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Divergences au Syndicat FNIH dans le Nord

Lille et les autres

Une tentative de réunification a échoué en ce début d'année au sein de la Fédération du Nord de l'industrie hôtelière, divisée de longue date. On en reste au statut quo jusqu'à la fin du mandat du président Hurel.

Les syndicats des CHR du Nord avanceront encore cette année en ordre dispersé. Le leader syndicaliste Jean-Claude Marszolik de Maubeuge a pris du champ depuis longtemps en créant dans sa région de la Sambre Avesnois une section rattachée au Cid-Unati (Cf L'Hôtellerie n° 2460 p. 7). Motif : manque de combativité reprochée au syndicat. Toujours affiliés à la FNIH, deux syndicats de secteur, Lille et Cambrai font chambre (syndicale) à part. Restent donc sept secteurs sur neuf, Maubeuge non compris, sous la bannière du président de la Fédération du Nord Charles Hurel. Le Syndicat de Cambrai (300 adhérents) présidé par Christiane Lelong a voté par dix voix contre douze son rattachement à Lille. "Notre comité reste opposé à la gestion centralisatrice et cumulatrice de fonctions du département", indique Christiane Lelong. "Nous souhaitons la réunification mais dans d'autres conditions", conclut-elle. Ce secteur avait quitté le giron départemental depuis 1994.

Souhaitant mettre fin à ces dissidences, le président du Syndicat de Douai Maurice Lemaire appuyé notamment par son collègue d'Hazebrouck Fernand Everaere avait proposé sa solution : il prenait la présidence, Charles Hurel continuait son action à ses côtés, mais en tant que secrétaire général, moyennant quoi Lille et Cambrai revenaient au bercail. Le président de Maubeuge bien que sorti de la FNIH avait même été invité à une première réunion. "J'avais agi ainsi dans un but d'union et non pour évincer Charles Hurel très efficace dans son action", assure Maurice Lemaire.

C'est la dissidence du très important secteur de Lille qui pose le problème le plus profond, notamment face aux pouvoirs publics. Chacun s'accorde à dire que les secteurs sont efficaces vis-à-vis de leurs bases respectives. Mais le poids des dossiers à traiter vis-à-vis des interlocuteurs extérieurs à la profession ne cesse de s'accroître.

Or, entre Raymond Belot, président du secteur de Lille, et Charles Hurel rien ne va plus. Question d'hommes, question de tempérament, question de système de pensée et d'action. Le président Lillois reproche à son président départemental une gestion trop dispendieuse, un manque de proximité vis-à-vis du quotidien de la profession (Charles Hurel, 59 ans, est non pas retraité, mais en cessation d'activité), des réactions trop lentes et pusillanimes face à la puissance publique, une attitude peu claire devant les chaînes hôtelières. Pour le lillois le temps des retraités est révolu. " Il faut confier le syndicat à des personnalités en activité et plus jeunes. Lorsqu'un problème se présente à chaud, les professionnels au coeur de l'action réagissent plus vivement ", plaide Raymond Belot. Il estime également qu'il faut approfondir la discussion avec les chaînes désormais parties prenantes de la Fnih... en leur demandant de participer davantage au financement du mouvement par exemple. Et puisque la majorité des grandes décisions notamment en matière de formation se prennent à un niveau régional, les fédérations départementales selon Raymond Belot doivent être dessaisies de la plupart de leurs prérogatives de négociation avec les pouvoirs publics. Le président Belot verrait la chose d'un œil d'autant plus favorable qu'il vient de succéder à la touquettoise Annick Artesi à la présidence du bureau Nord-Pas-de-Calais en vertu de la tradition d'alternance biennale entre les deux départements.

Pas de handicap

Pour le président Hurel, le fait d'être en cessation d'activité n'est pas un handicap. Au contraire. C'est une nécessité dans la mesure où le syndicat n'a pas les moyens de s'offrir un secrétaire général salarié. Il explique ainsi les derniers événements : "Dans un but louable de réunir l'ensemble des syndicats du Nord, des réunions ont eu lieu. Pour les conclure, j'avais proposé de donner ma démission afin de faciliter l'unification (Ndlr: pour mettre fin à des problèmes de personnes)." Mais, ajoute-t-il, "les présidents de secteur demandaient que je reste en tant que secrétaire général afin d'effectuer le travail quotidien aux côtés d'un autre président. Ce que j'ai refusé. Tout changement est donc écarté jusqu'à la fin de mon mandat début 1998". "Si à cette date un candidat plus apte et compétent, et surtout plus disponible (à plein temps cinq jours sur sept) se présente, je lui laisserai bien volontiers la place." Quant à ses dépenses, Charles Hurel observe sobrement que les critiques viennent de l'extérieur de l'organisation et que son trésorier ne lui a adressé aucune observation.

En attendant, la Fédération du Nord continuera de fonctionner avec sept secteurs. Ce qui ne l'empêche pas d'être de facto seul interlocuteur agréé par les pouvoirs publics par exemple pour les gros dossiers en cours tels le contrat d'objectif formation ou la déclinaison locale du guide de bonne pratique d'hygiène. Ce qui est essentiel aux yeux de Charles Hurel qui recommande "de ne pas faire un incendie d'un feu de paille".

A. Simoneau

Retraites actives

Nous n'avons pas ici à entrer dans des querelles d'hommes. Notons simplement que le président Hurel a été très présent sur les dossiers depuis son élection . A sa manière. Il n'est pas homme à monter facilement sur ses grands chevaux même en cas de crise. Ce qui ne veut pas dire être inactif. Il est vrai aussi qu'il se déplace constamment, son téléphone mobile à portée de main "pour être joignable à tout moment, même en vacances", précise-t-il. Les déplacements sont coûteux et le président remplit à l'évidence les fonctions d'un secrétaire général à plein temps.

Nous n'en savons pas plus.Observons aussi que les autorités de la formation et de nombreux autres secteurs sont souvent régionales. L'idée de régionaliser une grande partie de l'action syndicale est donc pertinente, surtout dans des départements aussi inextricablement liés que le Nord et le Pas-de-Calais. Pour le président douaisien Maurice Lemaire, un bureau central régional est à l'avenir inévitable, d'ailleurs. Et si ces deux départements de quatre millions d'habitants au total avec leurs douze mille entreprises étaient unis, peut-être pourraient-ils s'offrir en 1998 un président actif et un secrétaire général salarié. A condition de rationaliser l'ensemble de leurs structures et d'unifier par exemple leur mode de perception des cotisations. Comme les autres professions d'importance comparable. Mais ce n'est qu'une idée d'observateur.



L'HÔTELLERIE n° 2496 Hebdo 6 fevrier 1997

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