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Paracommercialisme en Ille-et-Vilaine

Les hôteliers bretons obtiennent gain de cause

A l'image de leurs voisins costarmoricains, les hôteliers d'Ille-et-Vilaine réagissent vivement au paracommercialisme. Le Syndicat de l'industrie hôtelière de la Côte d'Emeraude vient d'obtenir gain de cause dans le procès qui l'opposait à un établissement affilié aux Auberges de jeunesse.

Les démarches administratives et judiciaires se succèdent depuis plus d'un an. Mais au bout du compte, la victoire est belle pour les hôteliers d'Ille-et-Vilaine. Le Tribunal de grande instance de Saint-Malo vient en effet de leur donner gain de cause dans le conflit qui les opposait aux anciens propriétaires du Rochebonne. Ces derniers ont été condamnés à des peines d'amende, pour publicité mensongère.

L'histoire mouvementée de cette affaire remonte à plus d'un an. Ancien hôtel-restaurant 2 étoiles, le Rochebonne, situé à Paramé, quartier de Saint-Malo, est acheté, en 1994, par l'Association centre international de rencontres, filiale des Auberges de jeunesse. Pour autant, malgré ce changement de statut, l'établissement continue, à l'époque, à vendre des prestations aux non-adhérents. L'office du tourisme se chargeant par ailleurs d'assurer sa promotion. Moyennant un prix de 85 francs par personne, petit déjeuner compris, n'importe qui peut donc prétendre passer une nuit dans l'établissement qui reçoit également des cars étrangers. «Cette concurrence est tout à fait illégale pour les hôteliers-restaurateurs de la région», souligne, à l'époque, J.-M. Sourdin, avocat du syndicat hôtelier, dans une lettre adressée au Procureur de la République. Le dossier est constitué. Il ne cessera de s'étoffer.

Des cafards dans la chambre...

Un mois plus tard, en effet, une cliente se plaint de son séjour au Rochebonne (elle avait réservé une chambre pour deux nuits, après s'être assurée, auprès de l'office du tourisme, de la notoriété et du confort de l'établissement). Elle envoie une lettre au syndicat pour faire part de son mécontentement. On y lit notamment qu'à son arrivée sur les lieux, «(...). La chambre n'est pas prête (il était 14 h), puis nous avons eu la surprise de découvrir... une moquette tachée... un mobilier insalubre... et des cafards énormes...» Sans parler de «l'accueil quasi inexistant...». Contrairement aux indications publicitaires, la chambre ne dispose pas de poste T.V., ni de lit double (en fait, trois petits lits). Pour une nuitée, la cliente (non-adhérente des Auberges de jeunesse, on lui délivre néanmoins une facture) paye 140 francs pour deux personnes. Elle quitte l'établissement au bout d'une nuit, se retrouvant sur le pavé, l'ensemble du parc hôtelier étant complet ce week-end chargé du 15 août.

Suite à cette lettre, le syndicat informe les autorités et administrations locales : sous-préfet, office du tourisme, avocat pour le Procureur, etc. Après avoir eu connaissance d'autres faits similaires, le syndicat décide de porter plainte officiellement, en septembre 95. Une seconde plainte, pour vente de prestation à non-adhérent, sera déposée en avril 1996. Différentes autorités prennent connaissance des faits : ministère, préfecture, CRT, etc. La convocation devant le Tribunal correctionnel de Saint-Malo a lieu au mois de mai dernier. Respectivement président et directeur du Rochebonne lors des faits, MM. Bouchard et Leray sont donc accusés de publicité mensongère. Le syndicat se porte partie civile. Le jugement rendu (condamnant les deux personnes à 10.000 francs d'amende dont 6.000 avec sursis) encourage les hôteliers dans leur combat.

Nul doute que la question du paracommercialisme sera au centre des débats lors de l'Assemblée générale des six syndicats professionnels bretons, en décembre prochain.

O. Marie



L'HÔTELLERIE n° 2485 Hebdo 28 novembre 1996

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