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Rétrospective 96

Hôtellerie
Une année mouvementée

Partenariats divers, cessions d'hôtels, dépôts de bilan... les douze derniers mois ont été riches en événements dans le monde hôtelier. Sur fond de morosité ambiante, notamment en Europe, les leaders ont renforcé leurs positions. Point de mire de nombreuses sociétés étrangères, la France a accueilli de nouveaux groupes.

FRANCE

Accor concentre
ses efforts sur ses métiers de base

* Succession : à l'occasion de la présentation officielle des résultats semestriels 96 du groupe français (résultat net en hausse d'ailleurs atteignant 104 millions de francs), Gérard Pélisson et Paul Dubrule annoncent leur intention de proposer Jean-Marc Espalioux, actuel directeur adjoint de la Générale des Eaux, à la présidence du directoire. Les fondateurs du groupe français affirment néanmoins ne pas réellement vouloir prendre leur retraite souhaitant faire office «d'ambassadeurs» pour développer leur entreprise à l'étranger. Ils expriment à cet effet leur volonté de devenir coprésidents du conseil de surveillance.

* Naissance de Sphère International : Accor regroupe en une même entité ses trois enseignes économiques Formule 1, Ibis et Etap'Hôtel. Baptisée Sphère International, la nouvelle société, dont le capital est détenu à hauteur de 66% par Accor, 10,80% par Ifil, le reste par des banques et des petits porteurs, gère désormais 833 hôtels dans 24 pays. Coprésidée par Didier Gros et Jean-Claude Luttmann, qui sont secondés par trois directeurs de marque, à savoir André Motte pour Formule 1, André Witchi pour Ibis et Gilbert Martinelli pour Etap'Hôtel, Sphère International vise un parc de 1.200 établissements en l'an 2000.

* Lancement de la carte «Compliment» : pour parvenir à fédérer ses différentes enseignes et fidéliser au maximum sa clientèle, Accor lance une carte de paiement internationale, baptisée Compliment. Cet outil de fidélisation, co-marqué American Express, permet à son titulaire de régler ses dépenses au quotidien chez près de 4 millions de commerçants affiliés American Express dans le monde et bien entendu dans les 4.500 établissements du groupe français. Mise en service depuis le 10 octobre dernier en France (elle sera opérationnelle au cours de l'année 1997 dans quatre autres pays européens), la carte Compliment (gratuite la première année, au prix de 250 francs ensuite) fonctionne de manière très simple ayant pour principal objectif d'inciter la clientèle à consommer davantage de services au sein de l'univers Accor.

* Reprise de la chaîne Adagio : après plusieurs mois de discussions, le groupe français et Les Nouveaux Constructeurs parviennent à trouver un terrain d'entente concernant la reprise de 7 hôtels Adagio (soit 1.020 chambres). Cette reprise d'hôtels s'effectue dans le cadre de contrats de location n'ayant ainsi aucun impact quant à l'endettement du conglomérat français. Les établissements Adagio, situés essentiellement à Paris et dans la région Ile-de-France, passeront à terme sous enseigne Mercure (5) et Novotel (2).

* Développement du parc hôtelier au Maroc : les autorités marocaines choisissent Accor pour la réalisation d'un vaste programme de rénovation et de développement de l'hôtellerie. Ce projet comporte 7.000 chambres, dont la moitié en reprise d'établissements existants. A l'issue de cette opération (prévue sur huit ans), le conglomérat français exploitera une trentaine d'hôtels au Maroc.

* Coralia grandit : Jean-Robert Reznik prend la direction générale des hôtels de loisirs du groupe ainsi que de Thalassa International. Après s'être implanté en Asie-Pacifique (31 établissements), Coralia débarque à Bali (ouverture du Novotel Benoa), à Sharm El Sheik (Sofitel) et rouvre le Sofitel La Ora à Moorea.

* Cession de 1,9% de Compass : le groupe cède 1,9% du capital du groupe britannique de restauration collective Compass.

* Alliance avec le groupe NH Hoteles : pour implanter Ibis en Espagne, le groupe conclut un partenariat avec NH Hoteles. La filiale d'Accor chargée du développement de l'hôtellerie économique et la compagnie espagnole prennent chacune 50% d'une filiale commune qui exploitera la marque Ibis à travers la péninsule ibérique.

* Cession des murs de 6 Sofitel : dans le cadre de son programme de cession d'actifs visant à réduire sa dette, le conglomérat vend les murs de 6 hôtels Sofitel (tous situés en France dont 3 à Paris) à un groupe d'investisseurs français. L'opération se réalise pour un montant de 1,1 milliard de francs.

* Une cure à Dax : la ville, la Compagnie Thermale et Accor signent un protocole d'accord au terme duquel le groupe français doit reprendre l'exploitation des établissements thermaux de Dax.

Paul Dubrule et Gérard Pélisson décident de prendre de «la hauteur»
et choisissent Jean-Marc Espalioux, actuel directeur adjoint de la Générale
des Eaux, pour assurer la présidence du directoire de leur groupe.

