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Côte d'Azur

Les McDo suscitent la grogne

Dans les Alpes-Maritimes, les restaurateurs sont au bord de la crise de nerfs. Motif ? la multiplication des antennes de McDonald's sur le littoral méditerranéen s'effectue au détriment de la restauration traditionnelle.

A Cagnes-sur-Mer, McDonald's a ouvert ses portes au mois d'octobre dernier, succédant à l'ouverture à Antibes quelques semaines plus tôt d'un autre restaurant. Des inaugurations qui ont engendré de vives polémiques au sein du département et notamment des restaurateurs traditionnels et des commerçants. Ainsi, un groupe de dix requérants a dénoncé au Tribunal administratif de Nice l'autorisation accordée à l'établissement d'Antibes, ouvert sur 2.500 m2 au carrefour de la Croix Rouge. Une protestation jugée peu convaincante par le commissaire du gouvernement en charge du dossier, qui a estimé que seuls les «voisins immédiats» pouvaient contester le permis de construire et qu'un commerçant ne pouvait s'opposer à un permis délivré à l'un de ses concurrents. A Cagnes, l'enseigne a ouvert ses portes avec quinze mois de retard. Après de nombreux rebondissements et après que la municipalité ait refusé son ouverture pour raisons de sécurité et d'illégalité. McDonald's ouvre tout de même moyennant des aménagements supplémentaires.

Ces ouvertures abouties sont jugées «alarmantes» par l'Union patronale des restaurateurs, cafetiers de Nice-Côte d'Azur. Georges Cassar, son président, s'indigne, prenant l'exemple de la ville de Nice : «Ces ouvertures sont proportionnelles à la fermeture des restaurants traditionnels.» Comme il le constate dans le quartier où il exerce : «Quatre confrères y ont déjà fermé leurs portes et cinq autres sont moribonds, alors que nous étions il y a encore quelques années plus d'une vingtaine.»

Déperdition de clientèle

Les cinq McDonald's, les trois Quick, Flunch et autres cafétérias Casino seraient donc en partie responsables d'une déperdition de clientèle de l'ordre de 50%. Une déperdition que Georges Cassar explique ainsi, «initialement simples vendeurs de hamburgers, ces fast-foods empiètent aujourd'hui sur la restauration traditionnelle et proposent des salades et même des petits déjeuners». La situation semble sans issue puisque selon lui, seule «une loi Royer de la restauration» aurait pu, bien avant la multiplication de ces enseignes, protéger la restauration traditionnelle. L'avenir lui donnera sans doute raison puisque d'autres ouvertures pourraient avoir lieu à Nice.

E. Millot



L'HÔTELLERIE n° 2495 Hebdo 30 janvier 1997

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