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Taxe professionnelle

Boycott à la sétoise

Manifestation devant la Chambre de commerce et d'industrie avec blocage de la circulation, refus de paiement : la FNIH Sète-Bassin de Thau monte spectaculairement au créneau contre la taxe professionnelle, en souhaitant que le mouvement fasse tache d'huile.

Tout est parti d'une manifestation presque spontanée, le 28 novembre dernier. Ce jour-là, à l'appel de leur président Francis Hernandez, une trentaine d'adhérents de la FNIH Sète-Bassin de Thau battent le pavé sétois en distribuant un tract de mobilisation contre la taxe professionnelle : «Artisans, commerçants, professions libérales, nous ne pouvons plus payer, nos entreprises sont asphyxiées. Venez déposer votre feuille d'imposition de taxe professionnelle samedi 30 novembre à la CCI pour affirmer votre ras-le-bol. Ça suffit ! Ne nous plaignons plus, agissons !» Pendant une heure, les manifestants interdisent ensuite l'accès à la Chambre consulaire en bloquant la circulation.

Le surlendemain, surprise : cette fois-ci, ils sont près d'une centaine à se retrouver à la Chambre de commerce et d'industrie, porteurs de 140 feuilles de taxe professionnelle qu'ils viennent remettre au président de la CCI. «Nous voulons être clairs dans notre démarche, explique Francis Hernandez. Nous avons refusé de nous adresser aux politiques. Notre seul interlocuteur, qui doit être également notre intermédiaire, c'est le président de la Chambre de commerce. A lui de faire suivre à qui de droit.» Celui-ci s'engagera aussitôt à alerter les pouvoirs publics et à tenter de trouver une solution avec l'administration fiscale.

«Nous ne pouvons plus payer !»

Au total, à la veille de Noël, quelque 300 feuilles de taxe professionnelle -provenant majoritairement de cafetiers, d'hôteliers-restaurateurs- sont ainsi parvenues sur le bureau du président de la Chambre consulaire. Et Francis Hernandez ne cache pas l'intention de la section locale de la FNIH d'être à la pointe d'un combat qu'il souhaite national : «Avec les charges que l'on subit quotidiennement, on paie aujourd'hui le droit au travail. Ce n'est plus tolérable, nous ne pouvons plus payer. Ce qui se fait à Sète pourrait être réalisé dans tous les départements.» Des contacts ont été pris dans ce sens et le mouvement pourrait être élargi à d'autres charges fiscales.

De son côté, le président de la CCI de Sète a rencontré le trésorier payeur général de l'Hérault pour lui présenter des propositions concrètes relatives au paiement de la taxe professionnelle de 1996 : dans un premier temps, il a obtenu la non-qualification de la majoration de 10% pour retard de paiement jusqu'au 15 janvier et des possibilités d'étalement de dettes. Par ailleurs, avec l'appui des présidents de la Chambre régionale de commerce et d'industrie, ainsi que des CCI de Béziers et de Montpellier, il est intervenu auprès du président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie. Objectif : «Faire adopter par l'ensemble du réseau consulaire une motion présentant au gouvernement un projet d'allégement, voire de réforme de la taxe professionnelle.» Enfin, le député de l'Hérault et ancien maire de Sète, Yves Marchand, vient d'interpeller le ministre de l'Economie et des Finances en insistant sur «l'urgence d'une réforme» de la taxe professionnelle.

F. Cusset

«Avec les charges que l'on subit
quotidiennement, on paie aujourd'hui le droit au travail», explique Francis Hernandez.



L'HÔTELLERIE n° 2492 HEBDO 09 janvier 1997

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