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Le tourisme en progrès à Lille

L'effet TGV-Eurostar s'affirme

A la veille d'une forte croissance du parc haut de gamme, les performances restent cependant insuffisantes en 3 et surtout 4 étoiles. Novotel a ouvert, le 14 mai dernier, un hôtel de 93 chambres rue de Tournai, non loin des gares.

L'activité touristique de week-end maintient une croissance annuelle à deux chiffres pour les professionnels de Lille depuis 1998, qui vient heureusement s'ajouter au retour d'une assez bonne activité d'affaires. C'est d'abord le fait de la clientèle française. Selon les chiffres de l'office de tourisme, les hôteliers ont enregistré, en 2000, 591 000 nuitées de la clientèle française, en hausse de 20 %. 1 visiteur sur 3 est étranger, à 53 % britannique, indique l'office de tourisme. De source Eurostar, 380 000 passagers ont embarqué en 2000 à Waterloo Station à destination de Lille Europe. Dans l'hôtellerie, les touristes étrangers ont apporté 114 400 nuitées, en croissance de 62 % depuis 1998, année de l'ouverture du trafic Eurostar en gare de Lille Europe. L'attractivité de la capitale régionale nordiste s'est également accrue auprès des voisins belges (30 % des visiteurs recensés). Ceux-ci ont accru leur fréquentation de 46 % en 3 ans dans les hôtels lillois à 9 605 nuitées en 2000, un chiffre non négligeable pour des visiteurs habitant tous à moins de 2 heures de route. Les Néerlandais représentent 1 visiteur sur 10. Les autres Européens marquent peu d'évolution. Les Nord-Américains sont en légère augmentation (5 408 nuitées en 2000). L'office de tourisme, indique son directeur Bruno Goval, vise le développement du court séjour en ciblant quelques marchés prioritaires, c'est-à-dire les clientèles de proximité : l'Ile-de-France, Lyon (relié à Lille par TGV et avion de manière intense et à prix intéressants). Des actions sont également menées vers des 'marchés émergents', essentiellement de grandes métropoles des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, d'Amérique du Nord dans le cadre de réseaux européens.

Les marchés de Noël
L'action de promotion vers les tour-opérateurs est d'autant plus intéressante, estime Bruno Goval, que ces derniers, devant la saturation progressive de la période de printemps, s'intéressent aux dates creuses de l'été, période problématique à Lille. "Le développement du tourisme à Lille est un vrai succès", confirme Frédéric Brouillard, président du Club hôtelier de Lille métropole et directeur du Sofitel de Marcq-en-Barœul. Les marchés de Noël, de mieux en mieux organisés, "ont pris une véritable ampleur. Nous travaillons bien ensemble avec l'office de tourisme et Lille Grand Palais (N.D.L.R. : l'organisation de valorisation de l'outil congrès de Lille)".
Tout cela justifie-t-il la construction de plus de 300 chambres supplémentaires dans les 3 ans en 3 et 4 étoiles, avec l'ouverture d'un Novotel de 93 chambres en 3 étoiles en mai dernier, et trois projets de l'important acteur régional Slih, un Holiday Inn 4 étoiles de 123 chambres fin 2002, l'Hôtel Romarin (nom à confirmer) à La Madeleine pour 56 chambres en 3 étoiles, et l'Hospice Gantois - si ce projet parvient à bonne fin - pour 72 chambres 4 étoiles ? A l'observation du marché, d'après un point glissant établi de source professionnelle sur un échantillon de 59 hôtels métropolitains en fin de premier trimestre 2001, la réponse est mitigée. Alors que les taux d'occupation sont satisfaisants en 1 étoile (72,84 %) et 2 étoiles (64,91 %) avec des RevPar en progression sensible, il reste du chemin à parcourir en 3 et 4 étoiles. Partant de très bas, les TO progressent de 3,9 points en 3 étoiles à 60,47 %, et de 10,22 points en 4 étoiles à 59,89 %, "mais restent bien en dessous de la moyenne nationale", observe Frédéric Brouillard. Les prix moyens progressent également, et les RevPar font un bond de 20,15 F à 264,89 F en 3 étoiles, et de 66,90 F à 428,67 F en 4 étoiles. Si un trou d'air conjoncturel survient au moment de l'ouverture des nouvelles capacités, les hôteliers haut de gamme risquent donc de souffrir.
Le développement des congrès reste donc primordial... Mais, analyse Frédéric Brouillard, "le marché des congrès à Lille, comme l'a montré le congrès de la médecine du travail, reste pour le moment très centré sur le 2 et 3 étoiles". A la lecture de la donne actuelle, il ne faut pas oublier, comme le souligne d'ailleurs le directeur de l'office de tourisme, que l'aéroport de Lille n'apporte à peu près rien sur le plan du réceptif touristique et très peu quant aux congrès. La construction d'une gare TGV sous l'aéroport pourrait être une piste intéressante à jouer en synergie avec Paris et Bruxelles, saturées. Les deux capitales sont à la recherche d'un troisième et d'un second aéroport, sans succès pour le moment.
A. Simoneau zzz70


Le site de la gare Lille Europe, où se rejoignent Eurostar et les TGV 'jonction' qui joignent Bruxelles, Roissy-Charles de Gaulle et les autres grandes métropoles provinciales françaises. L'effet carrefour commence vraiment à jouer.


Bruno Goval, directeur de l'office de tourisme de Lille, annonce de vrais progrès et de nouveaux efforts vers les marchés de proximité.

Tourismes d'affaires et de week-end pour les restaurateurs

Jean-Luc Germond, président du club des Tables Gourmandes de Lille, estime la situation en nette progression depuis 3 ans du fait, sans doute, du retour d'une bonne conjoncture, mais surtout en raison de l'effet carrefour de Lille. Rappelons que la ville se trouve au centre d'une étoile ferroviaire et autoroutière entre Paris, Londres et Bruxelles. Les Anglais, les Belges, les Parisiens sont désormais présents le week-end. Ces trois clientèles sont en quasi-totalité nouvelles. Les groupes familiaux ou d'amis parisiens de 4 à 5 couverts sont fréquents en week-end. Le patron du Sébastopol évoque un résident secondaire britannique qu'il voit une fois par mois au moins. Voilà du nouveau ! Le tourisme d'affaires Eurostar, comme le décrit Bruno Goval, se développe progressivement : début de séminaire à l'aller dans la rame à grande vitesse depuis Waterloo, repas à la fin à Lille, et débriefing au retour dans le train... Les multinationales réunissent volontiers 7 à 8 convives de langues variées pour un repas à Lille. Le grand projet du club est la préparation de Lille 2004, capitale culturelle européenne. L'exposition Goya qui a suivi la réouverture du musée des Beaux-Arts rénové a permis à Jean-Luc Germond d'augmenter son chiffre d'affaires de 30 % sur 3 mois à l'époque. Une performance qui n'est pas isolée. Les investissements vont bon train dans la restauration métropolitaine. Le Cheval Blanc à Wattignies et le Septentrion à Marcq-en-Barœul ont rejoint le club. Ne manque que 1 ou 2 macarons de plus et quelques points de TVA et de charges sociales de moins pour retrouver un véritable optimisme.

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L'Hôtellerie n° 2733 Hebdo 30 Août 2001

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