La Taverne de Maître Kanter s'installe à Rennes. Et l'enseigne ne fait pas dans la demi-mesure. L'établissement s'implante sur 1.500 m2 au coeur de la vie économique de la capitale bretonne, quartier Colombier. Une façade de quelque 156 mètres, le tout de plain-pied. Rien que ça. «Compte tenu de cette caractéristique, nous avons mis l'accent sur la décoration florale pour casser la surface», souligne Nadège Gomard, gérante avec son mari Serge, de la Taverne. Pour le reste de la décoration, le style Kanter est préservé. Colombage sur les murs, atmosphère feutrée...
Même si les Rennais découvrent la «touche» Kanter, Serge et Nadège Gomard la connaissent sur le bout des doigts. «Nous arrivons tout droit de Limoges, où nous tenions, depuis quatre ans, une Taverne Kanter de 300 places.» Et auparavant, les Gomard géraient une brasserie tourangelle de 200 couverts. «Depuis quelque temps déjà, nous souhaitions nous rapprocher de la Bretagne. Comme il n'y avait pas de Brasserie Maître Kanter à Rennes, c'était l'occasion d'en ouvrir une. Maintenant, nous avons envie de poser définitivement nos valises», souligne la gérante.
Depuis fin septembre, les Gomard ont réalisé leurs vœux. La taverne bretonne, ouverte sept jours sur sept de midi à minuit, propose 342 couverts, une salle séminaire modulable de 100 personnes, 38 places de parking, etc. Pour animer le tout, 48 personnes (la moitié en salle, le reste en cuisine) ont été récemment embauchées en contrats à durée indéterminée, «et nous allons devoir encore recruter, explique Nadège Gomard. Pour une Taverne, il faut compter une cinquantaine de personnes». Certains salariés, un cuisinier, un pâtissier et un chef de salle, ont notamment suivi leur patron de Limoges à Rennes.
Pour mettre la Taverne sur pied, six mois de travaux ont été nécessaires (généralement assurés par des entreprises locales) et les Gomard ont investi environ 15 MF, «à raison de 10.000 francs le m2», ajoute Serge Gomard. Le fond appartient quant à lui au groupe immobilier local Giboire, «nous ne sommes que locataires». Le loyer atteint les 450.000 francs.
Côté menu, rien de très révolutionnaire. «Chaque Taverne innove quelque peu, mais dans l'ensemble, les cartes restent les mêmes», confie avec expérience Nadège Gomard. Sur la ville, une inconnue demeure en la matière : les Rennais, habitués aux fruits de mer (la mer n'est qu'à 70 km), iront-ils chez Maître Kanter pour en déguster ? Au bout de quelques jours, il semblerait que non, «mais n'en tirons pas pour autant des conclusions hâtives», prévient Serge Gomard. «Nous connaissons le produit Maître Kanter, et c'est un bon produit», conclut Nadège Gomard avec un large sourire aux lèvres.
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2480 Hebdo 24 Octobre 1996
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