Al Waleed rachète le George V

Le groupe britannique Granada, vainqueur de l'Offre Publique d'Achat sur Forte, avait la ferme intention de se séparer de la chaîne Exclusive, comprenant 17 palaces dont 3 français à savoir le George V, le Plaza Athénée et la Trémoille. Ce d'autant plus vite que cet ensemble pouvait lui rapporter gros puisque estimé à 8,5 milliards de francs. Après avoir donc cédé pour la somme de 730 millions de francs l'un des maillons de l'ensemble, en l'occurrence le Hyde Park de Londres, au groupe Mandarin Oriental International, le nouveau propriétaire de la chaîne Méridien n'a bien entendu pas hésité à accepter l'offre proposée par le prince Al Waleed concernant l'établissement mythique parisien : le George V. Candidat en son temps aux côtés du groupe Accor à la reprise de l'ancienne chaîne hôtelière d'Air France, mais aussi actionnaire à 25% dans Euro Disney et à la même hauteur dans Four Seasons Regent, le prince Al Waleed va débourser 920 millions de francs pour acquérir le palace français.

920 millions de francs pour acquérir le George V.

B&B augmente son capital

Soutenue par ses partenaires financiers habituels comme le Crédit Agricole et la Banque Populaire auxquels s'ajoutent de nouveaux investisseurs financiers institutionnels et privés (SPEFF, Daniel Jeulin et Serge Raulic), la société brestoise, Galaxie, double ses fonds propres passant de 61 millions à 122 millions de francs. Objectif principal de cette opération : accélérer le développement de la chaîne afin de porter rapidement le réseau à une cinquantaine d'établissements. Avec 23 hôtels en exploitation et treize nouvelles unités à ouvrir en 1996 (dont Vannes, Rennes, Cholet, Bayonne, Cherbourg, Metz, Caen, Périgueux...), B&B devait porter son réseau à 36 unités d'ici la fin 1996. Après plusieurs années de course en «solitaire», François Branellec, fondateur de l'enseigne, accepte en outre de se tourner vers la franchise. Une stratégie qui tombe à pic. D'autant que la loi du 5 juillet 1996 relative au développement hôtelier va indiscutablement freiner la croissance de la petite chaîne économique brestoise. «La société Galaxie ayant dorénavant atteint la taille et la crédibilité nécessaires, nous pouvons maintenant faire appel à la franchise. Cette formule doit être cependant considérée comme un complément à la stratégie du maillage du territoire national», indique le patron de B&B. Le premier hôtel exploité sous franchise a ouvert à Caen.

Bonsa

I

Hotel s'allie
à Delta Hotel

Rachetée début 1994 par le groupe Evergreen (société à capitaux chinois et thaïlandais), la chaîne Bonsaï Hôtel n'avait guère fait parler d'elle au cours de ces douze derniers mois. A la tête actuellement d'un parc composé de 23 filiales (20 Bonsaï Etape et 3 Relais Bonsaï), l'enseigne se rattrape fin décembre en annonçant la signature d'un partenariat commercial avec un réseau hôtelier italien baptisé Delta Hotel. Cette chaîne, composée de franchisés, comprend 45 établissements répartis dans toute la botte italienne (Venise, Rome, Palerme...). A terme, ce rapprochement pourrait déboucher sur une fusion.

Choice regroupe ses forces
vives européennes en France

Après une phase de développement tous azimuts sur le vieux continent où il compte maintenant plus de 300 unités, le géant américain affine sa stratégie de marque et regroupe ses forces de vente et marketing sous une seule direction basée à Paris. Avec 149 établissements, la France devient la tête de pont du groupe en Europe.

Parallèlement, Choice s'associe au lancement de la carte Diners Club Multiplayers à travers l'Hexagone.

Demeure Hôtels fait
chambre commune avec Westin Hotels & Resorts

Malgré la concurrence exacerbée des destinations voisines, l'Hexagone demeure le pays le plus visité au monde. Mieux vaut donc être présent au pays des Gaulois, surtout lorsque l'on veut y réaliser de bonnes affaires hôtelières. Après l'arrivée de groupes hôteliers venus d'outre-Atlantique comme Choice et Westmont Hospitality, c'est donc au tour de Westin Hotels & Resorts d'entrer en force sur le marché français. Comment ? En concluant un accord commercial avec la chaîne Demeure Hotels (7 établissements quatre étoiles dont 4 à Paris, 1 à Londres, 1 à Genève et 1 à Amsterdam), filiale hôtelière de la Compagnie Générale des Eaux.

Avec ce mariage de raison, chacun des deux partenaires affirme avoir trouvé chaussure à son pied. Westin, propriété d'un pool d'investisseurs (Starwood, Goldman Sachs & Co...) depuis 1995, assoit sa présence en Europe où il ne comptait jusqu'alors que deux hôtels. La Compagnie Générale d'Hôtellerie et de Services (filiale de la Compagnie Générale des Eaux chargée de l'exploitation des hôtels) prend elle une dimension internationale en apposant l'enseigne Westin Demeure Hotels à ses différents établissements tout en bénéficiant des outils de commercialisation de l'Américain.

