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Vie professionnelle

Loiret

Le Syndicat de l'hôtellerie CFHRCD saisit le président de la République

Criant leur désespoir, les professionnels de l'hôtellerie ont décidé de s'adresser à Jacques Chirac pour l'alerter sur la situation dramatique de leur secteur.

«

On ne veut plus de belles promesses, on veut des actes.» Excédés de ne rien voir venir des politiques après leurs engagements des campagnes électorales, les professionnels de l'hôtellerie du Loiret, qui viennent de tenir leur Assemblée générale, ont prévenu les élus de tous bords : «On saura s'en souvenir lors des prochaines législatives...» Il est vrai que la profession atteint un niveau d'inquiétude et de mécontentement rarement atteints. Bernard Quartier, président des cafetiers, s'interroge : «Que vont inventer les pouvoirs publics pour nous taxer et saboter notre travail ?» Dominique Birre, président des restaurateurs, veut de son côté lancer un appel de détresse : «Nous sommes considérés comme des pestiférés à abattre, des marchands d'esclaves, des parias de la société. De vache à lait nous sommes devenus la louve romaine. Nous sommes à bout, la France ressemble à un paquet de dynamites et vous êtes en train de jouer avec des allumettes.» Le président des hôteliers, Patrick Julien, constate que des avancées avaient pourtant été obtenues en 1996 : plan de résorption du paracommercialisme et nouveau calcul de la redevance télévisuelle, finalement abandonné par le gouvernement après avis négatif du Conseil d'Etat.

C'est pourquoi le syndicat a décidé de s'adresser au président de la République par le biais d'une lettre ouverte. «Tout l'édifice, y écrit le syndicat, s'est effondré en quelques secondes. Nous apprenions que le gouvernement abandonnait ce décret après avis négatif en Conseil d'Etat. Et soudainement, nous avons vu réapparaître les vieux démons de la République. En effet, tous les espoirs que nous avions eus s'effondraient d'un seul coup, et ce, simplement à cause d'un dysfonctionnement au sein d'un ministère. (...). Comment voulez-vous que nos entreprises créent des emplois si de tels mauvais coups leur sont portés ?»

Réunion à l'Assemblée nationale

Pour Jean-Michel Lavrilleux, président général de la Chambre syndicale de l'industrie hôtelière du Loiret, les hôteliers sont «la dernière roue du carrosse pour les élus et les gouvernants». Il est vrai qu'ils n'ont pas le pouvoir de «bloquer les rues avec des camions ou des tracteurs» ni celui d'une «intouchable administration», notamment pour faire descendre «des milliers de grévistes dans les rues».

Jean-Michel Lavrilleux avance quatre revendications urgentes : la TVA, les charges sociales, le code des débits de boissons et le paracommercialisme. Pour faire pression, les hôteliers du Loiret devraient s'associer à l'éventuel mouvement de retenue de la taxe professionnelle.

Seule consolation de cette Assemblée générale : Jean-Paul Charié, député du Loiret et spécialiste au RPR comme à l'Assemblée nationale de l'Artisanat et des PME, a annoncé qu'une réunion devrait être organisée au Palais Bourbon entre les représentants de la profession et les députés de commission de la production et des échanges. Un voeu qui vient en écho de l'appel lancé par le président de la Chambre du Loiret : «L'heure est grave, nous sommes déterminés. Agissez avant qu'il ne soit trop tard.»

J.-J. Talpin



L'HÔTELLERIE n° 2495 Hebdo 30 janvier 1997

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