Actualités


Vie professionnelle

Congrès de la FNIH à Poitiers

Une stratégie de reconquête

C'est à Poitiers qu'aura lieu du 4 au 6 décembre prochain le 52ème Congrès de la FNIH. C'est sur le thème de la stratégie de reconquête, tant de la clientèle pour les entreprises que des professionnels syndiqués pour les organisations représentant la profession, que ce rendez-vous est articulé. Un congrès sans enjeu politique puisque les élections, tant des présidents de branche que du président national, sont prévues en 1997.

L'Hôtellerie :

Quel est le message principal que vous souhaitez faire passer au cours de ce congrès, tant auprès des professionnels qu'auprès du gouvernement ?

Jacques Thé :

«Auprès des professionnels, c'est avant tout un message de cohérence et de cohésion par rapport à notre environnement économique que je souhaite faire passer. C'est essentiel pour que la Fédération puisse justement jouer son rôle en ces moments si difficiles pour notre secteur. Quant aux pouvoirs publics, je ne souhaite qu'une chose de leur part : qu'ils ne nous enlèvent rien de ce que l'on a et nous permettent d'être efficaces pour un bon redressement de la situation du secteur. Le moins on en demande à l'administration et le mieux on se protège, c'est elle qui sécrète naturellement, de par ses actions, le déséquilibre.»

L'Hôtellerie :

Quels seront les deux grands dossiers de l'année 1997 sur lesquels la FNIH s'investira particulièrement ?

J. T. :

«Bien entendu, le problème de la TVA n'est pas réglé. J'ai personnellement donné ce dossier de la TVA sur la restauration à tous les membres du gouvernement, mais aussi à de très nombreux sénateurs, députés. J'ai toujours mis en avant les mêmes arguments : je suis parfaitement conscient qu'une baisse de la TVA sur la restauration à 5,5% c'est, pour l'Etat, se priver de 20 milliards de francs, on comprend que c'est loin d'être à l'ordre du jour. Mais d'un autre côté, on est prêt à étudier des propositions pour compenser. Aujourd'hui, nous n'avons toujours rien. Si j'ai refusé justement que la vente à emporter se voit appliquer un taux de TVA à 20,6%, c'est parce que je ne souhaite qu'une chose, c'est que nous obtenions tant pour la vente à emporter que pour la restauration commerciale, un taux moyen. Je persévère, c'est ce que j'ai signifié à Alain Juppé la dernière fois que je l'ai rencontré. Je sais qu'il a chargé Jean-Pierre Raffarin de ce dossier. Aujourd'hui, ce que je souhaite, c'est que nous mettions également en place un consensus avec le gouvernement pour que nos intérêts soient protégés au niveau des négociations européennes. En attendant, nous lançons une campagne de communication pour informer nos clients. Quant au second dossier, c'est celui qui concerne la renégociation de la dette que j'ai particulièrement à coeur.»

L'Hôtellerie :

Vous avez bon espoir pour arriver à des renégociations de taux d'intérêt ?

J. T. :

«Oui, j'ai l'intime conviction que ça bouge au niveau du CEPME et du gouvernement, je ne serais pas surpris d'une annonce prochaine d'avancées notoires, c'est un sujet que je suis personnellement de très près, je m'y investis et crois à une solution CEPME-Sofaris.

Nous avons tout de même sur le secteur de l'hôtellerie connu des victoires importantes dont nous ne pouvons que nous réjouir : la fin de la défiscalisation et la mise en place d'un contrôle du développement hôtelier sont des dossiers sur lesquels nous nous sommes battus depuis longtemps. Ils ont abouti. Ces mesures calmeront le jeu et mettront fin à certains excès. Maintenant, pour agir dans l'immédiat, nous avons avec le président Antoun, conclu un accord avec C2T qui apporte une aide technique considérable à tous les professionnels qui souhaitent renégocier aujourd'hui avec leurs banques. L'intérêt de cet accord, c'est que C2T, à la suite d'un audit de l'entreprise, établit un rapport et assiste le professionnel auprès de son organisme bancaire : un autre rapport de force avec le banquier permet d'obtenir de meilleurs résultats.»

