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Congrès FNIH

Du 4 au 6 décembre à Poitiers

Réflexion et maturité

Définitivement, ce congrès de Poitiers laissera l'impression d'une période de transition au sein de la FNIH. Alors que les professionnels réunis l'année dernière à Metz avaient laissé éclater leur colère, leur angoisse, ils se retrouvaient cette année à Poitiers avec une plus grande maturité des exigences d'un autre niveau et constataient des avancées qui les renforçaient dans leurs convictions.

Calmes, déterminés et quelque peu tendus, les congressistes laissaient les débats s'ouvrir sur un sujet délicat : celui de l'état des finances de la Fédération. De mauvais résultats qui laissaient apparaître un déficit, une situation qui irrita d'autant plus certains que, sur des questions techniques et précises, des réponses trop approximatives furent apportées. Une intervention sérieuse et déterminée de Christian Navet sur ce sujet rassura certainement, en tant que trésorier, il expliqua comment il était déterminé à prendre personnellement les choses en main. On en resta là... dans l'amphithéâtre du moins.

Incontestablement, le point sur les dossiers en cours, sur la stratégie et sur les avancées de ces derniers mois renforcèrent les présidents départementaux dans leurs besoins de confronter leurs problèmes. Même si le dossier sur la TVA n'a pas réellement avancé, d'autres sujets ont su apporter satisfaction et justifier le combat mené depuis Metz :

- prise en compte de la spécificité du métier de restaurateur avec l'élaboration d'un rapport par M. Radelet pour présentation au Parlement au printemps prochain ;

- multiplication des procès gagnés en matière de paracommercialisme ;

- suppression de la «défiscalisation» ;

- contrôle du développement hôtelier ;

- accord avec C2T pour la renégociation des prêts ;

- allégement de la redevance TV pour les établissements de moins de 40 chambres ;

- engagement du Premier ministre sur la suppression progressive des charges patronales sur les avantages en nature.

Une solution pour l'avenir

Dernier congrès avant les élections tant à la présidence nationale qu'aux présidences de branches, ce congrès aura permis à de nombreux professionnels de se retrouver pour mettre au point une stratégie. Alors que de nombreux bruits couraient depuis des semaines sur les éventuels candidats, les supposés tickets président/vice-président, que les commentaires allaient bon train pour que des positions soient prises et que toujours rien ne se précisait, c'est presque naturellement qu'André Daguin et Georges Antoun se sont rapprochés. Même si aujourd'hui rien n'est officiel ou arrêté, il semble bien que leur ticket se constitue à la demande d'un très grand nombre de professionnels de plus en plus rassurés au cours du congrès par l'attitude positive et unitaire de la plupart des congressistes autour de ce projet. Mettant en avant une complémentarité des personnages tant au niveau de leur manière d'aborder et de traiter les problèmes que de leur secteur d'activité et de leur personnalité, renforcés par la manière dont certains dossiers avaient abouti, nombreux ont été ceux qui considéraient cette candidature comme une avancée dans l'évolution de la vie de la FNIH. Rien d'officiel, bien sûr, mais dans son discours de fin de congrès, Jacques Thé a rappelé combien il était important que le choix de son successeur s'organise dans la sérénité et s'est engagé à tout mettre en oeuvre pour que dans le cadre des statuts de la Fédération, tout se déroule dans les conditions les plus favorables à la FNIH. La candidature, André Daguin président-Georges Antoun vice-président, pourrait dès lors être la première à la succession de Jacques Thé. Y en aura-t-il d'autres ? Affaire à suivre

P.A.F

Le pouvoir de l'Interfédération du Midi

Sans bruit, mais avec une habituelle efficacité, Serge Dubourg avait rassemblé plus de 150 personnes pour le traditionnel dîner de l'Interfédération autour du président Pamard. Une réunion amicale comme il se doit où il n'était prévu aucune assemblée. Toutefois, l'occasion pour les membres de l'Interfédération de déterminer une position non officielle et toute amicale par rapport aux prochaines élections. De toute évidence, pour une grande partie d'entre eux, le ticket Daguin-Antoun rassure quant à l'avenir de la Fédération. Rendez-vous au prochain congrès à Valence les 10 et 11 mars prochains.



Retenu au Sénat pour la discussion de son budget, Bernard Pons avait demandé à son chef de cabinet, Yves Marek, de le représenter au cours du congrès de la FNIH.



Discours du ministre des PME, du Commerce et de l'Artisanat

Jean-Pierre Raffarin :
«Il faut d'abord défendre les
entreprises qui existent !»

En défendant les intérêts des «petits», en clamant haut et fort que ces derniers constituent les «forces vives du pays» et précisant que les Petites et Moyennes Entreprises sont les «seules à véritablement créer des emplois», Jean-Pierre Raffarin a remporté un franc succès auprès d'une grande majorité des congressistes de la FNIH, réunis à Poitiers. A croire d'ailleurs qu'après quatorze années passées dans l'ombre du président du Sénat, en Poitou-Charentes, ce Girondin aux allures de rugbyman, âgé de 48 ans, était finalement bel et bien destiné à occuper les fonctions de ministre des PME, du Commerce et de l'Artisanat. Homme de terrain, ce diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Paris, a en effet parlé vrai cherchant à prouver qu'il comprenait parfaitement le mal dont souffrent actuellement les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration.

«On a trop longtemps mis les PME en bout de chaîne. Il faut pourtant conserver les structures à taille humaine. Ce ne sont pas en effet les grandes entreprises qui créent de l'emploi», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Nous devons tout mettre en oeuvre pour rééquilibrer les rapports de force. Il faut d'abord défendre les entreprises qui existent.» Reste que cette nouvelle façon d'appréhender le paysage économique de la France impose des changements politiques profonds. Protecteur des petits patrons, Jean-Pierre Raffarin a certes souligné que dans ces conditions, la tâche qui lui avait été confiée, à savoir aider les PME, les commerçants et les artisans, n'était pas aisée. Néanmoins, tout au long de son discours, il s'est déclaré prêt à se battre.

Ministre «médiateur» et «non tuteur»

Bien entendu, il a énuméré les dernières décisions favorables aux petits commerçants : vote de la loi d'urbanisme commercial (incluant l'hôtellerie), création d'un établissement financier ad hoc, la Banque de Développement des PME, allégement de l'impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis (19% contre 33%). Mais le président de Poitou-Charentes est allé plus loin dans sa démarche, prônant les simplifications administratives (embauche, déclaration sociale...) et l'interdiction de contrôles fiscaux dans les sociétés auxquelles l'Etat doit de l'argent. Mieux encore ! Le ministre des PME, décidément très doué pour la communication (il dirigea Bernard Krief Communication de 1981 à 1988), a montré qu'il avait clairement reçu le message des hôteliers et des restaurateurs. Comment ? En leur garantissant d'une part qu'il allait tout entreprendre pour supprimer les charges sur les avantages en nature nourriture (-25% dès janvier prochain pour atteindre 100% au bout de quatre ans). Et en annonçant, d'autre part, qu'il envisageait la concertation avec les professionnels pour travailler sur les dossiers de la TVA et de la redevance TV. Cerise sur le gâteau, le ministre «médiateur» et «non tuteur», Jean-Pierre Raffarin, a en outre indiqué que la «restructuration de la dette hôtelière» serait la priorité 1997 de la banque des PME. De quoi satisfaire son auditoire !

C.C.



L'HÔTELLERIE n° 2487 HEBDO 12 decembre 1996

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