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Champagne-Ardenne

Valse d'annulations pour cause de grèves des routiers

A des degrés divers, les hôteliers et restaurateurs de Champagne-Ardenne ont été touchés par le blocage des routes. Etat des lieux.

Vitry-le-François, petite sous-préfecture du Sud de la Marne, a eu pendant plus d'une quinzaine de jours les honneurs de la presse nationale. C'était en effet l'un des plus importants barrages filtrants des routiers en grève. Une notoriété dont les professionnels de l'hôtellerie-restauration se seraient bien passés. D'autant plus qu'ils ont vu fondre, dans le même temps, leurs chiffres d'affaires. Pour Jacky Ferté, patron de la Brasserie Champêtre et par ailleurs président de l'office de tourisme de Vitry, «les perturbations ont été importantes». Notamment pour la clientèle de VRP. Ces derniers ont restreint leurs déplacements. Se sont aussi ajoutées des difficultés pour se faire approvisionner.

Au-delà du cas de Vitry-le-François, le mouvement de grèves des routiers a eu des répercussions sur l'activité de tous les types de restauration et d'hôtellerie en Champagne-Ardenne. Ainsi, pour l'Assiette Champenoise (un complexe rémois comprenant un restaurant gastronomique, un restaurant «buffet» fonctionnant le midi et un hôtel 3 étoiles de 62 chambres), le manque à gagner se chiffre en plusieurs dizaines de milliers de francs. «Nous avons enregistré pas moins de 180 annulations en deux semaines, souligne Colette Lallement, sa propriétaire. Que ce soit en individuels ou en groupes.» A titre d'exemple, un groupe italien fort de 40 personnes a annulé les deux demi-journées qu'il devait passer fin novembre pour suivre des cours de cuisine avec Jean-Pierre Lallement. Une perte sèche pour le restaurant et l'hôtel qui peut être chiffrée à 40.000 francs. De plus, «on peut estimer à plus d'une centaine les non-réservations durant les grèves». Gérard Lantenois dresse le même constat. A la tête du Continental, un restaurant installé en plein centre de Reims, membre de la CCI de Reims-Epernay, a constaté une baisse de 18% de son chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière, «alors qu'en 1995, nous avions déjà eu à subir une grève et une baisse de 12% par rapport à 1994». Reste quelques semaines pour redresser la barre et terminer l'année sur une note plus positive. Gérard Lantenois se montre relativement confiant. «Certaines annulations sont définitives, notamment de la part des autocaristes et des maisons de champagne qui reçoivent beaucoup en fin d'année. Mais d'autres réunions ou banquets sont reportés.»

J. Thiéry



L'HÔTELLERIE n° 2488 HEBDO 19 decembre 1996

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