Envergure élargit
ses horizons

Le groupe hôtelier Envergure, filiale de la Société du Louvre, fête les vingt ans de sa chaîne deux étoiles. Avec 324 hôtels-grills Campanile en France, l'enseigne a achevé son maillage hexagonal. Campanile va désormais dans l'avenir orienter sa croissance vers l'étranger ne comptant pour l'heure que 36 établissements (soit 2.498 chambres) dont 26 en fonds propres hors des frontières nationales. Deux hôtels, l'un à Bruxelles et l'autre en Grande-Bretagne, ont ouvert en 1996.

Parallèlement, Clarine, petite dernière du groupe français, grandit vite et bien à l'abri des regards indiscrets. En moins de deux ans, la marque, créée pour accueillir en son sein des établissements deux et trois étoiles «orphelins», passe de zéro à plus de quarante établissements fin 1996 (37 contrats définitifs et plusieurs pré-contrats en passe de se conclure), soit une capacité avoisinant les 2.000 chambres. Ce rythme de croissance doit se poursuivre pour parvenir à franchir le cap des 70 à 80 unités dès la fin 1997. Mais, grande nouveauté, parmi les nouveaux établissements arborant l'enseigne Clarine figureront quatre à cinq hôtels situés hors des frontières nationales dont un à Bruxelles. Le réseau envisage assez rapidement d'essaimer en Espagne et pourquoi pas en Grande-Bretagne. Envergure table sur 120 à 130 unités Clarine d'ici la fin 1998 en France et à l'étranger.

Euro Disney confirme
sa bonne santé

Oncle Picsou a tout lieu d'être satisfait ! L'exercice 1995-1996 du parc à thèmes installé à Marne-la-Vallée, se solde effectivement par un bénéfice substantiel, en hausse de 77% à 202 millions de francs contre 114 l'année précédente. Cette amélioration provient pour l'essentiel de la progression du chiffre d'affaires du parc et des hôtels ainsi que du contrôle strict des coûts d'exploitation.

Dans un climat économique et touristique morose, le parc de loisirs augmente d'une part son chiffre d'affaires de 9% atteignant 4,97 milliards de francs. D'autre part, le nombre de visiteurs continue de progresser : 11,7 millions contre 10,7. Quant aux établissements hôteliers, ils voient leur taux d'occupation grimper de 4 points à 72%. Mieux encore ! Malgré cette activité croissante, Euro Disney parvient à maintenir ses coûts d'exploitation. Ces derniers n'ayant progressé que de 3% seulement. Une situation de bon augure pour entamer une année 1997 rythmée par différents événements concernant le cinquième anniversaire du parc.

Les Fasthôteliers prennent
leur destinée en main

Après une longue bataille judiciaire livrée contre leur ex-franchiseur, cinquante-quatre Fasthôteliers s'unissent pour prendre en main leur destinée. En clair, ils décident tout bonnement de racheter leur marque. Pour acquérir cette dernière, ils montent d'abord une structure juridique : la Société Coopérative des Nouveaux Hôteliers (SNCH). Et suite à de longues négociations, la SNCH devient propriétaire de l'enseigne Fasthôtel le 1er décembre 1995. Coût de la transaction : 700.000 francs. Cet achat s'effectue grâce à un financement de chacun des coopérateurs à hauteur de 16.500 francs (14.000 francs pour la marque et 2.500 francs d'apport en capital).

Golden Tulip entre en force
sur le marché français

Reprise par Utell International, la division Golden Tulip Worldwide, entité chargée de concéder la franchise Golden Tulip (quatre étoiles) et Tulip Inn (trois étoiles) dans le monde, met les bouchées doubles dans l'Hexagone. Alors qu'elle totalisait seulement deux établissements en juin dernier, la chaîne compte à la fin du mois de septembre plus de 15 hôtels en France avec des établissements fort sérieux comme l'Opéra Richepanse, l'Hôtel de Noailles, La Résidence du Roy à Paris... D'ici trois ans, Golden Tulip Worldwide espère regrouper une soixantaine d'unités.

Hélan prend de l'ampleur

Le groupe Hélan, qui dépend de la société Néotel SA et commercialise les enseignes Néotel et Héraldus, s'associe en 1996 à deux chaînes volontaires étrangères (l'une anglaise et l'autre irlandaise). Grâce à cet accord, la chaîne dispose désormais d'un accès propre aux GDS via le code CN.

HFS investit la France

Martin Buehler, président de Park Plaza Hotels, filiale de Park Inn International Worldwide, société bénéficiant de l'appui logistique d'Hospitality Franchise System (HFS), dévoile les ambitions hexagonales du premier franchiseur mondial au cours d'un entretien accordé à notre confrère «Entreprendre». Après avoir acquis le Grand Hôtel du Touquet, HFS visait une centaine d'établissements d'ici la fin 1996. Pas de nouvelle, bonne nouvelle !

suite p. 6



L'HÔTELLERIE n° 2492 Hebdo 09 janvier 1997

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