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Corse

Les hôteliers ne décolèrent pas

La zone franche est appliquée depuis le 1er janvier. Les mesures qui l'accompagnent aussi. «De l'argent jeté à la mer», selon les hôteliers.

«La gabegie continue.» La Coordination des industries touristiques ne cache pas sa colère, alors que la zone franche corse est passée de l'état de projet à celui de loi le 20 décembre dernier. Appliqué depuis le 1er janvier, le dispositif comprend donc une exonération totale de la taxe professionnelle, une exonération partielle des impôts sur les bénéfices ou les sociétés et des charges sociales patronales. Mais parallèlement, le gouvernement a mis en place différentes mesures censées profiter aux professionnels du tourisme. Concernant la dette bancaire des hôteliers -environ un milliard de francs, dette consolidée et restant dû confondus, répartie entre environ 450 restaurants, hôtels et campings-, le gouvernement se félicitait de la mise en place des prêts participatifs de restructuration à 3,5% sur 7 ans. «Cette mesure était annoncée comme devant sauver les entreprises corses d'une faillite généralisée, souligne Roland Dominici de la Coordination. Les banques elles-mêmes avaient expliqué qu'avec un milliard de francs, même si les prêts étaient plafonnés à 4 MF par entreprise, il n'y aurait pas assez pour tout le monde. Alors aujourd'hui, le dispositif est mis en place et précisé : pour que la mesure profite à un maximum de monde, le gouvernement a décidé que les PPR ne prendraient en compte que 40% de l'endettement de chaque entreprise !» «On s'est moqué de nous, renchérit Jean-Jacques Ghjuseppi, mi-décembre, la préfecture de région nous a fait comprendre que la réflexion se poursuivrait pour définir un dispositif le plus adapté à nos besoins. Nous avons fait de nouvelles propositions et encore une fois, la réponse tombe à côté.»

Car parallèlement, les professionnels du tourisme dénoncent l'autre grande mesure annoncée par le gouvernement : «Le plan d'action concerté élaboré sans concertation.»

«Nous seront obligés
de réagir»

41 MF cofinancés par l'Etat, la région et l'Europe seront consacrés à une campagne de promotion de la Corse : «Imaginé par des technocrates, le plan semble naïvement ignorer les réalités commerciales de la Corse, souligne la Coordination. Pourquoi un produit si touristique soit-il, déjà parfaitement connu et identifié, largement apprécié pour ses qualités, mais désaffecté pour ses défauts se vendrait mieux sans que ses défauts ne soient corrigés ?» Selon les professionnels, il fallait commencer par planifier à long terme la réhabilitation de l'image et l'organisation de l'offre, régler le problème des tarifs et de la fiabilité des transports et restructurer concrètement la situation financière des entreprises. «Le gouvernement agit en Corse comme si lui-même ne croyait pas en l'efficacité de sa politique», souligne encore Jean-Jacques Ghjuseppi. La Coordination est prête à se mobiliser : «Si ces mesures sont appliquées telles quelles, nous seront obligés de réagir et à notre tour, de descendre dans la rue nous faire entendre...»

L. Peretti



L'HÔTELLERIE n° 2493 Hebdo 16 janvier 1997

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