Actualité

Actualités

Dans un hôtel toulousain

Le courrier destiné au client
contenait de l'héroïne pure !

La drôle de mésaventure aurait bien pu se terminer en drame. Pour avoir signé un bon de réception d'un paquet adressé à un client, un hôtelier toulousain s'est retrouvé, menottes aux mains, soupçonné par les douanes et la police de complicité de trafic de drogue. Le paquet contenait des sachets d'héroïne pure ! Bien entendu, l'hôtelier n'y était pour rien, mais il fallait le prouver... Une anecdote en forme de sérieux avertissement.

On l'appellera Julien X... Propriétaire d'un petit hôtel du centre-ville de Toulouse, il reçoit, comme ses collègues des alentours, une clientèle qui varie au gré des saisons : représentants ou touristes qui recherchent un hébergement pas cher mais confortable. Ce jour-là (on est au milieu du printemps), Julien accueille un jeune homme, irlandais de nationalité, qui réserve une chambre pour une semaine et paie, comme on le lui demande, d'avance. Rien à dire de ce client au profil tout à fait anodin. Il vient ou ne vient pas à l'hôtel, Julien n'est pas là pour espionner son monde. Les jours passent. Jusqu'au jour où l'hôtelier reçoit une bien curieuse visite...

Un colis comme
un autre

Quand ils se présentent à lui, Julien croit que les deux hommes sont des agents de la société Chronopost (l'un d'eux en porte le blouson). «Nous avons un paquet pour un de vos clients», disent-ils simplement. Mais le client, en l'occurence le jeune Irlandais, est absent. Julien propose : «Laissez-moi le paquet, je le remettrai.» Devant le refus des «agents» de Chronopost, l'hôtelier promet d'aviser son client et de lui remettre l'avis de passage. L'affaire aurait pu s'arrêter là. S'il n'y avait eu une extraordinaire escalade des événements.

Peu de temps après, les deux hommes reviennent à l'hôtel, avec le colis. Et l'Irlandais (qui a téléphoné entre temps et a été informé par Julien) n'est toujours pas là. Tout, alors, bascule: l'un des deux «agents» passe derrière le comptoir où se trouve Julien et, sans sommations, le cravate et lui passe prestement les menottes, les mains derrière le dos ! «J'ai cru que c'était un braquage. Jusqu'au moment où j'ai entendu : Police! Maintenant, coco, t'en as pour dix ans!» Les «braqueurs» sont des fonctionnaires des douanes. Ce que l'hôtelier va découvrir le sidère : le colis, qu'il est contraint d'ouvrir, renferme un album de photos de mode. «Maintenant, tu déchires la page de garde !» Et dans la page de garde il y a une belle provision d'héroïne, pure à 80%. Après une perquisition dans l'hôtel, bien entendu négative, et sans autre explication, les douaniers embarquent Julien dans une voiture, sous les yeux de sa mère affolée et de plusieurs témoins. Au siège des douanes, le jeune homme va rester menotté, accroché à un anneau du mur, puis va être longuement interrogé. Pour rien. Les douaniers, auxquels se sont joints des policiers, doivent bien reconnaître son innocence. Ils vont même lui offrir un repas au restaurant !

Le trafic de drogue existait bien et le client irlandais appartenait à un réseau. C'est lui qui s'était adressé le colis, depuis la Thaïlande. Un colis intercepté dans un aéroport parisien mais que les douaniers avaient laissé filer, pour savoir où il allait exactement. L'hôtelier toulousain n'était devenu qu'un pion dans cette lutte contre les marchands de drogue et les douaniers l'avaient tout bonnement utilisé !

Depuis, l'Irlandais et plusieurs complices ont été arrêtés...

Au nom de l'article 392-1

Julien est à peine remis de ses émotions. Avec une peur rétrospective de ce qui aurait pu se passer : «Et si j'avais vraiment cru à un braquage ? Si j'avais eu moi aussi une arme ?»

Ce n'est pas les douanes ou la police que l'hôtelier juge. Il sait comme tout le monde le difficile travail des uns et des autres pour lutter contre ce terrible fléau qu'est la drogue. Il peut en comprendre les méthodes. Mais il veut, avant tout, éviter à d'autres ce qu'il a vécu. Car, avec de bonnes intentions peut-être, on ne l'a pas ménagé. Et tout cela au nom d'un certain article du code des douanes, le 392-1, qui stipule dans sa froideur : «Toute personne ayant en sa possession un colis contenant des produits illégaux en est automatiquement responsable».

Aujourd'hui, plutôt que de cultiver quelque rancune, Julien veut sonner l'alarme à l'intention de tous les hôteliers et réceptionnistes :

«Attention ! Ne signez jamais quoi que ce soit qui ne vous appartient pas, et surtout pas un bon de lettre ou colis.»

Chaque drame a sa morale !

J.-C Cougoule

Attention : «Toute personne ayant en sa possession un colis
contenant des produits illégaux en est automatiquement responsable.»

Baisse du prix du téléphone

Toute petite compensation pour tous les hôteliers qui ont dû engager des frais plus ou moins lourds pour mettre leurs standards téléphoniques en conformité avec la future numérotation à 10 chiffres : depuis le 9 juillet à 8 h du matin, les tarifs du téléphone ont baissé. C'est en rallongeant l'unité de 3,5 secondes pour toutes les communications nationales d'une distance supérieure à 100 km que les tarifs baissent d'environ 12,6%. Une manière pour France Telecom de mieux se positionner face à la concurrence attendue en 1997.

Les nouveaux tarifs de France Telecom

Prix de la minute de conversation, TTC, à partir du 9 juillet 1996 calculé sur la base d'un appel de 6 minutes, au-delà de 100 km.

1,73 F

Tarif rouge

Lundi au vendredi :

de 8h à 12h30 et de 13h30 à 18h30

samedi : 8h-12h30

1,24 F

Tarif blanc

Lundi au vendredi :

12h30-13h30 et
de 18h à 21h30

0,87F

Tarif bleu

Lundi au vendredi de 6h à 8h et
de 21h30 à 22h

samedi :
de 6h à 8 h et
de 13h30 à 22h30

dimanche :

de 6h à 22h30

0,62 F

Tarif bleu nuit

de 22h30 à 6h.

Téléphone : 11 ans de baisse

3,85 F en 1985

3,70 F en 1986

3,40 F en 1987

2,92 F en 1988

2,67 F en 1990

2,43 F en 1994

2,23F en 1995

1,98F le 02 03 96

1,73F le 09 07 96

L'HÔTELLERIE n° 2467 5 Hebdo 18 juillet 1996

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration