«Entre gris clair et gris foncé.» C'est le titre de la dernière lettre de conjoncture touristique de l'Insee corse analysant la saison estivale 96. Entre un mois de «juillet qui pleure et août qui console», l'Insee fait part d'une stagnation du bilan 96 par rapport à 95. Chez les transporteurs, la baisse de juillet a été de 11%, alors qu'août affiche un solde positif de 3%. Pour le nombre de nuitées dans les hôtels, juillet aurait enregistré une baisse de 6% suivie d'une hausse de 4% en août, ce qui a permis d'équilibrer le bilan de la saison, à un niveau identique à celui de 95, déjà qualifié de catastrophique. Mais les inégalités seraient flagrantes : les établissements 1 étoile ont enregistré d'importantes baisses en juillet comme en août, alors que les autres catégories hôtelières ont légèrement augmenté le nombre de leurs nuitées. Les 3 étoiles affichent les meilleurs résultats. Le bilan est moins catastrophique que ce qui était annoncé en juillet grâce notamment, au retour des Italiens, alors que la clientèle française a fortement diminué. Enfin, si en terme de nombre de nuitées et de fréquentation les bilans sont contrastés, l'Insee n'aborde pas l'étude en terme de chiffres d'affaires. Mais l'Institut affirme que «le marasme économique et le contexte social et politique difficile» provoquent un malaise face auquel les infrastructures se modifient : les établissements les plus fragiles sont exposés, comme les hôtels 1 étoile, aujourd'hui deux fois moins nombreux qu'en 94 : lorsqu'ils n'ont pas fermé, ils ont fait l'objet d'un déclassement.
Le groupe belge City Hotels a réalisé vingt millions de dollars de plus-values en vendant début novembre le Hilton de Durham (Caroline du Nord, 156 chambres) acquis en juillet 1993 et le Doubletree de Salt Lake City (Utah 381 chambres) acquis en septembre 1995. Les deux hôtels ont été cédés pour un total de 56 millions de dollars, le Hilton Durham au fonds d'investissement American General Hospitality (un fonds d'investissement spécialisé) et le Doubletree à Wyndham Development Corporation.
Il est vrai que City Hotels, conformément à ses habitudes, a acheté les hotels au creux de la vague (encore qu'en septembre 1995, le marché américain s'était déjà redressé), mais cela n'explique pas tout. Le groupe de Victor Hasson a surtout augmenté les performances des établissements. En un peu plus de trois ans, le cash-flow brut du Doubletree s'est accru de 79%, celui du Hilton a progressé de près de 25% en un an. Les investissements réalisés au Doubletree sont loin du montant de la plus-value réalisée. Le Hilton n'avait que peu de besoins de "refurbishment".
A. Simoneau
En décembre 1996, la maison Michelin a sorti quatre guides rouges aux couleurs de l'Europe : Allemagne, Espagne-Portugal, Suisse et Italie. Comme chaque année, plusieurs tables ont été récompensées, d'autres ont perdu leur privilège d'être étoilées. En Allemagne, le guide 97 décerne une seconde étoile à deux maisons. Il s'agit de l'hôtel «Marcobrunn/ SchlossReinhartshausen» à Eltville-Erbach et «Karl Rudolf Obauer» à A-Werfen. Concernant le guide 97 espagnol, le restaurant «El Bulli» à Rosas a été promu à trois étoiles. Deux établissements «Neichel» à Barcelone et «Martin Berasategui» à Lasarte ont acquis leur seconde étoile. Et «Plat d'Or» à Palma et «El Celler» à Matadepera ont gagné la première. Au Portugal, aucune table n'a été récompensée dans cette parution 97. Le guide Suisse 97 n'a décerné aucune seconde ou troisième étoile, par contre 14 tables en ont gagné une, la toute première. Enfin, dans le guide Italie 97, l'unique restaurant triplement étoilé «Dal Pescatore» de Mme Santini, qui se situe à Canneto Sull'Oglio, est rejoint cette année par l'établissement «Don Alfonso 1890» à Sant'Agata sui Due Golfi, promu au même rang. «Le Calandre» à Padoue et «Il Desco» à Vérone ont chacun été récompensés par une deuxième étoile.
L'HÔTELLERIE n° 2491 HEBDO 02 janvier 1997
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