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Conjoncture

Selon une étude de KPMG Fiduciaire de France

L'activité hôtelière a stagné en 1995

La reprise économique n'étant pas au rendez-vous l'an passé, les hôteliers indépendants français ont mis la pédale douce sur bon nombre de charges tant externes qu'internes. Au final, leur autonomie financière s'est sensiblement améliorée.

Différentes enquêtes de conjoncture ont clairement montré que la reprise économique tant attendue au cours de l'exercice 1995 par l'hôtellerie française ne s'est pas concrétisée dans les faits. L'étude réalisée par le cabinet KPMG Fiduciaire de France (spécialisé dans l'expertise comptable, l'audit et le conseil en management) auprès de 90 entreprises indépendantes appartenant à ce secteur d'activité, ne déroge pas à la règle générale.

D'après les données statistiques de cette dernière, la stagnation du chiffre d'affaires enregistrée dès 1994 s'est en fait confirmée au cours de l'année 1995 : 539 millions de francs contre 554 un an plutôt (soit +0,64%). Cette évolution est la conséquence, selon les experts, de deux phénomènes qui se compensent. D'une part, une pression extrêmement forte sur les prix, due notamment à la politique commerciale des chaînes hôtelières et à la concurrence de nouveaux concepts (gîtes, chambres d'hôtes...). D'autre part, un taux d'occupation mieux réparti tout au long de l'année. Ajoutons à cela que la multiplication d'événements (attentats à la bombe, mouvements sociaux musclés...) néfastes l'an dernier n'ont sans doute pas arrangé les affaires des professionnels. Parallèlement, l'étude révèle que l'évolution de la marge globale des sociétés observées a été identique à celle du chiffre d'affaires (+0,65%).

Réduction des effectifs

Dans ce contexte économique difficile, la plupart des dirigeants ne sont bien évidemment pas demeurés les bras ballants. Au contraire ! Bon nombre d'entre eux ont tout mis en oeuvre pour parvenir à maîtriser les charges externes. Le quart des entreprises, les plus rigoureuses, a réussi d'ailleurs à réduire ce type de charges d'environ 9%. Ce poste est finalement presque resté stable (-0,38%) par rapport à 1994.

L'autre moyen utilisé par les employeurs pour limiter la casse a été : la diminution des effectifs. Les 90 sociétés étudiées ont effectivement procédé à certains licenciements. L'effectif moyen est ainsi passé de 14 personnes en 1994 à 13,5 en 1995. En outre, le salaire moyen annuel a également été revu à la baisse tombant à 129 KF (-1,5%). De cette politique salariale austère résulte une légère augmentation de la productivité du personnel. 1 franc affecté au paiement des salaires et charges sociales génère 1,31 franc de valeur ajoutée en 1995 pour 1,29 franc en 1994.

Au bout du compte, malgré une relative amélioration de l'excédent brut d'exploitation (EBE) et de la capacité d'autofinancement, KPMG constate cependant une baisse de la rentabilité économique des sociétés sondées. En effet, le résultat d'exploitation ne représente plus que 2,06% du chiffre d'affaires en 1995 contre 2,64% l'année précédente. De plus, comparée au montant des capitaux investis, la médiane se situe à 7,16% en 1995 contre 8,27% en 1994.

Autonomie financière améliorée

D'un point de vue financier néanmoins, le cabinet note une réduction de l'investissement qui aboutit à une baisse du poids des frais financiers. En clair, le taux d'endettement des entreprises régresse, ce qui signifie que leur autonomie financière s'améliore. A ce propos, les fonds propres représentent pratiquement 50% du total des capitaux en 1995 contre 44,13% en 1994. Un quart des sociétés est peu dépendant des banquiers (ratio supérieur à 81%). A l'opposé, l'autre quart est très dépendant puisque leurs fonds propres équivalent à 15,09% de l'ensemble des capitaux.

C.C. avec KPMG

ECHANTILLON ET MÉTHODOLOGIE

La population étudiée comprend 90 entreprises classifiées parmi les codes APE suivants : 551A (hôtels avec restaurants) et 6708 (services des hôtels avec restaurants). Toutes ces entreprises sont soumises à l'impôt sur les sociétés. Elles représentent un chiffre d'affaires de 539 millions de francs contre 554 millions en 1994.

La tendance centrale est analysée par la médiane. Cette dernière est en fait la valeur qui sépare la population des entreprises en deux parties égales. D'un côté celles qui ont un score supérieur. De l'autre celles qui ont un score inférieur. Chacune de ses deux parties, elle-même découpée en deux populations se positionnant respectivement autour du 1er quartile (Q1) et du 3ème quartile (Q3).

Taux de marge globale
Année Médiane Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3
91 79,79 70,19 79,79 88,16
92 79 70,75 79 84,94
93 78,87 70,57 78,87 92,26
94 74,68 67,82 74,68 83,11
95 74,14 67,44 74,14 81,62
Taux de variation des frais de personnel
Année Médiane Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3
90/91 4,77 -1,96 4,77 10,97
91/92 2,27 -4,49 2,27 12,31
92/93 -4,19 -11,77 -4,19 1,46
93/94 -0,23 -9,02 -0,23 9,61
94/95 1,59 -9,39 1,59 7,48

Coût d'un salarié
Année Médiane Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3
91 123 101 123 162
92 129 104 129 155
93 135,52 99,06 135,52 170,40
94 130,91 100,76 130,91 157,13
95 128,93 103,73 128,93 156,98
Résultat d'exploitation/Chiffre d'affaires
Année Médiane Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3
91 4,16 -0,81 4,16 9,36
92 4,51 1,51 4,51 7,26
93 2,86 -1,87 2,86 6,66
94 2,64 -2,56 2,64 6,54
95 2,06 -1,98 2,06 5,95

Taux de variation du chiffre d'affaires
Année Médiane Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3
90/91 2,76 -2,97 2,76 9,37
91/92 1,06 -5,69 1,06 7,79
92/93 -4,25 -9,19 -4,25 0,48
93/94 0,30 -7,32 0,30 10,29
94/95 0,64 -4,69 0,64 5,73

Résultat net/Chiffre d'affaires
Année Médiane Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3
92 0,55 -7,05 0,55 2,46
93 0,22 -5,96 0,22 2,05
94 0,10 -4,80 0,10 2,38
95 0,35 -3,17 0,35 2,86



L'HÔTELLERIE n° 2480 Hebdo 24 Octobre 1996

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