L'Hôtellerie :

Pour vous, l'hôtellerie a connu de bonnes avancées, mais êtes-vous satisfait du nouveau mode de calcul de la redevance TV ?

J. T. :

«Là encore, l'administration n'a pas compris les besoins de nos entreprises ! On nous donne 10 postes gratuits en matière de redevance, c'est parfait pour les petits hôtels, mais pour autant, n'allons pas pénaliser les grands ! Mettons par exemple ce système en place pour les hôtels jusqu'à 20 chambres et au-delà, gardons l'ancien système : l'Etat alors ne perd rien, nous ne voulons rien lui coûter, qu'il se contente de donner aux plus petits, rien de plus, mais qu'il n'aille pas augmenter de 100.000 F la redevance annuelle des gros porteurs !»

L'Hôtellerie :

Qu'attendez-vous pour signer la Convention collective ?

J. T. :

«D'avoir obtenu des compensations. Et il y a urgence, car plus nous attendrons, plus cette Convention collective coûtera cher à la profession. C'est une nécessité mais l'Etat doit tenir ses promesses.»

Propos recueillis par P.L.N.

«Qu'on ne nous enlève rien de ce que l'on a», demande Jacques Thé.

Billet d'humeur

«Où va le syndicalisme professionnel quand des bruits de botte se font entendre autour des organisations et associations patronales ?

A l'heure où certains s'interrogent sur l'utilité d'être regroupés, d'autres, ceux-là non professionnels, s'ingénient à venir infiltrer nos organisations syndicales, n'hésitant pas à commanditer des VRP pour repérer ceux d'entre nous qui, faute de raisonnement lié à une extrême fatigue, se sentent exclus du système et se mettent à rêver aux méthodes proposées, pour le moins peu orthodoxes, cachant à peine le but recherché. Ils affirment que ceux qui adhéreront à leur combat seront par la suite invités à travailler avec eux : sans toutefois préciser de quel travail il s'agit.

Certains se laisseront conter la bonne aventure, vendant leur âme au docteur Faust du moment, qui n'hésite pas à prétendre que l'on peut s'emparer d'une idéologie politique pour régler des problèmes. Alors, la réponse à ces approches, pour ceux qui doutent, doit être claire. Le salut des artisans passe par la force à se faire entendre, la meilleure manière étant d'être regroupés dans une Fédération forte, soudée, sans parasites. Ainsi, même si l'on peut s'interroger sur l'efficacité suprême de notre organisation nationale, il serait déraisonnable de «tourner le dos» au prochain congrès.

Poitiers, lieu historique du barrage aux envahisseurs, se devra d'être une fois encore le rassemblement de ceux qui ont la volonté de s'opposer aux intrus. Dans un même temps, nos présidents auront à définir ce que doit être l'action de la Fédération en cette fin de siècle, afin que la confiance puisse se maintenir et que nous parvenions à répondre aux attentes de nos professionnels, en gommant les inquiétudes du présent.

Ils en ont le devoir, ils en porteront la responsabilité. Nous assurerons le relais dans les départements. Notre seul intérêt est de protéger l'ensemble des CHR, faute de quoi la porte s'entrouvrira à ceux qui prétendent implanter d'autres idées «nationales» en se classant dans la liste des socioprofessionnels que nous sommes.»

Le président de la FNIH Vaucluse,

F. Gomez

Au programme

Mercredi 4 décembre

Matin : Ouverture

Assemblée générale ordinaire

Après midi : Assemblées générales des branches professionnelles

Jeudi 5 décembre

Matin : Ateliers des branches

Apès midi : Séance plénière, social, emploi

formation

Vendredi 6 décembre

Matin : Séance plénière

«Ancrer l'industrie hôtelière au cœur
de la politique touristique française»

* la profession et sa clientèle

* une stratégie de reconquête

Après-midi : Séance de clôture

Georges Antoun : «Notre rôle consiste certes à revendiquer nos droits, mais nous devons aussi assister concrètement les entreprises»

Fédération nationale de l'hôtellerie française

«Nous devons continuer le combat mais aussi apporter des solutions».

