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Candidature aux J.O. Lille 2004

Accor dans la course

Paul Dubrule ne pouvait pas faire moins pour le Nord. Accor engage sa logistique hôtelière et un projet de grande capacité dans la course à la candidature.

Il y a de quoi s'étonner quand on voit le niveau du taux d'occupation hôtelier moyen cette année à Lille (guère supérieur à 52% avec des prix moyens très bas), mais cela a bien été dit au Comité olympique en visite d'audit à Lille et écrit sur une lettre d'intention par le responsable hôtellerie du groupe Sven Boinet : Accor s'engage si Lille est choisie comme ville olympique en 2004 à faire en sorte que la ville dispose d'un hôtel quatre étoiles de 600 chambres de capacité en temps et heure. Voilà une décision qui contredit très clairement les orientations réaffirmées dernièrement par les coprésidents. Paul Dubrule ne s'est d'ailleurs pas rendu à Lille et aucun projet concret n'avait été préparé pour l'audition. Mais Accor pose ses jalons.

Pour le moment, l'agglomération dispose de quatre hôtels de cette catégorie pour un total de moins de 300 chambres. Le club hôtelier propose 1.600 chambres pour 42 établissements. L'été 2004, c'est dans sept ans et demi seulement, une période insuffisante a priori pour que l'économie de la métropole Nord justifie un tel apport supplémentaire. Que faire d'un tel volume une fois la fête terminée ?

D'autant que ce projet n'est pas le seul. Jean-Claude Kindt, patron de la Métropolitaine d'hôtellerie premier propriétaire immobilier et exploitant d'hôtels dans la région Nord/Pas-de-Calais, a présenté un projet de 240 chambres 4 étoiles au printemps dernier. Il s'agit d'une tour à construire sur un terrain réservé auprès de la ville de Lille et intégré au périmètre d'aménagement d'Euralille. Le projet serait susceptible d'être doublé et comprendrait un casino. Si le doublement s'avérait nécessaire pour la période des Jeux, l'autre moitié serait ensuite réaffectée à un usage non hôtelier. Le patron de la Métropolitaine reconnaît néanmoins que le tour de table sera très difficile à mettre en place. D'autres investisseurs potentiels, comme le Belge Global Hotels (groupe Carestel), déjà propriétaire en France du Holiday Inn Garden Court de Calais, observent l'évolution de l'agglomération lilloise avec attention. Mais rien n'est décidé.

Accor met également sa logistique de groupe à disposition de l'association Lille 2004 (pas nécessairement gratuitement). Les besoins dans l'immédiat vont du réceptif à Lille (même si Thomas Bach, président de la commission d'enquête du CIO, a logé au Carlton, hôtel indépendant pendant sa visite d'audit début octobre) aux déplacements à Atlanta et ailleurs de l'équipe de Lille 2004 en passant par les services de Carlson Wagonlits etc. On l'aura compris, Accor est partenaire et ne veut pas passer à côté d'un éventuel succès de la candidature.

Dans l'ensemble des marques qui accueille du public en France, les hôteliers d'Accor mettent à la disposition des clients un flyer portant non pas invitation à une soirée techno mais bulletin d'adhésion à Lille 2004. Une urne sera disposée dans les établissements pour recueillir les flyers.

La "short list", c'est-à-dire le nom des trois ou quatre villes sur onze candidatures actuelles entre lesquelles sera choisie la lauréate sera publiée en mars prochain. Pour Gérard Sagnes, président du club hôtelier de Lille et directeur du Novotel Lille centre, il va de soi que la profession appuie Lille 2004. Le club souhaiterait toutefois que les actions de promotion du réceptif ne s'arrêtent pas à cette seule action, et qu'en cas d'échec, ce qu'à Dieu et au CIO ne plaisent, l'enthousiasme ne retombe pas trop bas. De même, si le succès était au rendez-vous, il faudrait trouver les moyens de jouer les prolongations. Il n'empêche, Lille 2004 renforce une dynamique générale positive des rapports entre les pouvoirs publics, l'autorité de congrès Lille Grand Palais et l'Office de tourisme. Gérard Sagnes souligne qu'en anticipant les événements, le club garantit désormais l'hébergement des congressistes

avec l'hôtellerie existante dans le club, à l'extérieur du club et hors de l'agglomération selon la demande. L'hôtellerie avait été critiquée auparavant pour son incapacité trois ou quatre fois par an à assurer les besoins. Cela avait motivé en 1995 l'insistance des élus à promouvoir la construction d'un grand quatre étoiles et provoqué un "niet" retentissant des hôteliers. Lille 2004, c'est d'abord une manière d'obliger tout le monde à dire oui tant que rien n'est précis. Il faudra à l'avenir quel qu'il soit préserver cette belle unanimité.

A. Simoneau

Place Charles de Gaulle alias Grand'Place, L'hôtel Bellevue à droite, et la librairie Le Furet du Nord à côté de l'immense affiche pleine d'espoir et d'un chronomètre : plus que X... secondes avant le choix du 7 mars 1997.



L'HÔTELLERIE n° 2483 HEBDO 14 novembre 1996

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