«C'est aujourd'hui la sommellerie de la quasi-totalité de l'Europe qui se trouve concernée par la conquête du titre de Meilleur sommelier d'Europe», a souligné Roland de Calonne, président du champagne Ruinart en présentant les 25 candidats (dont 4 femmes) du 5ème Trophée Ruinart, dont la finale s'est tenue le 13 octobre à Reims. Pour la première fois, en effet, l'Europe centrale et orientale était représentée en nombre par les meilleurs sommeliers de Croatie, d'Estonie, de Hongrie, de Pologne, de Russie, de Slovénie et de la République Tchèque. «Le concours doit stimuler la ténacité du sommelier, améliorer ses connaissances et l'amener à donner le meilleur de lui-même, dans le respect des autres», a indiqué Roland de Calonne. Ils n'étaient plus que trois à l'issue de la demi-finale comportant des épreuves pratiques et écrites (questionnaire portant sur l'oenologie, les connaissances viti-vinicoles, l'accord mets et vins, les techniques de service, le travail du sommelier, la dégustation de vins et leurs commentaires en français, anglais et dans la langue du candidat et le décantage d'un vin en panier) à pouvoir encore postuler au titre suprême.
C'est finalement un Anglais, d'origine française, qui triompha de ses deux rivaux, le Français Eric Duret et l'Italien Roberto Gardini. A 39 ans, Gérard Basset succède au palmarès à Eric Beaumard, vainqueur en 1994. Ce n'est pas un inconnu. Il a été notamment vice-champion du monde des sommeliers. C'était à Rio en 1992. Et le vainqueur s'appelait Philippe Faure-Brac. Visiblement ému, le nouveau lauréat s'est rappelé les heures passées à l'étude. «J'ai travaillé sept ans pour conquérir le Trophée Ruinart.» Gageons que ce titre viendra, s'il le fallait, «booster» l'Hôtel du Vin et Bistro, qu'il a créé à Winchester (Hampshire) en 1994.
La proclamation des résultats a enfin été l'occasion pour Roland de Calonne de rappeler la philosophie du concours. Depuis 1979, la maison Ruinart s'est assigné comme objectif d'assurer une meilleure connaissance des vins à travers le monde. Et d'apporter son «total soutien à la sommellerie en contribuant à améliorer le savoir-faire de ses membres». Pour Roland de Calonne, le professionnalisme du sommelier doit permettre la fidélisation de la clientèle. «Dans un contexte économique parfois difficile, le restaurateur doit non seulement adopter une gestion des plus rigoureuses, mais aussi assurer un service irréprochable.» D'où l'importance de s'entourer de collaborateurs qui, comme les sommeliers, sont d'une «compétence exceptionnelle».
J. Thiéry
De gauche à droite : Roland de Calonne, président du champagne Ruinart, Eric Duret (2ème), Gérard Basset (1er), Roberto Gardini (3ème) et Jean Frambourt, président de l'Association de la Sommellerie Internationale.
L'HÔTELLERIE n° 2482 hebdo 7 novembre 1996
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