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Restaurant du Rond-Point à Paris

Mauvais coup de théâtre

Le Tribunal administratif de Paris vient de trancher dans l'affaire du Théâtre du Rond-Point à Paris. Celui-ci vient de rejeter l'ordre d'expulsion lancé il y a un mois par le concessionnaire du théâtre, Marcel Maréchal, face à Jacqueline Solvet-Darmeil, directrice de la société Exogène qui exploite le restaurant situé au sous-sol du théâtre. De nouveau ouvert depuis le 18 juillet dernier, Jacqueline Solvet est bien décidée à maintenir l'exploitation du restaurant qu'elle gère maintenant depuis août 1992.

Pour mieux comprendre l'affaire qui occupe le devant de la scène du Théâtre du Rond-Point, revenons quelques années en arrière. En août 1992, Jacqueline Solvet et ses partenaires, Chris, Bernard et Joane Darmeil, signent leur premier contrat d'exploitation, par le biais de la société Exogène, avec le Théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées, une concession du ministère de la Culture. En janvier 1995, Marcel Maréchal est nommé à la direction du théâtre. Début des hostilités. Celui-ci semblait vouloir modifier le contrat sans pour autant trouver une nouvelle solution. Cependant, le contrat prévoyait en cas de non-reconduction le paiement de diverses indemnités jusqu'en l'an 2000. Après avoir proposé en juin 95, 4,5 millions de francs d'indemnités à la société Exogène qui demandait 5 millions, le théâtre signale par courrier à Jacqueline Solvet qu'il n'est plus en mesure de payer. Toutefois, cette dernière a toujours ses loyers à régler qu'elle honorera jusqu'au jour où elle reçoit une facture de loyer exorbitante, ne correspondant pas à ses factures régulières. Erreur malheureuse ou volontaire ? Après constatation, elle attendra de recevoir ses propres factures. En vain. Et le restaurant poursuit son activité.

Portes closes

Puis, du 16 au 26 juin, le Festival du Film de Paris s'installe au Rond-Point sous l'égide de la mairie de Paris. A ce moment-là, un accord est passé entre la société Exogène et l'association du Festival permettant à cette dernière de bénéficier des espaces de services pendant toute la durée du Festival, la société Exogène devant récupérer les lieux le 26 au matin. Quelle surprise n'a pas eu Jacqueline Solvet et son équipe ce matin-là ! Non seulement, les portes étaient closes et des vigiles armés avec leurs chiens montaient la garde, mais également tout le mobilier du restaurant était prêt à retourner en entrepôt. Déjà, deux jours auparavant, un premier blocage avait eu lieu de la part du service d'ordre du Festival du Film et un premier constat d'huissier avait été dressé. Après le second refus, l'équipe Solvet-Darmeil décida de ne pas se laisser abattre. Epaulés par Maître Jean-Louis Royer et le Syndicat National de la Restauration, ils revinrent chaque jour à la charge, sans succès, jusqu'au 9 juillet ou le TGI ordonna la réintégration des locaux par la société Exogène. Cependant, n'étant pas assisté de la force publique, la réintégration ne fut réellement possible qu'après trois nouveaux courriers appuyés de relance d'huissier. Le 16 juillet, les grilles des locaux furent enfin rouvertes, le 17, les meubles furent récupérés et le 18, le restaurant put de nouveau accueillir sa clientèle. Pas moins de 120 couverts/jour qui permet l'emploi d'une équipe de onze personnes. A ne pas négliger !

B. de Lacretelle



L'HÔTELLERIE n° 2468 Hebdo 25 juillet 1996

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