Cafés, brasseries, discothèques

Jean Biron : «Il faut s'attaquer au merchandising»

Jean Biron, président de la Fédération nationale des cafés, brasseries, discothèques au sein de la FNIH, abordera, à Poitiers, le merchandising. Un sujet qui rejoint le thème général de ce 52ème congrès, mais qui n'a jamais vraiment été soulevé, jusqu'ici, par les professionnels de la limonade en dehors des fournisseurs. Une autre approche du métier.

Jean Biron nous dit pourquoi :

«Tout le monde a conscience que, non seulement les habitudes de la clientèle et des consommateurs ont changé, mais que l'environnement commercial, économique, social qui touche les cafés a lui aussi changé. Partant de ce constat et plutôt que de se lamenter sur les périodes prospères qui appartiennent au passé, je crois urgent de faire le point et de regarder vers l'avenir. Mais avec quelles armes peut-on affronter cet avenir ? Toute la question est là. Les atouts de la profession sont nombreux. Le café possède une antériorité, il fait partie du paysage, c'est aussi une culture de la convivialité. Avec l'interprofession, nous avons initié des dossiers comme la Charte de qualité des cafés-brasseries ou des opérations d'ordre ponctuel et commercial comme Bistrots en Fête, bière de Noël, bière de Mars sans compter la plus ancienne animation qui, on vient de le voir, continue de faire recette : le beaujolais nouveau. Désormais, nous devons apporter aux professionnels des éléments nécessaires à une meilleure optimisation de leur activité. Etre plus technique et beaucoup plus complet sur un volet, comme vous l'avez dit, peu exploré : le merchandising.»

Ressurgit actuellement le problème des machines à sous dans les cafés. Peut-être une solution au problème...

«Pour moi, c'est un peu le serpent de mer de la profession. D'autre part, je ne peux pas et ne veux pas conseiller aux établissements quoi que ce soit qui soit illégal. En revanche, et on l'a vu récemment avec les propositions du député du Vaucluse notamment, Thierry Mariani, que l'évolution des techniques permet d'envisager la création d'un matériel fiable et valable sur le terrain de la sécurité. Si c'était le cas, cela rejoindrait bien sûr très fortement nos préoccupations, mais aussi celles du secteur des jeux automatiques en France. En ce qui me concerne, je crois qu'à partir du moment où on pourrait s'appuyer sur un matériel qui présente toutes les sécurités évoquées et qui serait légalisé par l'Etat, cela pourrait constituer, dans la période actuelle, un apport non négligeable de revenus pour les cafés comme pour le budget de l'Etat. Je serais tout à fait prêt à participer à des travaux avec les pouvoirs publics et les acteurs économiques qui iraient dans ce sens. J'ajouterais que si des machines légales devaient être mises en place, cela mettrait certainement fin au laxisme que l'on constate actuellement.»

L'image de la profession a besoin d'être revalorisée. Le professionnel de la limonade a la sensation d'être un peu abandonné à ses problèmes de tous les jours. Peut-on parvenir à modifier cet état d'esprit ?

«A l'instant où je vous parle, je crois qu'il faut cesser de se lamenter et reprendre l'initiative, qu'il faut avoir un discours plus positif pour que les cafetiers reprennent confiance en eux, mais aussi qu'ils reprennent confiance dans les gens qui les représentent. Qu'ils le veuillent ou non et malgré les injures, voire les lettres anonymes que certains n'hésitent pas à envoyer, nous nous engageons pour eux, pour les défendre. Il faut absolument reconstituer un esprit de corps. Il faut que les cafetiers adhèrent et participent aux réunions des syndicats, qu'ils participent à l'évolution de la profession et qu'ils ne s'arrêtent pas seulement aux problèmes qui sont les leurs. Un mouvement général me paraît nécessaire.»

Sy. S.

«Il faut que les cafetiers participent».



L'HÔTELLERIE n° 2485 Hebdo 28 novembre 1996

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration