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L'événement

Toulouse

Le Grand Hôtel de l'Opéra ravagé

par un violent incendie

Un incendie, vraisemblablement d'origine accidentelle, a détruit, au petit matin du 1er novembre, une grande partie du Grand Hôtel de l'Opéra, place du Capitole à Toulouse. 36 chambres ont été ravagées par les flammes. Les dégâts sont estimés à 40 millions de francs. Une terrible série après le sinistre qui s'était déclaré il y a six mois au Grand Café.

Le Grand Café de l'Opéra, qui fait face au théâtre du Capitole, avait rouvert ses portes il y a un mois à peine, redonnant au site de l'Opéra (brasserie, hôtel et restaurant gastronomique) son prestige, au coeur de la ville rose. L'incendie qui vient de détruire aux deux tiers le Grand Hôtel est un coup très dur pour Philippe Espitalier, le promoteur immobilier qui, il y a vingt ans, avait imaginé et réussi la transformation de vieux bâtiments, en partie un couvent du XVIème siècle et un hôtel du XIXème, en complexe hôtelier de luxe. Ouvert en 1981, l'établissement acquérait rapidement une réputation qui allait attirer une clientèle internationale de vedettes, d'hommes d'affaires ou de politiques sensibles à son confort et à son charme discret. En 1990, l'aile la plus ancienne (celle qui a été dévastée) avait été entièrement réaménagée. Certains clients de marque y retrouvaient leur chambre ou leur suite : la 4273 était très demandée par Johnny Hallyday, Catherine Deneuve ou Cabrel.

Un ancien président déclenche l'alerte

Plusieurs visiteurs de marque occupaient cette nuit-là l'hôtel. 16 chambres avaient été louées à une trentaine de clients, parmi lesquels l'ancien président de la République du Mexique, Miguel de la Madrid Hurtado, en visite en France avec son épouse et Marcel Debarge, ancien ministre socialiste de la Coopération, sénateur-maire du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), également accompagné de son épouse. L'alerte a été donnée par l'ancien président mexicain, réveillé par des flammes qui attaquaient les rideaux de sa chambre au deuxième étage de l'aile droite, en actionnant le signal d'alarme du couloir. Le personnel présent dans l'hôtel, guidé par Michèle Drouin, la directrice, contactait aussitôt l'ensemble des clients, après avoir prévenu les pompiers. Très rapidement sur les lieux, ces deniers s'employaient à combattre l'incendie qui ravageait l'étage, s'attaquait aux combles et aux 200 m2 de toiture, et surtout à évacuer les clients. M. et Mme Debarge, ainsi que plusieurs clients, retrouvaient le sol ferme et la cour d'entrée par la grande échelle.

Malgré sa rapidité de propagation et sa force, l'incendie n'a fait aucune victime. Seuls un pompier (légèrement blessé) et un couple et ses deux enfants (incommodés par la fumée) ont été admis durant la journée de vendredi à l'hôpital Purpan. La majorité des clients sinistrés ont été relogés dans les hôtels proches, notamment l'Holiday Inn.

Réouverture partielle

Selon les premières conclusions de l'enquête, il semble que l'incendie a été provoqué par un court-circuit dans un réseau électrique situé dans le plafond d'une chambre du premier étage. Après avoir couvé peut-être plusieurs heures, le feu s'est déclaré dans la chambre de Miguel de la Madrid Hurtado, se propageant ensuite à l'ensemble du deuxième étage. Les dégâts, de toute évidence, sont particulièrement importants : 36 chambres, sur les 49 que compte l'hôtel, ont été totalement détruites ou très endommagées. L'aménagement d'une chambre de ce type en hôtel 4 étoiles Luxe est évalué à 1 MF. Seules les 13 chambres qui se situent au-dessus de la réception et du restaurant indien «L'Opéra de Bala» ont été préservées. Celles-ci ont été d'ailleurs, après la remise en état du réseau d'alimentation d'eau et d'électricité, rouvertes à la clientèle dès le début de la semaine. Philippe Espitalier et Michèle Drouin en ont pris rapidement la décision après l'avis des experts et des services de sécurité. Ce maintien d'activité, même au ralenti, doit permettre d'éviter pour la plus grande partie du personnel (25 salariés) le chômage technique. Mais les travaux de réfection de l'aile endommagée prendront sans doute de longs mois. La réouverture ne pourra, dans le meilleur des cas, intervenir qu'à l'automne prochain. Une réouverture d'ores et déjà très attendue à Toulouse, où le Grand Hôtel de l'Opéra figure parmi les fleurons du patrimoine.

J.-C. Cougoule

L'une des chambres ravagées par les flammes.
L'aménagement de chacune d'entre elles tourne autour de 1 MF.



L'HÔTELLERIE n° 2482 HEBDO 7 novembre 1996

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