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Congrès FNIH

Chez les restaurateurs

Davantage de pouvoir au sein de la FNIH

Lors des réunions par branches qui se tenaient le deuxième jour du congrès, le 6 décembre dernier, les restaurateurs se sont retrouvés autour d'André Daguin, président de la FNRF, pour aborder plusieurs dossiers brûlants comme la TVA et le paracommercialisme. Par ailleurs, à moins d'une année des prochaines élections, les congressistes n'ont pu s'empêcher d'en débattre, s'accordant sur le fait que la restauration devait davantage s'imposer au sein de la FNIH.

Partant du principe que la restauration est une source d'activité que l'on rencontre chez les restaurateurs, bien sûr, mais également chez de nombreux hôteliers et dans les cafés-bars-brasseries, les restaurateurs, qui s'étaient réunis le jeudi 6 décembre 96 autour de leur président André Daguin, ont déclaré vouloir occuper une place plus représentative au sein de leur fédération, la FNIH. «Pourquoi pas à travers la nomination d'un restaurateur à la présidence de la FNIH», a exprimé André Daguin, lui-même ayant de fortes chances de devenir candidat aux prochaines élections, a-t-on indiqué pendant ces trois jours de congrès, même s'il n'y a rien d'officiel encore aujourd'hui.

Bien que ces élections ne soient pas à l'ordre du jour, André Daguin a néanmoins profité de cette réunion en petit comité pour interroger ses troupes sur leurs attentes et les qualités requises du futur président de la Fédération, qui succédera à Jacques Thé l'année prochaine. D'une manière générale, les restaurateurs appellent à plus de reconnaissance concernant leur branche d'activité. Ils souhaiteraient la nomination d'un président fédérateur et ainsi essayer de prendre plus d'importance au sein des instances politiques. «Nous souhaitons élire un président dynamique et combatif pour une meilleure stratégie syndicale», a exprimé la salle. «Une équipe qui sache se faire entendre des politiques mais surtout de l'administration et de Bruxelles, a ajouté André Daguin, appuyé de Franck Gomez, président de la Chambre syndicale du Vaucluse, car, nous concernant, c'est Bruxelles qui décide et non pas les politiques

Le président de la FNRF a poursuivi l'échange entre la tribune et la salle en rappelant l'existence si importante du client, «sans qui nous ne pourrions vivre». «Il faut le respecter et le mettre en valeur, car après tout, c'est lui qui paie la TVA», a fortement insisté André Daguin.

Savoir communiquer

La TVA et la réduction de son taux, un sujet brûlant sur lequel la FNRF se bat activement depuis plusieurs années et qui, aujourd'hui, devient l'un des grands dossiers de la Fédération dans son ensemble à traiter en urgence. Voilà pourquoi la FNIH a lancé le 10 décembre 96 une campagne d'affichage dans tous les restaurants et les cafés de France, s'adressant au gouvernement directement en lui demandant d'appliquer le taux de TVA réduit à la restauration traditionnelle, qui est en train de mourir à petit feu, estiment les professionnels. Une demande qui entre en compte dans la décision que devra prendre la Communauté européenne à la fin de l'année 97, à propos de la liste des produits et des services (dont fait partie la restauration) pouvant bénéficier du taux de TVA réduit en vue de l'harmonisation de l'ensemble des taux prévue pour 1999.

La campagne de communication, mise en place par la FNIH, exprime sa volonté de poursuivre son action en faveur d'une TVA à taux réduit. «C'est également le moyen d'expliquer au client la «cherté» d'une addition dans un restaurant dit traditionnel», explique André Daguin. «Cette campagne démontre aussi la volonté de la FNIH à communiquer plus fréquemment et à être reconnue en tant que syndicat national, a-t-il ajouté. Nous espérons même un jour pouvoir réaliser des campagnes de publicité dans les médias, dès que nos finances nous le permettront.» Concernant le paracommercialisme, les restaurateurs poursuivent leur combat, région par région, vis-à-vis des particuliers, des associations et d'autres organismes ayant une activité restauration non déclarée. Des résultats ont déjà été obtenus, mais la Fédération demande un meilleur contrôle sur le terrain des actes de paracommercialisme et certaines réformes législatives et réglementaires pour mettre un véritable terme aux excès constatés et à la concurrence déloyale qui en découle.

André Daguin a clos les débats en lançant un appel à ses présidents départementaux pour qu'ils poursuivent leurs actions sans relâche. «Nous devons faire défendre nos droits par des plus forts que nous, a-t-il exprimé, comme les agriculteurs, par exemple. Nous sommes des prescripteurs de l'agriculture», a-t-il rappelé une fois de plus. Il a également demandé à ses adhérents de réfléchir à des actions humanitaires afin de réhabiliter l'image des restaurateurs auprès des personnes en difficulté. «Nous avons peu d'argent, mais nous pouvons donner à manger», a conclu sur ses termes le président de la FNRF.

B. de Lacretelle

TVA en restaurationLa FNIH lance une campagne
d'affichage en faveur du taux réduit

Si la restauration traditionnelle ne peut se rendre plus abordable de nos jours ayant diminué ses tarifs au maximum, elle semble, pour une large part, condamnée à disparaître. C'est la raison pour laquelle elle demande instamment au gouvernement français de prendre conscience de cette situation et d'assurer sa sauvegarde en obtenant de ses partenaires européens l'inclusion de la restauration traditionnelle dans la liste des produits et services bénéficiant du taux de TVA réduit.

Pour appuyer cette demande, la FNIH a lancé une campagne d'affichage le 10 décembre 96 dans l'ensemble des cafés et restaurants où les professionnels invitent les consommateurs et leurs clients à s'associer à cette démarche. Des cartes postales seront également envoyées au président de la République. Pour l'instant, 36.000 affiches et plus de 300.000 cartes postales ont été réparties à travers la France.

«J'ai demandé à Jean-Pierre Raffarin de permettre la double appartenance Chambre de commerce - Chambre des métiers», a assuré André Daguin.


Le combat de Francis Attrazic

Une reconnaissance du professionnalisme

C'est dans un exposé très clair et très complet que Francis Attrazic a présenté le projet de reconnaissance du professionnalisme en restauration à travers une obligation de qualification minimum en restauration. Et de réaffirmer la volonté des professionnels de voir mise en place une obligation de qualification minimum pour toute ouverture ou reprise de restaurant afin de mieux protéger l'image et l'économie de ce secteur minées par la prolifération d'ouvertures suivies de faillites rapides du seul fait du non-professionnalisme des exploitants.

Malgré une action continue de la FNIH auprès du gouvernement et des parlementaires dans le cadre de la loi du 05/07/96, l'obligation de qualification, retenue pour certains métiers de bouche, n'a pas été retenue pour la restauration.

«Néanmoins, la loi prévoit que cette liste n'est pas fermée», a précisé Francis Attrazic, laissant dès lors l'espoir d'y voir inscrite la restauration à la suite du rapport que Michel Radelet remettra au Parlement en avril prochain, sur les conditions d'exercice de la profession de restaurateur.

Le débat sur l'appartenance à la Chambre des métiers était aussi évoqué, Francis Attrazic rappelait que la FNIH ne voulait pas avoir de position définitive. «Nous souhaitons seulement que cette appartenance apporte des réponses à certains problèmes. A ce jour, nous n'avons aucune certitude», précisait-il. Dès lors, le débat se passionnait avec une intervention fort intéressante de Fernand Mischler qui mettait en avant la volonté de certains professionnels de résoudre leur problème d'identité et de travailler sur l'image de leur métier en étant artisan, donc membre de la Chambre de métier. «Il faut dépassionner le débat, suppliait André Daguin. J'ai d'ailleurs demandé à Jean-Pierre Raffarin de permettre à tous la double appartenance, Chambre de commerce-Chambre des métiers. A chacun dès lors de se déterminer et d'assumer.»



L'HÔTELLERIE n° 2487 HEBDO 12 decembre 1996

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