Actualités


Tout en poursuivant la cession de son patrimoine immobilier, le groupe, présidé par Gilles Douillard, maintient ses objectifs concernant le développement de la franchise hôtelière en France. Affirmant avoir acquis le droit d'exploitation de la marque France Accueil et Minotel dans l'Hexagone, Hôtels & Compagnie envisage de lancer prochainement un réseau d'hôtels 2 et 3 étoiles de charme. Entretien...

Actualité

Hôtels & Compagnie

Cession du patrimoine immobilier et recentrage

L'Hôtellerie :

Les rumeurs vont bon train au sujet de votre groupe, né en juin 1993 du mariage des chaînes Climat de France/Nuit d'Hôtel (ex-Elitair) et de Balladins/Relais Bleus (Pargest). Certains vont même jusqu'à dire que vous seriez sur le point de céder votre entreprise. Qu'en est-il exactement ?

Gilles Douillard :

«Il n'est nullement dans mon intention de céder l'entreprise dont j'ai la responsabilité. Ce d'autant plus que je n'ai jamais été aussi proche d'atteindre mon objectif final, à savoir restructurer la compagnie afin d'en faire la première chaîne française de franchise hôtelière.

Pour arriver à mes fins, j'ai bien entendu été contraint d'entreprendre un recentrage radical, qui passait par le nettoyage du groupe et plus précisément par la cession de notre patrimoine immobilier. Lorsque j'ai repris les commandes en juin 1993, le groupe comprenait en effet deux holdings immobiliers : la FIH (Financière d'Investissement Hôtelier, 12 unités Climat de France et 5 Nuit d'Hôtel) relativement saine, et la SHI (Société Hôtelière d'Investissement, 12 hôtels Climat de France) lourdement endettée.

Si les rumeurs vont actuellement bon train dans le milieu hôtelier, comme vous le disiez précédemment, c'est probablement à cause de la mise en liquidation par le Tribunal de commerce de Corbeil-Essonnes au mois de juillet dernier de notre branche malade : la SHI. Néanmoins, je ne vois rien d'autre dans cette décision qu'une suite logique des choses sachant que les hôtels concernés avaient été préalablement cédés, fermés ou bien pour certains ont poursuivi leur activité. En outre, je tiens à rappeler que nous avons pour but de réduire notre patrimoine immobilier et que nous maintenons notre politique en la matière.»

Parallèlement à la liquidation judiciaire de la SHI, vous avez procédé à différentes restructurations internes avec notamment 8 licenciements économiques au cours du mois de septembre dernier. Pourquoi avez-vous pris de telles décisions ?

G.D. :

«Ayant décidé d'une part de consacrer toute mon énergie à la société de services, Hôtels & Compagnie (détentrice des marques et contrats de franchise des quatre enseignes), et élaguant d'autre part la branche immobilière, j'ai effectivement été conduit à remettre en conformité les structures de l'entreprise avec sa nouvelle activité.

Naturellement, cela a entraîné plusieurs suppressions de postes ainsi qu'une rotation managériale importante avec la nomination de nouveaux patrons comme : Jacques Dano (responsable des réseaux), Alain Brière (directeur de la gestion hôtelière), Marc Guérin (directeur du marketing) ou bien encore Vincent Potonier (directeur financier).»

Doté d'une nouvelle équipe, quelles sont désormais vos ambitions concernant le développement des différentes enseignes de votre groupe ?

G.D. :

«Après le recentrage radical de l'entreprise sur son métier de franchiseur, je souhaite bien entendu maintenant porter chacun des réseaux à sa taille critique. J'estime ainsi que nous devrions à terme compter près de 250 unités pour Climat de France, 200 pour Balladins et 150 pour Nuit d'Hôtel. D'ici la fin 1996, la chaîne Climat de France totalisera 170 établissements avec 22 nouveaux entrants pour 7 départs. Balladins devrait totaliser 90 hôtels (5 arrivées dont 2 sur Paris et 3 sorties). Quant à Nuit d'Hôtel, le réseau demeurera stable avec 54 unités.

Reste que j'ai parallèlement d'autres ambitions. Je souhaite en effet constituer le réseau d'hôtels de charme 2 et 3 étoiles de l'an 2000. Hôtels & Compagnie a d'ailleurs à cette fin racheté, dans le cadre de la liquidation judiciaire de France Accueil SA et Minotel France SA, les actifs et les marques de ces deux entités. La régularisation sur le plan juridique est en cours, mais l'ordonnance du Tribunal de commerce de Paris a bel et bien été rendue le 18 juillet dernier. Nous ne manquerons pas de faire valoir nos droits à ce propos ! Actuellement en attendant, nous travaillons très sérieusement à la réalisation de cette chaîne en collaboration avec une trentaine d'anciens Minoteliers. Si tout se passe comme prévu, le réseau (dont nous n'avons pas encore arrêté le nom) devrait voir le jour début 1997.»

En matière de performances économiques, comment se sont comportés jusqu'à présent vos différents réseaux ?

G.D. :

«D'une manière générale, nos enseignes ont assez bien tiré leur épingle du jeu. En données cumulées à la fin du mois d'août, Climat de France enregistrait ainsi un taux d'occupation de 55% pour un prix moyen de 250 francs. Globalement, le chiffre d'affaires de la chaîne (à périmètre constant) est en hausse de 5%. Balladins a vu sa fréquentation augmenter atteignant les 57% avec un prix moyen chambre de 200 francs. Au final, son chiffre d'affaires croît de 2% par rapport à l'an passé. En revanche, les performances de Nuit d'Hôtel sont en retrait comparativement à l'année précédente. La marque a perdu 4% d'occupation. Idem pour son chiffre d'affaires. Ce fléchissement résulte en grande partie de la baisse des prix pratiqués par le leader français de l'hôtellerie super-économique.»

Propos recueillis
par C. Cosson

«Après le recentrage radical de l'entreprise sur son métier de franchiseur, je veux porter chacun des réseaux à sa taille critique», déclare Gilles Douillard.

BATAILLE JURIDIQUE EN PERSPECTIVE ?

Si Gilles Douillard entend faire valoir ses droits concernant l'utilisation de la marque Minotel en France, la chaîne Inter Hôtel qui vient de sceller une alliance avec Minotel International (MI) voit les choses de manière différentes. «MI nous a donné le droit d'utilisation exclusif de son enseigne dans l'Hexagone», explique Jean-Pierre Mansoux, directeur d'Inter Hôtel. Et de rappeler les termes du protocole d'accord signé le 12 juin dernier à Lausanne entre MI et la SEH (Société Européenne d'Hôtellerie, détentrice de la marque Inter Hôtel) : «MI est la propriétaire du logo et de la marque Minotel et de quelques-unes de ses déclinaisons nationales, dont Minotel France. MI accorde à SEH le droit d'exploitation et d'utilisation de la marque Minotel et de la marque Minotel Europe...»



L'HÔTELLERIE n° 2480 Hebdo 24 Octobre 1996

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration