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Vie professionnelle

Reims

Ras-le-bol des cafetiers-restaurateurs

Manifestation d'envergure des cafetiers-restaurateurs de la Cité des Sacres qui tirent la sonnette d'alarme.

De mémoire de Rémois, on n'avait jamais vu autant de cafetiers et restaurateurs dans les rues de la Cité des Sacres que le lundi 7 octobre dernier. Plusieurs dizaines de professionnels avaient en effet répondu à l'appel de la Chambre patronale des cafetiers-hôteliers-restaurateurs-discothèques de Reims. Au centre de leurs préoccupations : le paracommercialisme, la situation des cafetiers brasseurs et les taxes anti-emploi. «Nous ne pouvons plus tolérer que moult restaurants d'entreprises, aussi bien privés que publics, servent chaque jour par centaines des repas à des personnes étrangères à ces entreprises.» Pour Joël Oudin, vice-président de la Chambre patronale, la coupe est pleine. D'autant que les dépôts de bilan se multiplient depuis le mois de mai. Dans le collimateur des cafetiers-restaurateurs, on trouve des structures aussi différentes que les foyers de jeunes travailleurs, la maison des agriculteurs ou la maison diocésaine Saint-Sixte. Pour les professionnels, ce «détournement de clientèle est possible grâce au laxisme des pouvoirs publics qui ne font pas respecter la loi. Notamment en ce qui concerne l'utilisation et l'acceptation des titres-restaurants».

La profession
se mobilise

Autre sujet de grogne : les buvettes temporaires. «Certains maires de communes rurales délivrent trop facilement des autorisations d'ouvertures pour des buvettes temporaires», indique Jean-Paul Royer, président des cafetiers. Ce qui entraîne la disparition des derniers cafés de villages. Et de citer le cas d'une commune, où la buvette temporaire ouvre chaque dimanche. «Il suffit pour cela que chaque dimanche ce soit une association différente qui sollicite la dérogation !» Les professionnels s'élèvent enfin contre le poids excessif des taxes. En ce qui concerne la TVA, les cafetiers-restaurateurs souffrent de la concurrence des ventes à emporter, «qui bénéficient d'un taux à 5,5% alors que leurs charges de personnes sont bien moindres que les nôtres», fait remarquer Jacques Bombaron, président de la Chambre syndicale. Une inégalité qui se retrouve également au niveau de la taxe professionnelle, puisque paradoxalement, «plus on embauche, plus on investit et plus on paie. La masse salariale de notre profession rapportée au chiffre d'affaires est la plus élevée au monde». Ajoutons enfin que Reims est l'une des villes où le droit de place annuel pour les terrasses est à 1.148 F/m2.

On le voit, les sujets de mécontentement ne manquent pas. Et la profession se mobilise. Un signe qui ne trompe pas : «Nous étions 35 l'année dernière lors de notre assemblée générale et 270 cette année», souligne Jacques Bombaron. Reste que les professionnels ont l'impression de ne pas être entendus, même si une délégation a été reçue à la sous-préfecture et à l'Hôtel de Ville à l'issue de la manifestation. «Les choses avanceraient peut-être plus rapidement si on faisait brûler des pneus dans les rues, a-t-on entendu chez les manifestants. Mais on n'est pas des casseurs.» Les professionnels ont demandé qu'une table ronde avec les autorités se tienne très rapidement. Affaire à suivre.

J. Thiéry

Plusieurs dizaines de professionnels avaient répondu à l'appel de la Chambre patronale des cafetiers-hôteliers-restaurateurs-discothèques de Reims.



L'HÔTELLERIE n° 2480 Hebdo 24 Octobre 1996

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