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Au fil de la semaine
Rendez-vous raté

C'est vrai, Halloween n'est pas une fête nationale, Halloween est une douce folie d'une nuit, insolite inspiration d'une légende celte au coeur de laquelle les sorcières chevauchent d'affreux balais et les citrouilles ont des yeux lumineux à faire fuir de peur tous les honnêtes gens. Une vision quelque peu apocalyptique très lointaine de l'image de nos fêtes traditionnelles. Bien entendu, Halloween, fête à l'américaine, est devenue depuis des années maintenant de l'autre côté de l'Atlantique une occasion extraordinaire pour tous les commerçants de faire du business et en particulier pour les restaurateurs et les cafetiers. Savoir profiter d'un maximum d'opportunités pour faire des affaires est, pour le moins, le propre d'un commerçant de qualité. Aussi, ne pouvons-nous que nous louer du vent de folie Halloween qui prit cette année sur les façades des cafés et restaurants de nos villes. A l'heure où l'on parle de village global, d'internationalisation, où l'on prend les papis et mamies en flagrant délit d'abus de butinage sur Internet, comment et pourquoi refuser l'idée de s'approprier cette drôle de fête qui, parce qu'elle apporte un vent de fantaisie des plus insolites, séduit de plus en plus les jeunes qui ne demandent qu'à sortir, se retrouver et faire la fête. Depuis longtemps, les Américains ont fait leur la fête du Beaujolais nouveau et ils savent en tirer du profit ! Pourquoi pas nous avec Halloween ?

En cette soirée du 31 octobre, il était facile de savoir dans certains quartiers qui avait fait le plein de clients : l'ambiance était totale et les consommateurs allaient bon train, chez tous ceux qui s'étaient investis, qui s'étaient démenés et qui avaient fait une animation spécial Halloween. Réussir, c'est aller de l'avant, c'est oser, c'est s'adapter et être ouvert sur le monde pour être ouvert sur ces clients, mais ceux qui ont réussi sur cette opération ont eu bien du mérite : sous prétexte qu'Halloween n'est pas une fête traditionnelle française, les demandes d'autorisation d'ouvertures exceptionnelles après 2 heures ont toutes été refusées : elles étaient individuellement trop nombreuses à avoir été déposées pour avoir un caractère exceptionnel aux yeux de la préfecture. Un goût amer de rendez-vous raté ! Surprenant qu'à cela les organisations professionnelles n'aient vu qu'une attitude normale arguant du fait qu'Halloween n'était pas une fête française... Quand va-t-on arrêter d'attendre que le temps nous rattrape ? Quand va-t-on être assez dynamique pour aller au-devant des besoins des professionnels entreprenants ? Quand va-t-on faire comprendre à l'administration qu'il y a, de la part des textes et de leur interprétation, une adaptation indispensable à l'évolution de notre société et donc des entreprises ?

P.A.F.



L'HÔTELLERIE n° 2482 HEBDO 7 novembre 1996

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