusation.

Un jugement dont la portée est considérable, puisque pour la première fois, les pouvoirs publics reconnaissent l'existence d'un marché spécifique des colas. Marché que domine le géant d'outre- Atlantique, mais dont il ne doit, et ne devra plus abuser. Forte de ce jugement, Orangina entend dès lors pénétrer certains marchés «chasses gardées» de Coca. Pour n'en citer qu'un : Eurodisney.

Face à toute cette agitation, Coca-Cola reste fair play : «Nous sommes condamnés sur des pratiques qui n'ont plus cours aujourd'hui, ou qui sont utilisées par tous. Ainsi, le parc Astérix ou le Futuroscope ont également des contrats d'exclusivité. Il faut tourner la page et continuer à avancer.» Ce qui explique, peut-être, le fait que la société n'ait pas encore fait appel de ce jugement. Quoi qu'il en soit, il lui reste encore un mois pour prendre une décision.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Elle pourrait même rebondir d'ici peu. En effet, la Commission de Bruxelles, également saisie et pour les mêmes raisons par Orangina, devrait très prochainement rendre son verdict, puisqu'elle vient de clore son instruction. A suivre...

F. Montagne



L'HÔTELLERIE n° 2497 Hebdo 13 fevrier 1997

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