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Ouessant

Contestation autour d'un projet hôtelier

L'île d'Ouessant devrait bientôt posséder son premier établissement hôtelier 2 étoiles. Si la polémique s'apaise autour du projet.

Sur l'île d'Ouessant face à Brest, le projet d'extension de l'hôtel Roch Ar Mor, vieil établissement de 10 chambres préfecture, provoque quelques grincements de dents. Au début octobre, la mairie de l'île finistérienne a pourtant émis un avis favorable à la délivrance du permis de construire à Jean-Louis Le Gall, propriétaire de l'hôtel. Mais ce n'est là qu'un avis, car à Ouessant, point de plan d'occupation des sols : seule la préfecture est habilitée à délivrer le droit à construire.

Pour un investissement important dont il tait le montant par crainte des ouï-dire, Jean-Louis Le Gall souhaite construire un second bâtiment, parallèle à l'existant, dans lequel il établira 18 chambres 2 étoiles. Dans le premier, les chambres seraient réduites à 7 et entièrement rénovées. Le projet comprend en outre une salle de séminaire de 80 places (modulables à 100) pour attirer «les groupes que nous refusons au-
jourd'hui, faute de place pour les accueillir
». La partie restauration
-80 places en gastronomie, 190 places en brasserie dont 150 pour la seule terrasse- ne sera pas modifiée.

Pétition et recours en vue

Seulement à Ouessant, l'architecture fait partie du quotidien. Dans les sites inscrits ou classés, toute extension ou construction doit donner lieu à un avis des services des Bâtiments de France. Or, malgré l'orientation résolument moderne du projet, leur délégation brestoise n'a produit aucune observation. Cependant, certains râlent. Les voisins du Roch Ar Mor les premiers, particuliers et restaurateurs situés sur le même site inscrit. Ils craignent que l'hôtel ne leur bouche la vue sur la mer et défigure Ouessant. Cette contestation a pris corps au sein de l'association pour la protection d'Ouessant que préside un Ouessantin vivant à Brest. Une pétition a été lancée, des recours devant le tribunal administratif sont promis en cas de feu vert de la préfecture.

Le patron du Roch Ar Mor reste serein devant ce début de polémique. «Si le permis de construire est délivré, dit-il, un panneau restera présent deux mois pour permettre éventuellement le dépôt de recours.» Il n'y a donc, selon lui, aucune raison de s'inquiéter avant. Derrière l'apparente sérénité de Jean-Louis Le Gall, il y a une volonté farouche de faire aboutir son projet. L'hôtellerie locale, forte de 4 unités et d'une quarantaine de chambres, ferme systématiquement plusieurs mois l'hiver. Une fois rénové, le Roch Ar Mor demeurerait ouvert près de onze mois sur douze. Mieux, il créerait 7 emplois. Important pour une île où vivent 1.000 résidents à l'année. Réponse de la préfecture au début novembre.

F. Jourdain



L'HÔTELLERIE n° 2482 HEBDO 7 novembre 1996

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