Micro-trottoir : Les professionnels s'expriment sur l'impact du mouvement des gilets jaunes

Publié le 10 décembre 2018 à 10:02

Xavier Castillan, maître-restaurateur à Treffort (Isère) : Je partage le ras-le-bol fiscal mais pas la méthode

Au départ, les gilets jaunes, c’était une bonne idée mais maintenant, il faut arrêter ! Je n’ai jamais été pour la révolution. Je partage le ras-le-bol fiscal mais pas la méthode. Sans propositions, ce n’est pas réaliste. En région, nous sommes peu victimes, à ce jour, des blocages. À Grenoble, il y a eu peu de casse mais ce n’est pas le fait des gilets jaunes. Certains agacent les lycéens, c’est très politique. Je pense que ça va se calmer. La contestation est légitime mais devrait s’exprimer par le vote. Les gens qui expriment des idées différentes doivent se présenter aux élections !

 

Romain Binet, Groupe des Hotels Maurice Hurand (XVIIIe) : “Nous sommes soucieux pour nos hôtels”

“Nous sommes soucieux pour nos hôtels au point d’avoir mis en place une procédure en cas de passage des gilets jaunes dans nos établissements, surtout pour protéger nos collaborateurs. Je peux comprendre la colère de ceux qui doivent se déplacer en province et à qui le Gouvernement n’offre pas de solutions, mais il y a d’autres manières que de tout casser et prendre la population en otage. À Paris, nous vivons le pire de cette situation. La prise de nouvelles réservations (pick up) est en chute et les Anglo-Saxons annulent leurs séjours à cause des médias étrangers qui forcent le trait. À l’origine, je supportais ce mouvement maintenant nous le subissons !”

 

Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde et fondateur du Bistrot du Sommelier (Paris, VIIIe) : “Inquiets des débordements

Nous sommes inquiets des débordements mais c’est plus global : la situation générale du pays n’est pas rassurante. Détruire donne de la visibilité mais dévalorise la perception d’un mouvement, somme toute légitime. Je ne peux pas cautionner les débordements de ceux qui sont là pour piller et faire leurs courses de Noël. Mais il faut des solutions. Il y a des messages à faire passer sur les taxes, la non-imposition des géants du web… Les gilets jaunes renforcent nos introspections sur le sens du travail, le désir de mieux payer nos collaborateurs alors que les marges de manœuvres se sont réduites !

 

Philippe Monnin, fondateur du groupe d’hôtels et de restaurants, Millésime : "Beaucoup d’intérêt pour la situation mais pas d’opinion" 

"Je n’exprime jamais mes opinions. Ce que je pense, reste ce que je pense. Ce n’est pas que cela ne m’intéresse pas mais cela n’a rien à voir avec le côté professionnel. Il me semble en outre que les confrères exposés sont ceux qui ont des gros volumes ou qui sont implantés par exemple, en province, dans les centres commerciaux. Notre restaurant parisiens Aux Vins des Pyrénées, n'a pas été impacté. C’est impressionnant qu’une rue soit touchée et pas celle d’à côté. On a beaucoup d’affaires à Bordeaux, les bouchons des gilets jaunes compliquent les transports de nos équipes mais que faire ? »

 

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Publié par Francois PONT



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